1. L’affaire Pierre Palmade : « Que de complaisance »
2. L’affaire Pierre Palmade : « Vous en parlez trop »
3. Séisme : l’aide à la Turquie et à la Syrie
4. La réforme des retraites : avis sur la réforme
5. La réforme des retraites : la pluralité des points de vue sur les antennes
6. « En toute subjectivité » : Guillaume Roquette et Hugo Clément
7. Laure Adler, invitée du 9h10 de France Inter
8. Langue française
9. Spolier
L’affaire Pierre Palmade
Vendredi dernier, en Seine-et-Marne, la voiture de Pierre Palmade a « fait une forte embardée » et, dans un « choc presque frontal », a percuté un autre véhicule. Dans cette collision, outre le comédien, trois personnes ont été grièvement blessées, un enfant de 6 ans, une femme enceinte de 27 ans, qui a perdu son bébé, et le conducteur du véhicule.
L’humoriste a été testé positif à la cocaïne et aux médicaments de substitution. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte. Mercredi, Pierre Palmade a été placé en garde à vue, puis le lendemain les deux passagers de son véhicule.
Au sujet du traitement de ce fait divers, nous avons reçu de nombreux courriels, quasi exclusivement à destination de France Inter. Ils se répartissent en deux thématiques, apparues en deux temps distincts.
Tout d’abord, des messages reçus dès le week-end dernier dans lesquels les auditeurs font part de leur indignation à l’écoute d’un portrait jugé très complaisant à l’égard de Pierre Palmade :
« Je trouve choquant le commentaire dans les journaux de ce samedi matin concernant Pierre Palmade, le présentant comme pratiquement une victime de ses addictions et n’arrivant pas à y faire face. Peut-être. Mais prendre le volant dans cet état consciemment et blesser des personnes très gravement ne peut pas l’excuser de ses addictions. Je trouve que la façon dont la journaliste a présenté ses addictions comme une excuse est plus que gênant. »
« La journaliste a fait un portrait particulièrement complaisant de Pierre Palmade. L’information sur l’accident aurait certainement été suffisante, le portrait qui a suivi à tendance à donner une image sympathique et à amener l’auditeur à avoir de la compassion pour le responsable présumé de cet accident. »
« Je viens d’entendre aux infos le commentaire de la journaliste au sujet de l’accident causé par P. Palmade et je suis proprement scandalisé par la manière dont ce sujet est couvert. Long plaidoyer pour expliquer les démons dont aurait été victime M. Palmade, forme de compassion à son égard, lui qui est, en réalité, responsable de cet accident. »
« J’ai été étonnée, voire heurtée, par la façon dont a été traitée ce dimanche matin 12 février l’information concernant l’accident de Pierre Palmade. Votre journaliste a expliqué qu’il tentait depuis plusieurs années de se libérer de sa dépendance à la cocaïne et qu’il souffrait d’avoir connu trop tôt la célébrité. En quoi un individu connu ou non, soupçonné de délinquance routière liée à la consommation de drogue, mérite-t-il une évocation de ses états d’âme, qui pourrait être confondue avec une justification de son comportement ? »
L’autre reproche adressé par les auditeurs, au fil de la semaine, est l’importance accordée à ce fait divers :
« Je suis atterré de la place que prend l’affaire Palmade. L’affaire est très triste mais malheureusement cela reste un fait divers, un accident de conduite malheureux où des innocents sont gravement blessés. »
« Serait-il possible de ne plus entendre parler de M. Palmade ? Cet homme est un justiciable comme un autre. Ce fait divers banalement tragique ne mérite aucunement que des journalistes perdent du temps à couvrir cette actualité, en particulier pour enfoncer des portes ouvertes et brasser des évidences. Faites des émissions sur la drogue, sur les dangers de la route si vous le souhaitez mais, de grâce, ne restez pas collé à ce fait, et ne le traitez pas comme une série. Relayer l’information, le jour de l’accident, puis le jour du procès et enfin le jour du jugement suffirait amplement. »
« Rabâcher l’affaire à l’envi alors qu’il s’agit d’un triste fait divers, même s’il est causé par une personne médiatiquement connue, n’est-ce pas confondre France Inter et France Dimanche ? »
« Je n’ai pas l’habitude d’écrire comme cela à une radio, mais aujourd’hui j’avoue que les infos m’exaspèrent en ressassant sans arrêt cette histoire d’accident de Pierre Palmade. A croire qu’il n’y a rien de plus intéressant à traiter ? Franchement ! J’ai honte de ce service public devenu inconséquent. C’est pitoyable. »
Pour de nombreux auditeurs, ce fait divers souligne le fléau grandissant de la drogue au volant mais, aussi dramatique soit-il, il ne mérite pas une telle exposition médiatique.
