Je vous contacte pour vous faire part de ma vive émotion lors de l’écoute du journal de 18h de ce jour lorsque des cris d’un prisonnier russe subissant tortures/viols ont été diffusés. J’étais avec mon fils lorsque nous écoutions ce programme et nous avons été tous les deux choqués pas ces cris atroces de douleur d’autant plus avec la voix de l’homme nous expliquant qu’il se faisait violer avec une perche. Un dégoût et de l’horreur, voilà ce que déclenchent ces cris d’effroi. Les programmes de France Inter sont habituellement de qualité et sont encore préservés du journalisme à sensations. En tout cas habituellement. Cette diffusion a dû heurter d’autres personnes… des enfants écoutent cette radio. De plus, l’ensemble des titres était très négatif et déprimant. Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours mais malgré tout il serait bon de souligner aussi du positif, quel message d’espoir donnons-nous à la jeunesse ? Cette tendance depuis plusieurs années à ne renforcer que les peurs jouent beaucoup dans notre représentation du monde. En tant que média vous avez une responsabilité dans la construction que nous nous faisons du monde, aussi je vous remercie de réfléchir grandement à la portée de certaines diffusions qui n’ont pas besoin d’être entendues pour s’assurer de leur véracité. (France Inter)
Je voudrais commencer par dire que j’apprécie énormément les journaux de la rédaction de France Culture et ceux d’Aurélie Kieffer en particulier qui sont remarquables. J’ai l’habitude d’écouter attentivement le journal chaque soir avant d’aller me coucher (en podcast, du coup !). Malheureusement, je crains qu’une erreur se soit glissée dans l’édition d’hier en diffusant les hurlements d’un homme torturé dans une prison russe. Le fond du reportage l’information, était importante et nécessaire. Les cris, sans autres avertissements préalables (et honnêtement, quand bien même), accompagné d’une description très détaillée, étaient simplement traumatisants. J’entends encore les cris de cet homme ce matin. Je n’ai pas l’habitude de partager mon avis quand je l’estime très subjectif, mais je me permets de penser que le choix de diffuser cet extrait était une erreur majeure, indiscutable et partagée par beaucoup, et je crains d’ailleurs que vous n’ayez reçu quantité de courrier d’auditeur troublés allant dans ce sens. Je pourrais envisager que dans le cadre d’une autre émission de la grille cela soit envisageable puisqu’en tant qu’auditeur nous faisons, plus ou moins explicitement, le choix de l’écoute ou non d’une émission et de son sujet. Encore faudrait-il être avertis l’horreur à venir bien entendu. Cependant, comme vous le savez sans aucun doute, nous ne faisons pas ce même choix d’écoute avant un journal de la rédaction consacré à l’actualité et dont nous n’avons par définition aucune connaissance préalable du contenu. Soyez certains que je garde une confiance immense dans la rédaction de France Culture, de ses choix et de son traitement de l’actualité. Je sais que faire plusieurs éditions quotidiennes, souvent exigeantes et singulières, est un défi. Défi presque systématiquement relevé. Le choix fait par la rédaction hier manquait sans nul doute de discernement mais j’espère néanmoins qu’il n’a pas été laissé à l’appréciation d’un ou d’une seul(e) d’entre vous (ce qui serait pour moi une erreur bien plus sérieuse puisque résultant d’un dysfonctionnement systémique), mais bien le résultat d’une réflexion en commun de la rédaction, ou d’une partie d’entre elle. Fût-il erroné. Merci pour les autres reportages diffusés hier, en particulier ceux de votre journaliste sur l’arbitraire des règles budgétaires européennes, ou celui de Mathieu Laurent dans le Parc National des Ecrins qui a permis de ramener un peu de lumière dans la nuit. Bonne journée et à ce soir, 18h (enfin, un peu plus tard en podcast). (France Culture)
Le lendemain, mercredi 21 octobre, à l’heure où la veille ce reportage a été diffusé, les trois chaînes ont présenté leurs excuses :
France Inter :
“Un mot concernant un reportage que nous avons diffusé hier soir dans ce même journal, un reportage sur un lanceur d’alerte biélorusse dénonce viols et tortures dans les prisons, certains extrais issus de vidéos vous ont choqué. Ce que nous comprenons et nous nous en excusons.”
Franceinfo :
“Certains de nos auditeurs ont fait part de leurs difficultés à l’écoute d’un reportage diffusé hier soir à 19 heures sur notre antenne et qui concernait la demande d’asile en France d’un lanceur d’alerte biélorusse. Nous avons intégré dans ce reportage des extraits sonores de vidéos que ce militant a fait fuiter pour dénoncer des cas de torture dans des prisons russes. Il nous semblait important de le faire parce que c’est la réalité que ce militant souhaitait pointer. Mais si ces extraits ont pu heurter, nous vous prions de nous en excuser. »
France Culture :
“Nous avons diffusé hier un sujet à 18 heures sur le lanceur d’alerte Sergeï Savelev qui demande l’asile en France, les extraits des vidéos qui prouvent les viols et tortures dans les prisons russes ont choqué certains auditeurs. Nous le comprenons et nous leur présentons nos excuses.”
