France Inter, ma radio préférée, comme vous je suis atterré par ce qu’il se passe aux USA. Mais ce pays, une démocratie ancienne, n’est pas la plus grande démocratie du monde, comme annoncé ce matin. La plus grande démocratie du monde, c’est l’Inde. Même si son premier ministre est un leader discutable…

Au présentateur du journal : Non, les États-Unis ne sont pas la plus vieille démocratie du monde, loin de là ! La Grèce et l’Islande, voire l’Angleterre, les dépassent de TRÈS loin…

Encore aux infos de 8 h : « La plus grande démocratie du monde ». De quel droit avez-vous le droit d’asséner ça ?

Il faudrait arrêter de parler de « plus vieille démocratie du monde » concernant les Etats-Unis. Ce n’est nullement une démocratie, Le peuple n’a aucun pouvoir de changer le paysage politique dans ce pays. Il n’y a que deux partis qui appliquent à peu près la même politique, à quelques détails près, il n’y a pas vraiment d’alternance avec autre chose, et c’est la raison pour laquelle une grande partie du peuple américain se désintéresse des élections (plus de 50%). Le jour où le peuple américain pourra élire son président au suffrage universel direct, on pourra peut-être parler de démocratie.

Il est insoutenable d’entendre en boucle que les Etats-Unis sont selon, « la plus vieille démocratie du monde », ou « la plus grande démocratie du monde ». Vous oubliez l’esclavage, la discrimination raciale, les interventions impérialistes au Vietnam, Somalie, Chili, Afghanistan, Irak. Sa position de gendarme du monde, notamment en Amérique latine, sa chasse gardée est insupportable. Et vous les journalistes, vous participez à la promotion de cette formidable falsification de l’histoire et des valeurs universelles d’honnêteté…

J’ai été extrêmement surpris d’entendre ce matin sur votre antenne Franceinfo une de vos chroniqueuses utiliser le terme « vérité alternative » pour parler de la position de D. Trump sur de supposées fraudes électorales lors de l’élection du président américain. Il ne s’agit pas de « vérité alternative » mais de mensonges. En utilisant ce terme, qui contient le mot « vérité » vous faites passer dans l’inconscient des auditeurs qu’il y a plusieurs vérités et que finalement D. Trump est dans une certaine forme de vérité. Un mensonge n’est pas une vérité alternative. Un mensonge est un mensonge et doit être décrit comme telle C’est extrêmement grave de votre part d’utiliser ce terme « vérité alternative » et je pense indigne d’un journalisme de service public.

Bravo et merci pour la façon dont vous avez relaté l’assaut du Capitole US par les émeutiers enflammés par Trump dans le journal de 13 heures ! Il ne manquait que Gérard Araud !!!! 

Les invités et les journalistes du 7/9 en ne parlant que de crise du politique et des institutions représentatives font quand même l’impasse sur la cause principale du populisme (qui est sous-entendu tout au long de l’interview) : le libéralisme économique et les politiques économiques inégalitaires qui aggravent la pauvreté ne protègent pas les plus faibles. Ce sont en réalité leur fragilisation et leur appauvrissement du fait des politiques économiques libérales de mise en concurrence systématique, de dérégulation contre lesquelles protestent sans le savoir les électeurs de Trump, majoritairement des gens pauvres et humiliés (mais trompés par quelques meneurs nationalistes) alliés et encouragés par quelques très riches capitalistes (qui espèrent un régime leur permettant de s’enrichir diminuant encore plus l’impôt). C’est le tour de force du libéralisme que de faire croire que la cause du malheur des gens n’est surtout pas la façon dont les élites de (ne pas) gouverner les flux économiques. Ce n’est pas la démocratie qui est contestée et affaiblie. Ses institutions pâtissent en réalité du libéralisme économique (appliqué tant par la gauche que par la droite dans la plupart des pays) qui fabriquent de la pauvreté en ne corrigeant pas les inégalités qui naissent du libre jeu du marché. L’union européenne avec un marché unique faiblement régulé en est un exemple (disparités fiscales et de protection sociale).
Il n’y a pas de crise de la démocratie, il y a une crise tout court, et une augmentation de la pauvreté dans une partie croissante de délaissés qui se révolte sans le savoir contre les effets de ces politiques, en disant que c’est la faute à « l’élite qui les gouverne », ce qui est parfaitement vrai, ce sens que toutes les élites appliquent au fond les mêmes recettes. A toute l’équipe, merci pour votre travail, mais on aimerait un peu plus de regard critique et de déplacement sur les sujets…

