Je pensais entendre qu’il était révoltant qu’après un vote du Sénat et de l’Assemblée à une majorité écrasante en faveur d’une amélioration du statut des langues régionales, le Conseil Constitutionnel ait cru bon de l’aggraver. Je pensais qu’au moment où les droits humains sont attaqués partout dans le monde (…) vous auriez la décence de soutenir des droits linguistiques reconnus dans toute l’Europe. Mais tout ce que j’ai entendu, c’est que la faute en revenait aux régionalistes qui n’auraient pas dû demander un éclaircissement de la loi. Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de la dernière lettre de Michel Feltin-Palas sur la question. 

– Que pense Mr. Blanquer de cette citation de Mona Ozouf : « la République confond égalité et similitude » 
– Retour d’expérience : l’école publique bilingue de Morlaix est ouverte depuis 1998, à ce jour le collège n’est toujours pas bilingue, la seule discipline enseignée en breton est l’histoire Géographie. 12 ans que nous attendons. Pendant ce temps, nos aînés meurt et la langue ne se transmet plus ni avec eux, ni à l’école de la république. 
– J’ai eu cette belle expérience : accompagnant l’école maternelle à un spectacle, les bilingues étaient beaucoup plus attentifs que les monolingues à la comédienne qui parlait parfois en arabe. Peut-être que les langues régionales apaiseraient la question de l’identité française et rendraient notre société plus ouverte à l’intégration des autres cultures ? 

Le Basque, le Breton, L’occitan, les langues de la vieille périphérie française, celles d’Henri IV, d’Anne de Bretagne…  Sont citées régulièrement par les uns et les autres. Mais qu’en est-il de la langue d’une périphérie, entrée pour la première fois en 1664 dans le royaume de France et ensuite entrée et sortie à plusieurs reprises de l’hexagone ? Bien sûr les hommes qui l’ont incarnée n’ont pas eu le charisme ou l’aura d’un Henri IV ou d’un Jaurès, mais c’est aujourd’hui la région périphérique de France ou la densité de prix Nobel est la plus forte, bien que l’on y pratique avec une certaine constance l’enseignement immersif de la langue locale. Et cette langue locale, proche de celle d’un pays qui fut “l’ennemi héréditaire » c’est l’Alsacien. Qu’est-ce qui justifie l’omission systématique de cette langue ? L’Alsace, au-delà de la ligne bleue des Vosges, n’est-elle ni visible et ni audible en l’occurrence depuis Paris ?  

Je suis enseignante de Diwan depuis quelques années, et ma fille y est inscrite. Je ne comprends pas en quoi l’école en immersion menacerait les valeurs de l’Etat ? Nous travaillons d’arrache-pied pour donner une ouverture d’esprit aux élèves.

De quoi Jean-Michel Blanquer a-t-il peur, concernant l’école en immersion ? Pourquoi a-t-il saisi le conseil constitutionnel par rapport à la loi Mollac ?

Je vous écoute tous les matins avec grand plaisir mais puis-je vous rappeler que vous avez complètement oublié l’alsacien qui fait partie des langues régionales enseignées en immersion aussi bien en Alsace qu’en Moselle. Mais oui, bien sûr, l’Alsace est bien en France, l’auriez-vous oublié !!!