Des auditeurs ont été sensibles aux messages des chaînes et nous l’ont écrit, mais, pour certains l’indignation demeure : « Merci infiniment de ce message. Je suis vraiment préoccupée par le traitement de ce sujet qui devient de plus en plus souvent “explicite”, et dans le cas de la radio, c’est souvent impossible de réagir pour couper le son. D’une façon générale, la description des actes violents est aussi plus crue depuis plusieurs années. Je vous remercie d’échanger avec les rédactions de Radio France sur la description à l’antenne de la violence. Encore une fois, les adultes qui entendent les nouvelles peuvent projeter des images et aller ensuite lire des descriptions sur des supports écrits s’ils le désirent, mais les enfants ne devraient pas subir cela. Encore merci.»
« Je reste très dubitative sur le choix qui a été fait de diffuser ce son hier, à une heure de grande écoute. Vos excuses sont les bienvenues mais elles ne me semblent pas à la hauteur de la faute commise. Montrer des images pornographiques aux enfants est un délit. Leur faire entendre de telles choses devrait en être un au moins aussi grave. Je gère les réveils que ces cris qui me reviennent en tête ont provoqué dans ma dernière nuit même si ça me met en colère mais je ne pardonnerais pas qu’un de mes enfants ait eu à entendre ça. »
De grâce, avertissez l’auditeur avant de diffuser du contenu violent !!
Je suis une auditrice régulière du journal de 19h00 de Franceinfo. Je vis également avec un trauma d’agression sexuelle. Ceci a son importance pour la suite de mon message. Lors du journal de 19h00 donc, pendant un reportage consacré à un ex-prisonnier biélorusse lanceur d’alerte sur les tortures infligées par le régime de Loukachenko, les cris d’un détenu, dont le journaliste précise ensuite qu’il est violé au moyen d’une perche au moment de l’enregistrement de ces cris par des caméras de surveillance, ont été diffusés pendant plusieurs secondes sans aucun avertissement préalable. Ces cris m’ont forcément ramenée à mes propres traumatismes, et bien que ce que j’ai vécu est certainement d’une magnitude bien moindre que ce que ces prisonniers subissent, je passe des heures très difficiles mentalement à l’heure où je vous écris. Pour toutes celles et tous ceux qui comme moi vivent encore avec un traumatisme d’agression sexuelle, je ne peux que vous IMPLORER d’avertir les auditeurs au préalable de prochaines diffusions de contenus extrêmement violents tels que celui-ci. (Franceinfo)
Au journal de 18h du 19/10/2021, vous avez décrit les horreurs vécues par un prisonnier en Biélorussie et le syndrome post traumatique dû aux sévices et tortures subies dans cette prison. Pour illustrer votre propos, vous avez décidé de passer l’enregistrement de cris de tortures d’un prisonnier en l’accompagnant du récit d’un viol par les gardiens. Vous avez voulu faire vivre à vos auditeurs ce qui s’appelle un traumatisme et faire revivre à certains leurs propres traumatismes et ceci à une heure de grande écoute où des enfants sont potentiellement présents. Je ne comprends pas à l’appel de quelles sirènes vous avez pensé répondre mais ceci est indigne de France Inter et est inadmissible quand on sait les traumatismes évoqués. Inutile, inadmissible et irresponsable. (France Inter)
Audio insupportable au journal de 18h de France Culture- viol !
Je suis effarée que lors d’un journal à 18h sur France Culture passe un enregistrement audio d’un viol dans une prison russe, avec en plus tous les détails- viol avec une perche !!!
Mon fils de 11 ans était à côté de moi.
Comme voulez-vous que nous puissions filtrer cela ???
Je vous remercie de faire passer ce message à la rédaction de radio France. Déjà que nous ne regardons aucun journal tv, devons-nous aussi couper la radio pour ne plus entendre les nouvelles ?
D’une façon générale la couverture des viols et meurtres avec violences sexuelles se font sur vos antennes avec des détails inappropriés. Pas besoin de “faire un dessin”: quand on est adulte, on comprend. Mais non les enfants n’ont pas besoin de savoir ce qu’on introduit dans le corps des gens pour les violer.
