Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce 31 janvier 2023. Comment mener le dialogue ? question posée à Philippe Manière Président et co-fondateur de la société de conseil Vae Solis Communications et à Thierry Pech Directeur général de Terra Nova, invités des Matins de France Culture ce 30 janvier 

Des invités sur la même ligne

Pension de réversion pour les femmes


Des invités sur la même ligne

Faire un débat avec deux personnes qui pensent à peu près pareil. Bravo le service public ! On peut être en désaccord mais dans les débats au moins faites en sorte qu’il y ait deux sons de cloches.
France Inter et France Culture la méthode de ce genre de débat devient la norme

Je me réveille en écoutant les Matins qui nous présentent les deux invités qui vont débattre de la réforme des retraites avec deux points de vue différents dont Thierry Pech. Avec ce dernier je ne m’attendais à rien de nouveau tant le discours est toujours le même et je n’ai pas été déçu mais au bout de 10 minutes il m’a fallu interrompre l’écoute de l’émission cela devenait insupportable car entre les deux invités c’était à qui des deux défendraient le mieux cette réforme des retraites qui d’ailleurs pour l’un d’entre eux « n’allait pas assez loin »…. Bravo pour le pluralisme.

Suite à l’édition du 30/01, je me permets de faire part de mon étonnement. Guillaume Erner présente ses invités comme n’étant pas d’accord au sujet de la réforme des retraites. Effectivement, nous avons pu les entendre pendant 40 minutes se reprendre l’un comme l’autre sur de l’interprétation de chiffres. Si j’ai bien suivi, l’un pense que le gouvernement aurait pu faire autrement, l’autre qu’il aurait fallu en faire plus. En revanche, ils sont bien d’accord sur la nécessité d’une réforme : les manifestants de demain étant inconséquents, aveuglés par leurs désirs, fainéants, irréalistes ou d’un manque flagrant de pragmatisme…
Ces invités ne sont donc pas tout à fait d’accord, mais ils ont tout de même en commun une certaine idéologie. On aurait pu connaitre un débat un peu plus clivant. Dommage.

Inviter Philippe Manière face à Thierry Pech, qui sont tous les deux d’accord sur le fond et la nécessité de la réforme, quelle audace ! Quelle diversité de point de vue ! De la part de France Culture j’attendais un vrai débat, pas un frémissement dans un verre d’eau.
C’est vrai qu’il manque en France d’économistes capables de soutenir un débat plus musclé. Henri Sterdiniak, Michael Zemmour, Guillaume Porcher par exemple, vivent tous à l’étranger très loin d’ici.

Vous invitez 2 ultra-libéraux (ils s’en revendiquent eux-mêmes) la veille de la manifestation contre la réforme des retraites, aucun avis contradictoire. Les derniers propos ont été d’espérer que la manifestation soit aussi calme que la dernière. Ils savent qu’ils ne sont pas convaincants, et qu’à force d’être méprisés les pauvres sont contraints à la violence.


Pension de réversion pour les femmes

Comment est-ce possible de « résumer » le problèmes des retraites des femmes par la pension de réversion ! Encore une fois réduire les femmes à la dépendance des maris ! Et perpétuer les modèles dominants du patriarcat….
Il me semble que si l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes était résolue le financement des retraites serait un plus confortable….

Comment ne pas réagir face à ce que dit votre invité sur les pensions de reversions des veuves … L’égalité pour les femmes c’est se marier (« faire un bon mariage » comme on le disait autrefois) pour espérer avoir une retraite complète à la mort de son mari …. Vous vous rendez-compte de l’absurdité ?
J’apprécie vous écouter le matin, vous semblez pourtant sensibles sur de nombreux sujets et à la cause des femmes aussi, mais ce genre d’éléments ne sont pas des détails… Cela contribue à laisser penser que les femmes peuvent dépendre financièrement de leurs maris, qu’il est naturel que ce soit elles qui s’occupent des parents âgés ou malades … Ce discours ne doit plus être monnaie courante, encore moins sur une radio comme la vôtre.

Je déplore les propos sexistes tenus par Philippe Manière et Thierry Pech durant la matinale de lundi 30 janvier.
1) Le congé maternité est un moment épuisant, certes pas considéré comme du travail aux yeux de la loi, mais ce ne sont pas non plus des vacances, loin de là.
2) Ce n’est pas parce que les femmes vivent plus longtemps que les hommes qu’elles doivent travailler plus longtemps (et avec quelle santé ?)
3) Ce n’est pas non plus parce qu’elles sont souvent veuves (et touchent donc la pension de leur mari) qu’elles doivent toucher moins de pension de retraite (surtout après avoir vécu une vie professionnelle moins bien rémunérée).
Le débat de lundi matin n’était pas à la hauteur de la qualité habituelle de cette émission. Je vous suggère plutôt d’inviter des sociologues (pourquoi pas des femmes) compétentes à la place de soi-disant économistes lobbyistes et ayant des postures idéologiques rétrogrades et non scientifiques. J’espère que vous saurez prendre en compte mon message.

