J’ai déjà écrit deux fois à France Inter sur l’iniquité de la réforme des retraites pour les femmes mais c’est grâce à un membre du gouvernement que le sujet est sorti. Etes-vous professionnels dans l’analyse de la réforme ? Je suis scandalisée par la réforme dont le poids repose largement sur les mères qui travaillent (qui a les moyens de s’arrêter de travailler pour élever des enfants ou s’occuper d’un proche ?) C’est la triple ou quadruple peine pour les femmes, diplômées ou non : carrière médiocre, double journée, charge mentale, aides aux parents … et perte de fait du bénéfice des trimestres maternité et éducation … alors que le gouvernement prétend relancer une politique de natalité qui ne fera qu’accroitre les inégalités ! Il y a des mesures pour les carrières « longues » (sans pénibilité… c’est idiot), donc l’allongement de l’âge à 64 ans ne va in fine toucher que les femmes (diplômées / avec un salaire décent) qui perdent le bénéfice de leurs trimestres maternité et éducation pour lesquelles je n’ai pas entendu le gouvernement dire qu’il ferait un aménagement : la réforme n’aurait plus aucun intérêt financier… c’est une retraite anti-femmes qui bossent, se démerdent pour tout gérer. Toutes mes connaissances ne perdent pas 4 mois comme je l’entends mais 16 trimestres : 2 ans. La seule réforme juste serait d’augmenter le nombre d’années de cotisation pour tous, avec aménagement pour les métiers pénibles sans possibilité de reconversion dans des métiers non pénibles. Traiter les femmes comme une entité unique en demandant à celles qui pouvaient prétendre à une retraite décente à 62 ans de subventionner celles qui ne pouvaient pas, et ne demander aucun effort aux mâles blancs qui ont des hauts postes, des hautes retraites à 64 ou 65 ans et donc ne sont pas impactés et ne se soucier de corrections que pour les carrières longues est INIQUE et INDIGNE. Les salariées femmes maltraitées par la réformes n’ont aucune représentation sur aucun média, c’est à pleurer de voir que les syndicats, les économistes, les journalistes yc celles avec enfants soient soit incapables de voir le point soit n’en ont rien à foutre.

Actuellement toutes les informations sont centrées sur le projet de réforme sur les retraites et notamment sur le prolongement de la durée de travail pour en bénéficier, mais qu’en est-il du projet de réforme sur la réversion des pensions de retraite (2019-2020) ? Silence Radio et TV.  Et pourtant de mon point de vue toutes les femmes journalistes devraient investiguer davantage sur ce sujet car il concerne de plus en plus en plus de femmes (compte tenue de l’accroissement du vieillissement) , des femmes qui comme tout le monde le sait ont des salaires bien inférieurs à celui des hommes. Ce projet de Jean-Paul Delevoye n’a jamais été promulgué (à vérifier) et c’est bien dommage car il aurait permis un peu de compensation pour des femmes qui ont travaillé toutes leur vie pour parfois de bien maigre salaires (femmes de commerçants, de cultivateurs, emplois subalternes, et tout simplement moins rémunérés que les hommes). Je m’étonne du silence assourdissant de toutes les femmes journalistes sur cette injustice flagrante.  

Pourquoi alors que depuis des années toutes les réformes des retraites sont présentées comme justes,
1) Il n’est jamais question de remettre en cause le départ à plein des ministres, députés, après seulement quelques années d’exercice, et qui en plus bénéficient de mirifiques avantages auxquels les Français n’ont pas droit.
2) pourquoi ces gens-là se voient accorder en plus le droit de cumuler plusieurs retraites confortables au vu des postes qu’ils ont occupés.

Pour alimenter le débat, j’aimerais faire part de plusieurs remarques :
Les retraités ne soutiendraient pas la réforme : beaucoup de cheveux gris aujourd’hui dans le défilé à CAEN. Pour ma part j’irai à toutes les manifestations pour représenter mes enfants et petits-enfants. Pour info, mes 3 années de retraite je les ai passées comme aidante de ma mère de 87 ans jusqu’à son décès en 2020. On mésestime le rôle des séniors auprès du grand âge, dans la vie des cités, auprès des jeunes enfants.
La pénibilité : on évoque avec raison les travaux physiquement pénibles du bâtiment, de l’artisanat, etc. Mais on oublie trop vite la pénibilité du travail des autres secteurs d’activité liée au stress, à la pression, au burn-out. Pourquoi ? la course à la rentabilité, au profit rapide, la compétition, le cloisonnement des tâches fait peser sur nombre de personnes au travail dit « de bureau ou d’écran » ou de tout autre métier, une forme de pénibilité qui n’est jamais évoquée. Où sont les métiers « cool » aujourd’hui, j’aimerais qu’on me le dise… Y en a-t-il jamais eu ? Alors il n’y en a plus. Quel que soit le métier, on ne voit aujourd’hui que des gens qui n’en peuvent plus, qui ne trouvent plus de sens à leur travail… (ex: plateformes téléphoniques, livreurs etc..).
Accidents de la vie. Je pouvais justifier une carrière longue à l’heure de mes 60 ans… sauf qu’un cancer du sein m’a immobilisée 1 an de 2003 à 2004. On m’a alors dit que je devais travailler jusqu’à 62 ans pour justifier tous mes trimestres. Ce fut la double peine pour moi. Ne pourrait-on faire quelque chose pour que le congé de longue maladie dû au cancer soit mieux pris en compte ? Il s’agit d’une absence non choisie quand même.
Merci d’avance de répercuter ces questions.

On nous dit que cette réforme est nécessaire car du temps de Mitterrand il existait quatre actifs pour un retraité alors qu’aujourd’hui on a 1,8 actif pour un retraité.
Ce qui est oublié volontairement c’est la productivité d’un actif qui a énormément augmenté depuis les années 80. Où partent ces profits supplémentaires ? Pourquoi alors qu’ils sont produits par les travailleurs ne sont-ils pas utilisés pour la retraite qui d’ailleurs est à l’équilibre selon le conseil de la retraite.

A Madame Touraine.
Projet. Une vie digne pour chaque citoyen.
Quelle que soit la profession, il faut un salaire de base permettant d’élever dignement une famille auquel s’ajouteraient une prime de responsabilité et, ou de pénibilité.
Ce n’est pas parce que la durée de vie s’allonge qu’il faut prolonger le temps du travail obligé. Le temps de retraite est un temps de travail choisi où chacun est son propre donneur d’ordre d’activités individuelles ou collectives. Il serait bien de pouvoir organiser son parcours de vie en fonction de sa famille ou de données personnelles. La date de départ à la retraite devrait donc être libre, le montant de la pension étant lié aux cotisations versées.
Ne parlons plus d’âge de départ mais d’années de cotisations. 42 par exemple. Pour ceux qui ont commencé leur vie active dans l’apprentissage d’un métier manuel à 16 ans, cela donne un départ à 58 ans ce qui est bien au regard de la pénibilité, à 18 ans, cela donne 60 ans. Des transitions douces pour les plus âgés existent déjà.
Parallèlement, ne confondons pas la pénibilité avec les règles humanitaires dans les entreprises qui relèvent du Code du travail. C’est le médecin généraliste qui, dès le premier problème, va signaler à la médecine du travail le salarié et son entreprise. La pénibilité, c’est du cas par cas obligeant à des aménagements de carrière et du plan retraite.
Solidarité intergénérationnelle. Il serait normal que les citoyens ayant bénéficié d’une retraite confortable puissent prêter des fonds à la Caisse de Retraites du régime général sur un livret spécial garanti par la Caisse des Dépôts et Consignations. Des sommes importantes sont déjà stockées par certains régimes de retraites …
Par ailleurs, il serait souhaitable d’établir une Taxe Internationale de Solidarité (1%) sur les hôtels, restaurants et clubs d’hyper luxe. Cette taxe alimenterait en continu les divers programmes d’aide socio-climatique. De nos jours, la solidarité devient globale et incombe aux plus riches de la Planète Terre.