Je devrais dire Cordialement pour finir mon message, mais j’en ai tellement marre et là je suis tellement abasourdie que je reporte cette formule de politesse (France Culture)
Excès de détails morbides. Le traitement d’un sujet ce soir (19h12) a fait réagir très vivement ma femme, qui en a été choquée. J’aime écouter la radio (France info) dans la cuisine le matin, voire pour les préparations de repas. Donc à des heures de grande écoute, où les enfants sont amenés à entendre également. J’ai allumé ce soir pour préparer le repas et ma femme s’est trouvée dans la cuisine (et moi en-dehors) au moment d’un sujet d’actualité, relatant un viol, sujet doublé semble-t-il des cris de la victime (film ?). Heureusement les enfants n’étaient pas dans la cuisine à ce moment. Cela fait écho à un épisode récent où j’ai moi-même « tiqué » en entendant dans les nouvelles la présentatrice prononcer 3 ou 4 fois le mot « décapitation » dans la même phrase, comme si l’horreur d’un meurtre devait nécessairement être souligné dans sa barbarie à plusieurs reprises, de manière insistante. Est-ce utile, est-ce raisonnable de livrer ce genre de détails morbides, ou à la limite du voyeurisme ? Est-ce que ça nous renseigne davantage ? Comment expliquer aux enfants ce qu’ils viennent d’entendre ? Je sais que c’est plus ‘accrocheur’, que ça se traduit dans d’autres médias par des audiences accrues, mais alimenter cette tendance ne grandit pas le service public de l’info. J’espère que ces 2 épisodes ne sont pas le reflet d’un glissement de la ligne éditoriale du service public de l’info ; non seulement je ne suis pas d’accord avec ce glissement, mais je pense qu’il est en plus contre-productif : combien de nouveaux auditeurs pour combien qui se détourneront de vous ? En rester aux faits, ne pas verser dans le sensationnel, voilà ce qui définit votre identité ; s’en écarter c’est risquer de décevoir la base de votre auditoire. La confiance se gagne en gouttes, mais elle se perd en litres. (Franceinfo)
J’ai entendu les hurlements inhumains d’un homme violé avec une perche dans une prison russe, a un peu plus de 18h, heure de grande écoute, jeunes, personnes sensibles, je trouve cela choquant et violent, entre 2 infos sur le prix du carburant et la météo. Est-ce de l’info ? ça fait mal d’entendre cela, très mal. Vous le banalisez !! (France Inter)
Comme chaque soir, à mon retour du travail et quelle que soit l’heure, j’écoute en replay le journal de 18H00. Horreur et déception !!! à votre encontre ce soir. Vous rendez compte de tortures filmées et transmises pour preuve au Kremlin … et pour être plus explicites à l’oreille des auditeurs, vous diffusez un bref et déjà trop long extrait sonore de l’abomination/humiliation/terreur/souffrance inimaginables … subies lors de séances de tortures sexuelles pratiquées sur les captifs. De surcroît, comme si notre imagination de l’horreur ne pouvait être complète, vous « additionnez » un commentaire sur l’instrument utilisé. Non, cela me remue le cœur et l’âme d’enfant (victime de viol …) !!! France Culture, non ne racolez pas et encore moins via de tels sujets d’évidente déshumanisation. Merci de continuer à faire votre travail posément et dans la meilleure transparence, nous continuerons ainsi à être contentés et fidèles à vos précieux programmes. (France Culture)
J’ai été profondément choquée par les cris de viols dans les prisons russes diffusés sur votre antenne que j’apprécie habituellement.
Je ne pense pas que cela relève d’un journal d’information et le minimum aurait été de prévenir que ces audios peuvent choquer… (France Inter)
Je pense que j’écoutais le journal aujourd’hui mardi 19 octobre dans ma voiture il était au-delà de 17h30 donc probablement le journal de 18h Les nouvelles nous apprenaient l’arrivée d’un russe en France ayant fui les prisons où il a été témoin de tortures et de viols, ce qui me choque au plus haut point c’est que durant l’audition de cette nouvelle votre antenne a fait entendre les cris d’un homme en train d’être torturé. Je trouve cela profondément choquant, profondément irrespectueux et le mot est faible, sans tact , faire entendre comme un son trottoir des cris d’une personne torturée ! c’est indigne d’une radio comme la vôtre, c’est mettre en pâture la souffrance extrêmement grave, vous ne pouvez pas illustrer, « animer » votre nouvelle avec des sons tels que cela, c’est aberrant, inhumain ! les mots et le récit suffisent, j’ai envie de dire vous êtes complètements inconscients ! ce n’est plus du journalisme, vous êtes dans le sensationnel ! je peux à peine y croire… Déjà c’est assez insupportable d’entendre que des nouvelles négatives, dramatiques, il n’y a pas une nouvelle parlant de choses positives, de choses qui marchent, de personnes qui savent inventer ou mettre en place des choses constructives il y en a plein surement mais les nouvelles ne présentent que le négatif, le drame, les catastrophes…je suis profondément choquée par ce montage. (France Culture)
