Les auditeurs ont réagi au thème de l’émission « On va déguster » du 9 avril de François-Régis Gaudry. Au menu : un voyage culinaire dans l’ex-URSS avec les auteurs d’un livre intitulé « L’archipel du goulache ».
J’ai été élevé à la cuisine russe qui est ma madeleine de Proust. Vous ne trouvez pas indécent de promouvoir la cuisine russe et des pays de l’Est alors que ces pays sont ou en guerre ou dans le stress le plus complet ? De plus leurs habitants sont obligés souvent de se serrer la ceinture ! Mauvais choix de bobo ! Revenez sur la planète.
François-Régis Gaudry répond aux auditeurs :
Chère auditrice, cher auditeur,
Nous avons choisi de consacrer une émission historique et patrimoniale sur les cuisines de l’ex-URSS, à l’occasion de la parution d’un livre sur le sujet. Le propos de ses deux auteurs était de rendre hommage aux cultures culinaires de ces ex-républiques soviétiques, dévastées par l’impérialisme russe.
Au moment d’évoquer la cuisine ukrainienne, nous avons bien pris soin de rappeler l’actualité de ce pays en guerre et de rendre hommage à son peuple en grande souffrance. Les deux auteurs ont d’ailleurs eu un mot de soutien appuyé envers leurs amis ukrainiens.
Évoquer la cuisine d’un pays en guerre n’est rien de moins qu’une façon de saluer sa mémoire et de mettre en valeur son patrimoine. C’est d’ailleurs tout le sens de la décision de l’UNESCO de classer en 2022 le bortsch ukrainien au patrimoine immatériel de l’humanité, en soutien à ce pays agressé. Nous avons rappelé et salué notre initiative dans notre émission.
Bien cordialement,
François-Régis Gaudry
Je trouve la thématique du jour d’assez mauvais goût. Le livre avec un jeu de mot douteux sur un sujet tragique. L’évocation des traditions de l’empire soviétique, totalitaire et colonialiste. Une sorte de nostalgie pour une période idéalisée… Une même émission et un livre sur la cuisine de l’empire colonial français voire sur celle des pays soumis et envahis par le IIIe Reich, c’est pour bientôt sur France Inter ?
Désolant…
J’ai été profondément dérangé d’entendre des discussions futiles sur la cuisine russe et ukrainienne, alors que ces populations sont en guerre et vivent dans des conditions épouvantables, sans même avoir accès probablement à des repas dignes de ce nom.
Je me suis senti profondément offensé par l’insensibilité avec laquelle les personnes à l’antenne ont abordé le sujet. Elles semblaient vivre dans un monde parallèle, les uns narrant leurs périples gastronomiques ponctuées d’anecdotes désinvoltes sur les autochtones, les autres goûtant des plats en direct et décrivant leurs frissons devant les assiettes pleines, sans se soucier de la tragédie qui se joue actuellement en Ukraine et en Russie. Leur ton léger et leurs anecdotes de cuisine étaient totalement déplacées…
Je pense que dans le contexte actuel, il est de notre devoir de faire preuve de respect et de solidarité envers les populations en souffrance, plutôt que de les réduire à des clichés culinaires. Votre émission de cuisine aurait pu être une belle occasion de sensibilisation et de prise de conscience, mais elle a plutôt eu l’effet inverse sur moi.
Je vous demande donc de témoigner de plus de responsabilité et de sensibilité dans vos choix de thème et de sujets à l’avenir. Il est important de ne pas banaliser les souffrances et les tragédies que vivent les peuples dans le monde entier.
Aujourd’hui comme hier, l’Ukraine va être bombardée par les Russes. Le livre en question prend au mieux à la légère le Goulag. On ne se permettrait par forcément cela avec les camps d’extermination nazis. Avec de plus un -de fait -soutien à la dictature nord-coréenne : se vantant d’avoir organisé un concert avec le groupe plus qu’à moitié facho : Laibach. Honteux ! Que cette émission soit dans la nostalgie de l’ex Urss…et pire. Affligeant.
Imaginez : nous sommes en 1940. Vous êtes, allez disons, anglais. Vous allumez la radio pour écouter votre émission préférée. Vous tombez sur une émission qui parle de la gastronomie allemande. J’insiste. Nous sommes en 1940. Cela vous fait quel effet ?
Nous sommes en 2023. J’adorais votre émission « On va déguster ». Ce matin choc. J’ai coupé. 11h21. La Russie, la Russie, Moscou… Oui, bien-sûr, faire la part des choses entre le peuple et le politique… Vous pouvez choisir de ne pas soutenir ouvertement le peuple Ukrainien, ni la paix, ni le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ni la démocratie. Je suis bouleversée.
Personnellement, à l’heure de tous ces crimes, de toutes ces souffrances, sur une radio française comme France Inter, ne rien dire en introduction, faire ce choix, cela me choque, m’écœure.
Nous avons chacun notre part dans la marche du monde, plus encore lorsqu’on fait le choix de s’adresser à un auditoire de masse. Dégustez tranquillement. Je ne dégusterai plus tranquillement votre émission. Je suis écœurée.
Est-ce vraiment judicieux d’inviter deux zozos qui racontent des anecdotes « pittoresques » sur leurs voyages en Russie et ses satellites, au moment où la guerre en Ukraine fait rage ?