2 français sur 3 sont, semble-t-il, opposés à cette réforme*.
Si cette réforme passait, l’esprit de la démocratie serait-il respecté ?
Pourquoi pas un référendum ?

On oppose souvent dans les médias les cadres, qui font des études, sont bien payés, et des métiers pas trop durs physiquement. Et les ouvriers, qui commencent à travailler tôt, et ont des métiers usants. Mais de nos jours, de nombreuses personnes très diplômées ont des métiers sous-payés et usant physiquement, en étant surdiplômés. Ainsi, dans les bibliothèques, la plupart des agents recrutés maintenant en catégorie C de la fonction publique, ont des bacs + 3 à bac + 5. Pour ma part, c’est un bac + 8. Alors que cette catégorie il y a 30 ans était peuplée d’agents qui n’avaient pas le bac.
Ces agents de base ont souvent les mêmes diplômes, voire des diplômes supérieurs à ceux des cadres.
Et cela se retrouve aussi chez les atsem, qui aident les enseignants, et ont souvent de nos jour le même niveau d’étude. Or ces postes en bas de l’échelle sont souvent plus usant physiquement. Résultat : faible durée de cotisation, et faible salaire.

Merci de parler des annuités surtout pour les femmes ayant eu plusieurs enfants et des différences avec les régimes spéciaux ! Public/privé ! Et des conditions si difficiles pour les salariés ouvriers !
Votre émission est formidable !

Je m’étonne qu’on ne parle pas de tous ces travailleurs qui ont fait des études et se sont retrouvés au SMIC ou à moins de 1500e.
Ce n’est pas parce qu’on a fait des études qu’on a « un bon métier ».
Mon mari a une licence et remplit les rayons de Leclerc six jours sur sept. Et ils sont nombreux. Je ne parle même pas des infirmières. Et plus le temps passe plus ils sont nombreux.

Ne serait-il pas intéressant de parler aussi des conditions de travail, en effet pour pouvoir travailler plus longtemps il faudrait se trouver bien au travail. Dans beaucoup d’entreprises les conditions de travail ne sont pas bonnes (surcharge de travail, harcèlement, épuisement professionnel…) Dans ces conditions il est difficile de se projeter travailler plus longtemps.

Le paradoxe est de promouvoir des études longues à caractère « intellectuel » au profit d’études courtes souvent techniques.
On fait comme cela un pays de « cerveaux » incapables de produire quoi que ce soit, et qui devra travailler jusqu’à 70 ans. N’est-ce pas là un des nœuds du problème ?
(et je dis cela en étant ingénieur).

Lors du flash de 16h aujourd’hui au sujet de la réforme des retraites nous avons eu droit exclusivement à des avis du gouvernement
. Première ministre qui campe sur ses positions au sujet de l’âge de départ
. Darmanin qui se permet de dire que les amendements des députés sont de la bordelisation des débats. Bravo pour la démocratie de la part d’un ministre
. Le Modem qui approuve cette réforme car le système est en gros déficit selon lui.
C’est tout. Aucun avis de l’opposition et des syndicats. Pourtant 1,5 million de gens étaient dans la rue.
Bravo pour le pluralisme et l’objectivité de la première Radio de France.

Vous répétez que « les professeurs pourront partir en retraite en milieu d’année au lieu de la fin de l’année scolaire ». Sans doute est-ce vrai des professeurs des écoles primaires mais dans le secondaire, collèges et lycées, nombreux sont les collègues qui depuis plus de vingt ans n’attendent plus la fin de l’année scolaire mais partent en retraite dès qu’ils en ont la possibilité. J’ai connu beaucoup de collègues qui sont partis le 1er octobre, aux vacances de Noël ou de février sans attendre le mois de juin car ils étaient « usés »…