Entre 19h05 et 19h10 vous avez passé la bande sonore d’un homme se faisant maltraiter et violer. Vous n’avez pas prévenu il me semble, sinon j’aurais coupé le son. Je suis choquée. Il y aura un avant et un après, je n’oublierai jamais ces cris. (franceinfo)
Reportage sur la presse en Biélorussie : on est pour l’info, mais « viol avec une perche », suivi des crises des hommes torturés…c’est un peu hard, surtout avec des enfants dans les parages…
Malgré la qualité de votre antenne, soyez vigilants à ce genre de reportage à une heure de grande écoute. J’ai vraiment eu un haut le cœur. Merci à vous. (France Inter)
Je suis une fidèle auditrice de Franceinfo. Je viens d’être extrêmement choquée par un son entendu dans le journal de 19h. Des hommes qui crient hurlent sous la torture en Russie. Je ne comprends pas ce choix de son et ai été très choquée. Me le dire m’aurait suffi : on torture dans les prisons en Russie. Je ne vais pas rebrancher ce soir votre antenne de peur de retomber dessus. Merci de le signaler à la rédaction de Franceinfo qui par ailleurs fait un excellent travail. (Franceinfo)
Avez-vous perdu la tête ? Vous diffusez à une heure de grande écoute l’enregistrement du viol d’un homme qu’on entend hurler pendant que le journaliste explique le mode opératoire et précise que le réfugié interviewé ne pourra jamais effacer de sa mémoire l’horreur qu’il a vécue.
Qu’est-ce qui vous fait croire que, sous couvert de m’informer, j’ai envie d’entendre ce genre d’horreur, d’autant que mes enfants, que j’encourage toujours à s’informer, peuvent également tomber sur cet enregistrement ? Qu’est-ce que cet enregistrement apporte de plus que l’information que vous donnez par ailleurs en parlant ? Si l’enregistrement est nécessaire, c’est que le journaliste n’a pas su trouver les mots pour décrire avec véracité la scène.
Je suis profondément heurtée par ce que je viens d’entendre. Cela jette un profond discrédit à votre émission que j’appréciais jusque-là. (France Inter)
Je rentrais ce soir du lycée où j’enseigne et j’étais fatiguée. Je ne prêtais pas beaucoup d’attention aux nouvelles que France Culture diffusait à l’antenne dans ma voiture. Je comprenais juste qu’il s’agissait d’une histoire d’enregistrements de scènes de tortures ordonnées par le Kremlin en Russie. D’un coup ont été passés les hurlements desdits enregistrements. Le temps que je comprenne de quoi il s’agissait, trop tard. Ces cris tournent dans ma tête et tourneront longtemps. Qu’est-ce qui pousse des gens comme vous (éduqués, cultivés et tout) à faire des choses pareilles ??? Quand vous faites ça vous allez bien au-delà de l’information. Je n’ai pas besoin qu’on me fasse écouter des torturés ni qu’on m’explique en quoi consiste leur supplice. Pour ça il existe des musées spécialisés dans lesquels je me garde bien d’aller parce que je sais que l’Homme est bien assez imaginatif et violent pour trouver les idées les plus trash et parce que je sais que ma résistance à cela n’est pas élevée. (France Culture)
Suite à l’écoute du journal de 18h avec mes enfants collégiens je suis particulièrement choqué par le son accompagnant le reportage sur les prisons russes. Entendre un homme se faire torturer n’apporte rien à la compréhension du sujet et m’a obligé à couper la radio. C’est regrettable je souhaite que mes enfants soient informés par une radio de qualité. Pourquoi votre station ne peut-elle pas s’adresser à un large public.
(France Inter)
Terrorisée par votre journal ! Que soit exposé le cas d’un lanceur d’alerte concernant les viols dans les prisons Russes est une chose. Doubler le sujet d’une bande son avec explications, très explicites, des images de ce qu’il a filmé en est une autre. Là, ce n’était pas une fiction avec un bandeau « attention aux âmes sensibles » : entendre un détenu hurler et savoir pourquoi m’a terrorisée. (France Culture)
Qu’est-ce qui vous prend de diffuser les cris d’un homme en train d’être torturé et violé dans une prison russe ??!!
Si vous étiez à la tv et que vous aviez les images vous les diffuseriez aussi ??!!
Je suis choquée de cette diffusion.
Ce message pour vous faire part de mon profond choc et de mon incompréhension. Il m’a semblé inutile de faire écouter au journal de 18h ces cris de prison russe. Cela ne porte rien au débat. Ne pas oublier également que vos émissions sont disponibles en replay donc pour ma part je l’ai écouté à l’endormissement. Je prends donc la peine de vous signifier par message. En espérant que ceci trouvera écho dans les oreilles de France Culture. Cordialement (France Culture)