Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale est l’invité du Grand entretien de France Inter, ce 17 juin
Des réactions d’auditeurs à retrouver ci-dessous :

En tant qu’enseignante, en l’absence de consigne écrite sur le port du masque dans la cour de récréation nous faisons encore une fois face aux interrogations des parents et des élèves, qui ont comme les médias interprété les propos du premier ministre.
Pourrions-nous avoir une confirmation écrite du maintien de l’ancien protocole ou de son adaptation ?

Grand Oral de J.M Blanquer
Je suis enseignante dans un lycée du nord de l’Isère. J’enseigne la spécialité « histoire géographie géopolitique sciences politiques » en terminale. Les dotations du rectorat (de l’Etat donc) diminuent : cette année j’avais un groupe de 25 élèves, l’an prochain on sera proche de 33. Comment préparer correctement des élèves au grand oral dans ces conditions (20 min par élève…)

Enseignante en lycée : suite à ce que dit M. Blanquer sur le grand oral, qui dit vrai sur l’intérêt de cet oral, nous, enseignants, nous nous sommes trouvés face à une difficulté majeure : programmes extrêmement lourds et donc difficulté à trouver du temps pour le préparer convenablement.

Bonjour Monsieur,
Comment justifiez-vous l’attitude extrêmement irrespectueuse qui consiste à annoncer à la radio (ou télévision) des décisions qu’il serait normal de communiquer en premier lieu aux chefs d’établissement ? Ces deniers et les professeurs apprennent parfois après les élèves les changements parfois importants qui les concernent en premier chef…Merci

Echec scolaire.
Madame, Monsieur,
Je viens d’écouter le ministre de l’Éducation nationale et j’aurais vraiment voulu l’entendre sur deux sujets, qui selon moi (et bien d’autres) sont responsables de manière non négligeable de l’échec scolaire et de la baisse du niveau.
Je m’explique, je suis psychomotricienne en CMPP et en cabinet libéral. Mes collègues orthophonistes, psychologues et pédopsychiatres et autres psychomotriciens, recevons des enfants ayant des troubles des apprentissages.
En quelques années, les redoublements ont quasiment disparu, (je pense que cela coûte cher !). Ce sont ces enfants, qui auraient pu refaire un CP, un CE1, et rattraper leur retard, que nous recevons dans nos cabinets. Bien sûr, d’autres enfants ont des difficultés réelles, que même un redoublement n’aurait pas résolues.
Mais pour ceux à qui cela aurait permis de rattraper leur retard, c’est les vouer à arriver en 6ème sans quasiment savoir lire !
Ces enfants ne devraient pas avoir besoin de psychomotricité et d’orthophonie. Mais juste de temps. Je répète bien sûr, qu’il ne s’agit que d’une partie de nos patients, certains sont dyspraxique, dyslexique. Et n’entrent pas dans mon raisonnement.
Nous avons des listes d’attente de plusieurs années ! Cela coute très cher en soins à la sécurité sociale, à la MDPH. Et surtout cela met en échec des enfants qui auraient pu s’en sortir ! L’école crée l’échec scolaire ! et rempli nos cabinets prenant les places des enfants ayant des troubles avérés et non dus au manque de temps pour apprendre.
L’autre honte de notre système, qui date des lois de 2005, est l’inclusion scolaire à tout prix. Pour économiser en Institution spécialisé, on fait croire à des parents en souffrance que c’est une chance et un droit pour leur enfant d’être scolarisé « normalement ».
Pour certains enfants c’est exact, cela leur permet d’accéder au langage, de se socialiser…
Pour d’autres, notamment des enfants avec un autisme important, c’est une source de souffrance pour l’enfant, pour l’enseignante, pour les camarades.
Jouer sur la souffrance de parents et leurs difficultés à accepter la différence de leur enfant pour faire des économies de structures spécialisées est honteux.
Et les enseignantes ne peuvent s’en plaindre car cela serait très mal perçu. Mais pour être sur le terrain je peux vous assurer que la plupart des acteurs sont d’accord avec cela. Sauf, les dirigeants de l’ARS et des associations de parents qui sont dans leurs bureaux…
Je pense qu’il serait vraiment important que des personnes dans votre position portent intérêt à ce sujet.
Je serai prête, avec bien d’autres de mes collègues, à partager plus en détails ces observations avec des journalistes.
Merci de votre attention

Langues régionales
La loi Molac a été retoquée au conseil constitutionnel par votre initiative, alors qu’elle avait rassemblé une large partie des députés. Vous vous dites favorables aux langues régionales mais que proposez-vous pour assurer leur transmission. Seule la méthode dite par immersion permet vraiment de maintenir la pratique de ces langues…
D’autre part, comment on peut prétendre lutter contre l’abstention quand une loi qui rassemble autant d’acteurs dans la société est censurée ?