Je viens d’entendre, dans l’interview des Messieurs, des propos sur les retraites des femmes qui me scandalisent. France Culture j’aime vous écouter mais aujourd’hui j’aurais souhaité que vous interveniez pour rappeler que la situation des femmes n’est pas aussi bénéfique que ce qui a été dit.
La condition des femmes vues par des hommes (deux hommes pour cette interview) est tendancieuse car la pension de réversion, la longévité des femmes ne justifient pas les choix du gouvernement. D’abord la longévité c’est un peu comme s’il nous était reproché de vivre plus longtemps. C’est aussi une vision datée car ce n’est plus vrai et ne le sera pas pour les générations à venir. Ce constat n’est pas exact car de plus en plus de femmes sont atteintes des mêmes maux que les hommes car leur style de vie est le même. Pour les accidents cardio-vasculaires les femmes sont moins bien prises en charge. Et ce, sans tenir compte que les articles médicaux montrent que les traitements sont adaptés aux hommes et pas aux femmes entrainant une prise en charge moins efficace avec des conséquences encore peu mesurées (décès, séquelles.)
Penser que les pensions de reversion favorisent les femmes, comblent le décalage entre retraite des hommes et des femmes, c’est oublier que la carrière des femmes est toujours moins bien rémunérée que celle d’un homme, le plafond de verre est toujours là. Et dans un couple, l’égalité salariale n’est pas générale, ni même la majorité. Aucun des deux n’a évoqué les conditions différentes de reversion entre secteur privé et fonction publique (hors retraite complémentaire). De cet échange j’en ai tiré la conclusion que les femmes devaient se taire car elles vivent plus longtemps donc coûtent plus cher aux actifs et profitent du système de reversion !
A quand une émission où une femme spécialiste de la vie économique des retraitées sera invité.
Je ne suis pas une fan de Me Too mais à 74 ans, divorcée je mesure toujours l’écart homme/femme pour moi et mes filles nées à mi-1970.

J’apprécie particulièrement Guillaume Erner, qui sait « amender » à bon escient et sans polémique les propos de ses invités, s’il le juge nécessaire. Ce matin, j’ai été extrêmement choquée par les propos de Philippe Manière et Thierry Pech, semblant être d’accord sur le fait que : les femmes, dont les pensions sont plus faibles, s’y retrouvent puisqu’elles vivent plus longtemps que les hommes (par exemple: toucher 1200 euros par mois pendant 22 ans, compense la pension d’un homme de 2 000 euros pendant 15 ans !!) les femmes sont de surcroît avantagées par le versement de la pension de réversion. Or, les femmes célibataires, divorcées, pacsées, n’auront aucun droit à cette dernière.
D’une manière générale, je trouve infiniment regrettable que les journalistes de grande qualité n’interviennent pas pour appeler leurs interlocuteurs à être prudent sur les généralités auxquelles ils se réfèrent pour justifier leurs arguments. Quand Guillaume ERNER invitera-t-il des femmes compétentes à s’exprimer au sujet du projet de modification du système de retraite, particulièrement au sujet de ce qu’il induit pour les femmes.
Merci à France Culture pour l’intérêt de ses émissions. Bravo pour l’augmentation de ses auditeurs. Effectivement, France Culture nous informe en profondeur dans un climat serein, respectueux  

Vos invités de ce matin -tous des hommes- ne représentaient pas les différents points de vue sur le projet de réforme des retraites. Vous auriez pu inviter un.e représentant.e du front syndical uni contre cette réforme et tant qu’à faire aussi une femme pour parler de cette réforme très injuste pour les femmes.

Je suis outrée d’entendre les propos des 2 intervenants ce matin.
D’une part sur les prélèvements possibles sur les retraités, à partir de 2000 euros  » grosse retraite » ! Ont-ils essayé de vivre avec 2000 euros aujourd’hui ?
D’autre part sur les femmes qui pourraient compter sur la mort de leur mari pour toucher la pension de réversion !
Quels sont les revenus de ces « analystes » économiques, sans doute une belle retraite en perspective….

Comme d’habitude, j’ai écouté les Matins avec très grand intérêt. Je voudrais faire une remarque sur les pensions de réversion. Autrefois, ces pensions étaient automatiques, mais actuellement, il est beaucoup plus difficile d’y avoir droit. Je ne parle pas des grosses entreprises privées. Si vous avez droit à une bonne complémentaire, vous avez droit à une bonne réversion. Mais il y a les autres… Personnellement, je n’ai pas droit à une pension de réversion parce que j’étais fonctionnaire et mon mari ne l’était pas. Les pensions de réversions fonctionnent entre fonctionnaires. Ma sœur n’a pas droit à sa pension de réversion bien que sa pension personnelle soit tout à fait misérable parce qu’elle a commis le crime de travailler après l’âge de la retraite. Elle était famille d’accueil. À 67 ans, elle n’a pas voulu mettre à la porte l’enfant dont elle s’occupait depuis de nombreuses années. Quelques années plus tard, lorsque la jeune fille est partie, elle n’a pu percevoir cette pension parce qu’elle avait travaillé au-delà de 67 ans. Il faut s’arrêter de travailler à 67 ans pour y avoir droit, et c’est irréversible (je peux vous envoyer la lettre de la décision de la commission d’appel si ne me croyez pas). Etc. Il y a mille et une manière de priver les femmes des pensions de réversion dans les catégories sociales les moins favorisées. Celles qui ont eu un parcours linéaire avec de bons salaires dans de bonnes entreprises et celles qui n’ont jamais travaillé (de plus en plus rare) sont celles qui ont le moins de difficulté à les percevoir. Et pour les autres, il vous reste toujours les yeux pour pleurer.