Pourtant, avec tous les composants qu’il agrège, ce fait divers prend une dimension singulière : artiste connu, drogues, addictions, excès, fuite de deux passagers, non-assistance à personnes en danger, femme enceinte, bébé décédé, enfant défiguré, adulte polytraumatisé, fuyards retrouvés, mises en garde à vue successives… le canevas de cette histoire effroyable et glauque, grossit chaque jour.
Nous comprenons le souhait d’une forme de sobriété dans la couverture journalistique de cette affaire mais à l’inverse, si les journalistes la sous-traitaient, ne leur serait-il pas reproché de minimiser les faits commis par une célébrité, manière in fine de la protéger ?
La réforme des retraites
Comme chaque semaine, la réforme des retraites fait l’objet de très nombreux messages. Les auditeurs s’expriment sur les différents points de vue entendus sur les antennes et nous donnent leur avis sur cette réforme avec une suggestion qui revient fréquemment :
« J’aimerais savoir pourquoi on ne parle pas de la retraite progressive ? Je profite de ce dispositif, et à 50% ou 60% de temps de travail je ne verrais pas d’inconvénient à travailler jusqu’à 64 ans. »
« Comment se fait-il que personne ne propose une retraite à temps partiel à partir d’un âge à définir : par exemple pouvoir être en retraite à mi-temps et travailler à mi-temps ? Cela permettrait de travailler bien plus tard, de profiter de l’expertise des plus âgés, de ne pas perdre d’un seul coup une vie sociale et conserver un sentiment d’utilité… Tout en étant moins fatigué et en ayant une perte de revenus plus progressive. »
« Je pense qu’il serait intéressant de pouvoir diminuer progressivement son temps de travail, en passant le relais (car l’expérience accumulée vaut le coup d’être transmise) sans pour autant être soumis aux mêmes contraintes à 65 ans qu’à 25 !! C’est l’ensemble qu’il faudrait revoir. C’est un vrai sujet sociétal. »
“En toute subjectivité”
La semaine dernière, nous évoquions déjà ce rendez-vous de la matinale de France Inter puisque les auditeurs avaient fait part de leur indignation à l’écoute de la chronique de Guillaume Roquette consacrée aux néonicotinoïdes. Ils avaient ensuite applaudi la réponse apportée par Hugo Clément sur ces pesticides dévastateurs pour les abeilles.
Cette semaine, bis repetita. Les deux chroniqueurs ont affuté leurs propos. Ironie, antiphrases, sarcasmes, railleries, les amateurs de figures de style ont pu s’en délecter. Chez certains auditeurs, en revanche, on sent poindre l’agacement :
« Le duel à distance entre Guillaume Roquette et Hugo Clément est douloureux. »
« Je commence à me lasser du duel entre messieurs Roquette et Clément, rubriques des mardi et mercredi. Cela va bientôt ressembler à une séquence à la hauteur des émissions de chaines privées et j’en serais peinée »
« Sur France Inter, Hugo Clément fait une chronique pseudo énervée en réponse à celle de Guillaume Roquette (sans le nommer) qui l’avait taclé la veille. N’avez-vous que ça à faire que vous chamailler à la radio et mettre votre ego sur la table pour voir qui a le plus gros ou fragile ? »
Les dons pour la Turquie et la Syrie
Les Nations unies ont lancé un appel aux dons pour faire face aux « besoins immenses » des millions de personnes privées d’abris, de nourriture et de soins après le séisme qui a fait près de 40 000 morts en Turquie et en Syrie. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exhorté tous les Etats membres à fournir « sans délai » près de 400 millions de dollars pour garantir » une aide humanitaire dont près de cinq millions de Syriens ont désespérément besoin« , à commencer par » des abris, des soins médicaux, de la nourriture » pour trois mois.
Il a précisé qu’il devrait bientôt y avoir un appel similaire en faveur de la Turquie.
Hier, sur Franceinfo, Karine Meaux, responsable Urgences de la Fondation de France a indiqué qu’environ 4,2 millions d’euros avaient été collecté depuis leur appel aux dons lundi dernier.
« Ces dons vont aller prioritairement au soutien à des associations locales, à la fois en Turquie et en Syrie », notamment pour la « mise à l’abri des personnes qui ont perdu leur maison ou leur appartement », a précisé Karine Meaux.
Des auditeurs nous écrivent afin de savoir comment apporter une aide financière aux victimes. Afin de les orienter dans leurs démarches, nous leur proposons dans cette Lettre de retrouver les articles de Franceinfo et France Bleu qui recensent les différentes ONG mobilisées.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes