Je viens d’écouter le dernier bulletin d’actualité, et pour tout dire je suis en colère.
Info N° 1 le sort du béluga.
Info N° 2 le sort des Ukrainiens.
Je crois que M. Poutine a gagné.
Je crois qu’il ne me sert à rien, moi qui suis enseignante d’essayer de sensibiliser mes élèves aux problématiques de la seconde guerre mondiale et des dérives totalitaires. C’est un peu comme si on demandait à un patient atteint du cancer s’il a bien pensé à trier ses déchets ! Continuons à ne rien prioriser et surtout à ne rien voir. Ça ira mieux demain !
Je ne sais pas pourquoi je m’obstine à écouter votre chaîne. Je crois que je vais renoncer. L’actualité d’aujourd’hui est l’histoire de demain. Vous croyez sérieusement que ce qui restera de cette période dans cinquante ans c’est un chapitre d’histoire consacré au sort d’un béluga ??? J’ai beaucoup d’affection, d’intérêt et de respect pour tous les animaux de cette terre. Mais la perception que nous en avons est humaine. Et il y a urgence à défendre le l’humanité. Question de ligne éditoriale et de responsabilité !!
Ce matin j’ai failli m’étrangler en entendant encore parler du béluga, par une personne de Sea Sheperd, qui, avec des larmes dans la voix, parlait de la « malheureuse » fin de ce béluga. Vous en avez fait des caisses avec ce béluga, info sans doute la plus importante, qui passe bien avant tous les drames humains que nous vivons que ce soit la guerre, les incendies etc…et les migrants qui eux se noient en Méditerranée et pour qui, à part un titre et un chiffre assenés comme si c’était normal, personne ne vient témoigner sur le plateau… Que France Inter puisse se mettre à l’unisson des chaînes d’info en continu qui mettent en bandeau une « alerte info » pour ce béluga, j’en deviens dubitative quant à mes choix d’écoute.
Cela fait 3 jours que nous entendons parler de ce béluga qui est arrivé bizarrement dans un fleuve.
Je veux bien qu’on relève cet évènement bizarre, mais là, ça fait 3 jours qu’on entend parler de cet animal, plusieurs fois dans la journée. Ce matin, on atteint des sommets, un reportage intégral du sauvetage de cette bête, avec une observatrice de ce sauvetage qui n’en peut plus d’admiration, de voir l’animal. On n’a pas manqué de nous dire au sujet de tous les détails sur les soins apportés par les vétérinaires et autres spécialistes… il faudrait tout de même rester décent. Tout cela pour cet animal, on ne nous parle pas du financement de ce sauvetage, par qui, combien, et on voudrait nous faire tomber en admiration devant ce sauvetage. Non mais, on marche sur la tête, il y en a combien des animaux qui meurent dans les incendies de cet été, des animaux qui sont sauvés par les pompiers, et aussi des pompiers qui meurent pour sauver les hommes et la nature. On nous annonce la mort d’un pompier comme un vulgaire fait divers. On nous fait savoir tous les jours l’évolution des incendies, par contre, on occulte complètement de nous informer en quoi consiste de devenir pompier, et du statut social des pompiers, de la science de la maîtrise du feu. Rassurez-vous, je ne connais personnellement aucun pompier, mais ce que je sais, c’est qu’il n’arrive plus, eux non plus, à recruter. Si vous mettiez un peu plus en valeur ces actes de courage, de sauvetage, d’héroïsme, vous contribueriez certainement à ce que nous les respections plus, et à en faire des exemples qui susciteraient des vocations.
Contribuez à ce que nous restions quand même les pieds sur terre. S’il vous plait, veuillez bien veiller aux contenus des infos que vous diffusez, et comment tout cela infuse dans les pensées de chacun, si chacun a encore un peu de quoi penser ! Vient de sonner 8 heures du matin et ça recommence avec ce béluga aux infos de 8 heures, je n’en peux plus!
Vous en avez fait vraiment trop. Comme tous les médias privés. France Inter ? ne cherchez plus la différence, elle a disparu.
La corvée à subir à tous les bulletins d’info.
Aucun recul. L’immédiateté de l’émotion.
Pour un animal malade.
Débauche de moyens et d’argent. Pour une fin prévisible. Comme des centaines de millions d’autres animaux.
Pas de cause humaine à agiter pour mobiliser autant de moyens et d’argent ? Radio France doit s’interroger.