« Ecriture inclusive, anglicismes, réforme de l’orthographe… La question de la langue française ne cesse de susciter les débats. Qu’est-ce qui explique un tel engouement pour l’usage de la grammaire ? »

Sélection de messages d’auditeurs en réaction au Téléphone Sonne du 7 mai :

Pire que tous les anglicismes, que le français saura digérer comme tous les apports étrangers, je suis affligé par l’usage de « sur » en dépit du bon sens : « je suis sur Paris depuis 15 jours », « je travaille sur Orléans le mois prochain », « nous avons des problèmes sur l’entrepôt », « les enfants travaillent sur la ferme au mois d’août »…

Bravo à Bernard Cerquiglini pour ses interventions justes et pertinentes sur les langues régionales !!

Sémantique. Femme est le féminin de mari, « homme » n’est pas un genre, c’est le nom de l’espèce qui comprend des mâles et des femelles. La confusion remonte au récit de la Création relaté dans la Genèse. A ce détournement grammatical, préférons toujours Dames et Sieurs dans les documents officiels et dans le langage direct et administratif, disons Madame et Monsieur dès la sortie de l’adolescence, à 18 ans. Le terme Mademoiselle ne correspond plus au monde contemporain.

Etant chargée de recrutement au sein d’une société, et en plein recrutement d’alternants, je me rends compte que la plupart des candidats font des fautes d’accord dans leurs CV. Je pense que mettre en place l’écriture inclusive à l’école ne fera qu’empirer le niveau des étudiants.

Un grand merci pour vos émissions de qualité ! Je voudrais réagir à la suite de l’intervention d’un auditeur : je pense comme lui que l’écriture inclusive est une hérésie, à bannir absolument !

J’écoute votre émission avec plaisir, Monsieur Cerquiglini aime la langue et la défend parfaitement, je suis d’autant plus d’accord avec lui sur la langue inclusive, que je trouve visuellement laide, et elle rend la lecture difficile pour quelqu’un de dyslexique comme je le suis. J’espère que la parole d’un expert soit entendue. Merci

Je suis étonnée que personne ne soulève le sujet de ce que j’appelle « l’art subtil de la misogynie de la langue française ». Le manque d’équivalents féminins de certains mots qui qualifient les personnes : Féminin de Homme=Femme. Féminin de Mari = Femme. Féminin de Garçon = Fille. Féminin de Fils = Fille. Curieux n’est-ce pas ? Ce manque en dit bien plus long qu’il n’y parait sur la position des femmes dans la sphère publique et familiale. Par contre dans certains cas, les mots désignant les femmes se font plus nombreux, autorisant le droit de regard sur la vie privée des femmes : Je pense évidemment aux féminins de Monsieur qui se déclinent en Madame et Mademoiselle. Pour moi, cette curiosité de la langue française est bien plus problématique que l’accord des adjectifs car elle est si bien intégrée par tous qu’elle fait son petit travail de sous-estimation des femmes sans émouvoir personne.

1- Pourquoi doit-on utiliser le mot « auteure » et non « autrice » ?
2- Cela ne risque-t-il pas de faire reculer la féminisation des mots. Par exemple, on peut lire parfois « chercheure » au lieu de chercheuse.
3-Je ne sais pas s’il y a une règle mais j’ai pu observer que lorsque le mot s’éloigne de sa racine, il se féminise en « ice » (directeur – directrice), s’il est proche en « euse » (coiffeur – coiffeuse).
4- Les médias n’ont-ils pas un rôle à jouer, ou une influence à donner, en utilisant « autrice »
5- Le féminin en « eure » ne s’entend pas à l’oral.
Merci

J’aimerais avoir l’avis de votre invité sur cette nouvelle « mode » qui est de ne plus faire les liaisons. Cela a commencé avec les euros : « deu… euros », « troi… euros », etc. Et on a désormais l’impression que plus personne n’ose faire les liaisons (peut-être de crainte de faire une erreur), y compris les journalistes de France Inter ! Et cela concerne tous les mots désormais. Je vous remercie (et merci pour toutes les belles émissions de France Inter !)

Je suis énervé par l’anglais qui envahi la langue française. Qu’ils m’énervent ces : Live, Prime, Flyer, The Voice ( au Canada c’est la voix ), In side, etc…. Je pense que pour certains, « parler yaourt » ça fait plus intelligent. Excusez mon emportement. Bravo pour la qualité de vos émissions. 

Depuis quelques années, nous sommes envahis par le mot impact, en plus conjugué à tous les temps.
Merci de rappeler aux auditeurs le vrai sens du mot impact, cela servira aussi aux professionnels des médias.
Pour moi il y a un appauvrissement général du langage des communicants.

Pourquoi les journalistes de France Inter sont-ils si peu attentifs à la création terminologique francophone, sauf dans ces émissions spécifiques ? Pourquoi usent-ils plus souvent d’anglicismes au lieu d’utiliser au quotidien les nouveaux termes proposés par la commission d’enrichissement de la langue française ou la créativité populaire francophone ?

Dans beaucoup de domaines l’anglais est la langue commune ; c’est utile et donc il peut être intéressant de signaler les mots de la langue commune. Mais souvent, même à Radio France, on utilise le mot anglais sans donner une traduction, qui souvent existe.
Exemples : smartphone=ordiphone (J.O. de 2009), podcast=Balado
Il suffirait d’associer systématiquement le nouveau mot français au mot anglais pour faire connaitre des synonymes.

Pourquoi les journalistes de France Inter ne sont-ils pas plus dynamiques pour utiliser les créations terminologiques francophones plutôt que de bêtement propager des anglicismes ? Pourquoi France Inter propose-t-elle de s’abonner à sa newsletter plutôt qu’à son infolettre, de donner son adresse email au lieu de son adresse de courriel ? Pourquoi nomme-t-elle une émission « Modern Love » ? Pourquoi la part de la chanson francophone si diverse est-elle réduite aux émissions spécialisées (comme la Librairie francophone) alors que France Inter programme plus de 50% de chansons anglophones interchangeables pendant ses heures de grande écoute ?

Merci pour votre émission qui est très intéressante. Je ne partage pas du tout l’opinion de votre invité qui affirme que l’académie a eu raison de préconiser LA covid. Nous disons LE week-end. Or Week (semaine) est féminin en français. End (fin) est aussi féminin. Nous devrions donc dire « passe une bonne week-end ». A moins que l’Académie ait introduit les mathématiques dans sa décision : -1 x -1 = +1. 

J’ai du mal à comprendre les débats autour du genre du mot « CoViD » : c’est un acronyme signifiant COrona VIrus Disease (maladie à Corona Virus). Et, que je sache, Maladie est un mot féminin, donc Covid est féminin, comme SIDA est masculin et RADAR est neutre… Merci pour vos émissions. Vous souhaitant une bonne soirée