Franceinfo a lancé son nouveau podcast d’information pour les 15-25 ans. Tous les jours, à 7h avec Léo Tescher, retrouvez un condensé d’actualité : les informations importantes du jour expliquées en 5 minutes chrono. Pour en parler au micro d’Emmanuelle Daviet, Estelle Cognacq, Directrice adjointe de franceinfo et directrice de l’agence Radio France et Léo Tescher, journaliste à franceinfo

Emmanuelle Daviet : Estelle Cognacq, pour quelle raison Franceinfo a lancé son nouveau podcast d’information pour les 15/25 ans ?

Estelle Cognacq : Alors l’idée, c’est de toucher un public qui ne suit pas forcément nos médias traditionnels comme la radio ou la télé. On veut que Franceinfo soit une marque aussi référente d’actualité pour les plus jeunes et dans ce cas là, il faut qu’on aille là où ils se trouvent, c’est à dire sur des plateformes de podcast, sur des réseaux sociaux. TikTok, on y est déjà, bientôt Snapchat et surtout avec des formats qui sont adaptés à leurs pratiques. C’est nous qui devons nous adapter et pas se dire qu’ils vont spontanément venir à nous comme c’était le cas auparavant.

Emmanuelle Daviet : Léo Tescher, vous êtes la voix, vous portez ce nouveau rendez-vous d’actu. Quels sont les sujets que vous traitez prioritairement ?

Léo Tescher : Surtout mes sujets de prédilection, en tout cas dans ce podcast, c’est forcément les thèmes de société. Des sujets qui touchent particulièrement les jeunes et pour lesquels on sent qu’ils veulent s’engager. En ce moment, inévitablement, c’est le harcèlement scolaire. Je peux en décliner malheureusement tous les matins, mais on doit aussi faire attention à ne pas plomber ce jeune auditeur, à varier les sujets. Je parle aussi beaucoup de culture, de jeux vidéo, de séries, de musique et de sport, mais pas que de foot et de rugby en ce moment.

Emmanuelle Daviet : Y a-t il des sujets que vous évitez ?

Léo Tescher : En vrai, je ne peux pas me permettre d’en éviter parce que la promesse de Franceinfo, c’est de parler de tous les sujets. Mais c’est sûr que si je fais de la petite polémique ou de l’agenda politicien, ça va être complètement en décalage avec les auditeurs qu’on veut rencontrer. Donc, si je dois parler de politique, j’essaie de rester dans le concret. Là, en ce moment, cette semaine, c’était la planification écologique. Si je dois parler de faits divers sur des sujets plus lourds, j’essaie de préserver l’auditeur qui peut aller peut être jusqu’à 30 ans, mais qui peut aussi avoir quatorze ans et du coup, de l’accompagner, de le prévenir que attention, ce sont des sujets difficiles, de faire de la prévention, de dire « tu peux te faire accompagner d’un adulte, tu peux télécharger cette application ou appeler ce numéro de téléphone pour se faire accompagner. »

Emmanuelle Daviet : Vos podcasts sont très rythmés, très riches en sons et ça donne ça :

Extrait du podcast : Salut c’est Léo, ça dit quoi ? On est attaché à la bagnole, on aime la bagnole et moi je l’adore. Et voilà le retour du chèque carburant, une nouvelle indemnité de 100 € par voiture et par an pour les voitures. Dommage qu’elle soit si sale. J’ai demandé à mon collègue Jérôme Val, qui va commenter la Coupe du monde pour Radio France, de m’envoyer un petit message sur WhatsApp. Salut Léo ! Je ne vais pas être très original, mais il y a eu dans l’histoire des Coupes du monde de rugby très très peu de surprises. Et puis je te l’avais proposé. Il y a beaucoup de monde qui a voulu faire le point sur la grève à Hollywood ? …

Emmanuelle Daviet : Comment travaillez-vous ? À quelle heure il est produit ce podcast ?

Léo Tescher : J’arrive à la radio un peu avant 3h du matin et puis toute la matinée de 3h à 6h, je pars des sons qui sont dans notre base à Franceinfo, des sons qui sont produits par les reporters et je remonte plein de petits extraits très courts. Je vais chercher aussi d’autres choses qu’on ne va pas forcément trouver sur l’antenne radio de Franceinfo. Des ambiances, des références ciné séries Stranger Things, de la musique. L’idée, c’est un peu de fonctionner comme sur les réseaux sociaux. Quand on voit tous ces petits gifs, ces petits détournements, l’idée de faire des mêmes sonores en fait. Et pour ça, je me suis même créé, il y a quelques semaines un compte Tik Tok pour voir un peu comment les jeunes parlent de l’actualité sur les réseaux.

Emmanuelle Daviet : On l’a entendu dans cet extrait, vous tutoyez l’auditeur. Pour quelles raisons ?

Léo Tescher : C’est plus facile pour moi comme ça. Je suis dans une écriture de toute façon, qui s’adresse à des jeunes plus dynamiques. Je m’adresse directement à eux et ça ne m’empêche pas pour autant d’être toujours identifié Franceinfo et comme on aime bien dire ici, pas juste l’info, mais l’info juste.

Emmanuelle Daviet : Le tutoiement crée un effet de proximité. Estelle Cognacq, il y a aussi de l’interactivité avec les auditeurs grâce à WhatsApp. Quel est le principe ?

Estelle Cognacq : Alors, c’est tout nouveau, Ça fait une grosse semaine, dix jours qu’on est dessus et ça permet à France Info effectivement de faire de l’interactivité, ce qui n’est pas tellement le cas aujourd’hui sur l’antenne radio et un petit peu quand même sur le site internet par le live. On adresse donc tous les matins le podcast « Ça dit quoi ? » et puis le soir, notre récap d’actu Stories News. Et puis le JT pour les jeunes. Et on leur demande effectivement de réagir, de nous mettre des emojis, des cœurs, des plus beaux je voudrais bien. Et puis aussi Léo le matin et ceux qui font les éléments le soir se répondent et mettent un petit peu, on va dire, de connivence. On essaye aussi pareil d’être un peu moins académique et plus discuté. Normalement, il doit y avoir des sondages un peu qui vont se mettre en place. On en fait déjà avec les emojis, mais après, ce sera bien pour nous aussi de leur demander les sujets qui les intéressent, comment on veut les informer. Nous, on est aussi à l’écoute. On a envie de savoir aussi comment les gens aujourd’hui ont envie de s’informer.

Emmanuelle Daviet : Donc Léo on vous retrouve…

Léo Tescher : …du Lundi au vendredi à partir de 7h, 7h15 sur toutes les plateformes de podcast.