La lecture. Un jeune de terminale générale qui ne sait pas lire un court passage en anglais n’est pas capable de lire dans sa langue maternelle non plus. Il ne comprend pas l’utilisation de la ponctuation. Dur en tant que prof… 36 jeunes par classe et un certain nombre qui ne maîtrise pas les bases de la langue française. Je ne parle même pas d’anglais. C’est flippant, grands lycées parisiens compris.
Point quart d’heure lecture au collège, un délire. Rien de mieux pour retirer tout plaisir de lire à un ado. Vous lisez 15 mn puis stop sans compter ceux qui n’ont pas de livre, à qui on en colle un et qui le prenne à l’envers.
Je n’en peux plus de me débattre dans le vide. Il faut faire semblant tout le temps, ce qui convient à un certain nombre d’ailleurs.

Et l’apprentissage par l’oral ? L’hégémonie de l’apprentissage par la lecture devient insupportable, quand comprendrez-vous que certains enfants et adultes ne sont tout simplement pas lecteurs et que vous ne faites que les enfoncer. Dieu merci il y a dans le monde professionnel plus de place pour eux qu’à l’école. Je suis grande lectrice et mère d’une enfant non-lecteur (mais créatif, artiste, sociable, musicien …), et j’ai ouvert les yeux sur cette injustice du mode d’apprentissage avec mon gamin, quand valorisez-vous ENFIN l’oral ?

Dans une discours public , où le ministre Jean-Michel Blanquer annonce des aides dans les écoles depuis le confinement de l’année dernière , pourquoi, sur le terrain, y a-t-il une baisse significative du nombre d’auxiliaires de Vie scolaire dans les écoles élémentaires, à la rentrée prochaine (1 avs pour un plus grand nombre d’enfants: de 4 AVS dans une école nous passons à 1 alors que le nombre d’enfants ayant des dossiers ASH augmente à la rentrée prochaine dans notre école)…référence dispositif PIAL? Pourquoi y a-t-il des suppressions de postes RASED (académie de Montpellier) ? Pourquoi y a-t-il des écoles qui se retrouvent sans remplacement dans de nombreuses écoles du biterrois, les parents devant garder les enfants à la maison alors qu’une annonce de recrutement de personnels a été faite ? Bien cordialement,
Une enseignante

Port du masque à l’école
Monsieur Le ministre,
Aujourd’hui, nous tombons le masque enfin, celui-ci n’est plus obligatoire en extérieur.
Avec ces chaleurs accablantes cette décision s’imposait, enfin du bon sens.
Par contre nos enfants, qui vont prendre les transports sans masque, qui vont attendre devant l’école sans masque, qui vont jouer, se postillonner dessus à la récréation sans masque, vont devoir subir ce port de masque encore et encore dans des salles de classes surchauffées, non climatisées. Ne nous approchons nous pas d’une certaine maltraitance ?
Où est la logique ???? Quel rapport scientifique préconise ça avec tout ce que je viens de dire ??
Léa, Nicolas, Merci pour votre année, je suis toujours accroché à ma radio le matin et particulièrement à 8h20.

C’est la cata pour les élèves d’ULIS en situation de handicap
Il n’y a plus de place en Haute Garonne, de nombreux élèves sont sur le carreau…et n’accèderont pas à une scolarité, comme dit aux familles et comme inscrit dans la loi de 2005.
De plus, les postes d’infirmièr(es), assistantes social(es) et psychologues sont gelés alors que nous sommes confrontés à la vague de problèmes sociaux et psychologiques des enfants et ados avec violences, scarifications, TS, Troubles des conduites alimentaires, dépressions etc.
Comment allons-nous faire pour gérer cela ? Parler de la laïcité c’est bien (pour lancer une perche à Blanquer), mais franchement ce n’est pas le problème numéro 1, y compris en REP…déjà si les élèves mal dans leur peau étaient correctement accompagnés et écoutés, il y aurait moins de soucis…

La réforme voulue par Jean-Michel Blanquer alloue un nombre d’heures global selon le nombre d’élèves. Le chef d’établissement est libre de proposer autant de spécialités qu’il veut… au détriment des dédoublements dans les autres matières. Les équipes pédagogiques se voient retirer des demi-groupes en français, en maths ou en langue afin de pouvoir proposer HLP ou SVT (par exemple). Comment combler les retards en français ou en maths quand on se retrouve face à 35 élèves ? Les enseignants se retrouvent dos à dos ce qui est invivable.