Les deux invités de ce Grand Entretien m’ont permis d’y voir beaucoup plus clair dans l’analyse du mandat présidentiel qui se terminera le 20 janvier aux États-Unis. Les concepts de « peuple », de « populisme », de « fascisme » ont été précisés, ce qui est la caractéristique des bons pédagogues en Histoire. Le meneur de jeu, Nicolas Demorand, a posé des questions pertinentes, en faisant très attention à la recherche de leur bonne formulation, et j’ai beaucoup apprécié ses précautions de langage. Et il n’a pas coupé la parole de manière intempestive à ses invités.

Cher Monsieur Erner, J’écoute beaucoup votre chaîne et en particulier Les Matins car je cherche plus que tout de, l’analyse. Je me pose donc la question suivante, et ceci pouvait être demandé à Mr Védrine. Et pour l’instant je ne l’ai pas vraiment entendue poser ?! Ces événements américains (mais, pas que.. Ex : les Gilets jaunes) doivent, devraient être abordés du côté de l’analyse : qu’est ce qui fait que surgissent ces types d’opinion ? Qu’est ce qui fait que la confiance en la démocratie est si entamée ? Quel sont les processus économique et politiques, à l’œuvre ? Vous conviendrez qu’à ancrer le rôle d’Internet est insuffisant… Si nous n’arrivons pas à mener de véritables analyses, nous cèderons de plus en plus de terrain…

Je pense au contraire que les démocraties ont montré leur grande puissance et leur force. D’une part des gens peuvent s’exprimer librement, jusqu’à être violent. Évidemment ce n’est pas reluisant, mais cela démontre le niveau de tolérance d’une démocratie. Et à la fin l’ordre va régner. D’autre part, quand 165 millions de gens votent et qu’au final celui qui l’a emporté va gouverner, la démocratie l’emporte.

J’ai été choqué que votre journaliste donne longuement la parole au représentant en France du Parti républicain des États-Unis alors que celui-ci niait la responsabilité de Donald Trump dans les évènements survenus hier au Capitole et, reprenant l’antienne trumpienne, mettait à nouveau en doute le résultat de l’élection présidentielle en incriminant le vote par correspondance. Le journaliste était-il tenu à tant de réserve devant des propos aussi scandaleux ? Et n’y avait-il pas d’autre personnalité américaine à inviter ?

Ce matin, en parlant des émeutes au sein à Washington, votre commentateur a déclaré : ils ont réussi « là où les gilets jaunes ont échoué » . Je suis profondément indignée. Quel mépris honteux. J’ai honte pour vous.

Je suis en train de vous écouter (comme tous les matins), et je me pose la question suivante sur votre métier de journaliste. Pour moi les journalistes nous permettent d’avoir accès à des faits (invasion du Capitol), là je suis d’accord. Mais un journaliste doit-il prédire l’avenir ??? Que va faire Trump ??? Quelle sont les scénarios possibles ??? pour moi ce n’est plus de l’info mais de la spéculation…comment pouvez-vous aborder un tel sujet ??? Voilà je me permets de vous interpeller en tant que fidèle auditeur. Merci de tenir compte de ma remarque dans vos prochaines interventions.

Question : comment se fait-il que les émeutiers aient pu rentrer dans le capitole ? Le service d’ordre manifestement minimal eu égard au risque n’a-t-il pas été intentionnellement réduit et dans quel but ?

Plusieurs personnes ont été tuées lors de l’intrusion des partisans trumpistes radicaux dans le Capitole. L’une d’elles semble l’avoir été par balle, un gardien ayant fait feu contre une émeutière. Le gardien devra rendre compte de son acte et sera peut-être condamné. Pourtant le vrai responsable, l’instigateur de ce putsch est clairement Trump. Peut-il être cité à comparaître par les défenseurs de ce gardien ? Peut-il être inquiété par la justice pour incitation à l’émeute et à l’attaque du Congrès ?