« D’après un sondage Ipsos publié en décembre, 2/3 des Français se déclarent défavorables à l’utilisation des animaux pour la recherche scientifique. Les animaux, sont-ils indispensables pour la recherche scientifique, médicale ? » : Emission du 15 décembre « Le Téléphone Sonne » sur France Inter. Une sélection de messages d’auditeurs à lire ici : 

En tant que chercheur en expérimentation animale (souris, poisson, nématode), je voudrais souligner le rôle positif des associations « contre l’expérimentation animale » dans l’évolution des pratiques et des réglementations. Il faudrait maintenant discuter de manière ouverte de la suite, expliquer clairement la nature des protocoles, les objectifs de recherche et les résultats obtenus (de manière dépassionnée, en évitant les images atroces du siècle passé). Se priver totalement d’expérimentation animale aura un coût élevé en matière de connaissances fondamentales et de recherche clinique. Tout le monde doit en être conscient.

Quel sujet délicat ! Que savons-nous vraiment ? Vous avez bien posé la question. Une remarque : je suis un vrai défenseur des animaux, pas militant, mais personnellement. Pourtant, je me demande si hurler contre les labos qui utilisent les animaux est une bonne chose, tant que les alternatives ne sont pas trouvées… Alors n’hurlons pas trop vite sans connaîttre, la science fait son travail. 

Merci de parler des alternatives : cultures cellulaires, organoïdes, organes sur puce, modèles virtuels. Des médicaments inoffensifs sur les animaux, ont eu des effets mortels chez l’humain. 92 % des médicaments efficaces et sans danger, testés sur des animaux échouent aux tests cliniques : les 8 % restants seront retirées du marché, à cause des effets secondaires graves chez l’humain, on ne finance que les travaux de recherche utilisant les animaux, la validation des méthodes in vitro est une procédure trop longue.

Mais de quel droit nous considérons-nous supérieurs au reste de la faune pour avoir le droit de faire des expériences sur des animaux dont nous faisons partie et sans lesquels nous ne serions même pas en vie ??

J’ai les oreilles qui saignent un peu à l’écoute de vos intervenants. J’ai assisté à plusieurs conférences de chercheurs, scientifiques, il y a pas mal d’années, qui avaient arrêté l’expérimentation sur les animaux, partant du postulat qu’une espèce ne peut pas servir de modèle à une autre. Certes, l’expérimentation animale sert les humains, mais obliger des animaux à inhaler des cigarettes (je l’ai vu de mes yeux dans un reportage.) pour je ne sait quelle raison qui sert l’humain, je ne suis pas sûre de la pertinence. Et il y a tellement d’autres exemples ! Je fume (au figuré !) devant mon poste ! Quant à dénigrer les associations de protection animale… C’est bien inutile dans ce débat !

Pourquoi les méthodes alternatives de remplacement à l’expérimentation animale ne sont pas plus souvent utilisées sachant qu’elles sont efficaces ? Pourquoi laisser continuer les recherches sur les chiens de race Beagles en toute impunité par exemple, alors que beaucoup de résultats d’une race animale à l’homme sont des échecs ? 

Je vous remercie pour la qualité de vos émissions. Je regrette toutefois que pour celle-ci, il y ait eu un parti-pris unique quant aux tests réalisés sur les animaux pour les besoins de l’Homme. Le sujet a été abordé sous l’angle scientifique et utilitaire, ce qui se conçoit, mais a peu évoqué l’éthique, hormis sous l’angle de la directive de 2010. Compte tenu de la gravité du sujet, je regrette que cela ait été si peu abordé.