C’est une banalité de dire que Radio France penche, ou pense, à gauche, mais ce que j’ai entendu mercredi soir avant l’hommage national à Samuel Paty dépasse les bornes. Micro-trottoir devant la Sorbonne pour demander à quelques personnes la raison de leur présence : selon l’une d’elles, l’islam a « un agenda caché » qui consisterait à s’en prendre aux lois et coutumes des Français – je résume de mémoire. Et votre journaliste, tout gêné d’avoir prêté son micro à des esprits aussi mal tournés, d’expliquer : voilà une opinion de droite, vous voyez, sur France Inter (ou Info), toutes les opinions peuvent s’exprimer. Dans son monde binaire, il y a visiblement la bonne pensée – de gauche – qui détient un droit naturel à se faire entendre, et la mauvaise pensée – de droite – dont il tolère l’expression. Image-t-on l’inverse ? Voilà une pensée de gauche… tout le monde peut donc s’exprimer… Les journalistes de Radio France peuvent donc distribuer les bons et mauvais points aux auditeurs, selon qu’ils pensent comme ci ou comme ça. Qu’en pense votre direction ?

Nouveau temps de dialogue à venir dans les écoles, nouveau tour de vis à venir sur la surveillance du citoyen, mais quid des vraies questions ? Madame, Monsieur, Lassé d’entendre, après un énième attentat, tous les détails morbides en boucle sur la forme qu’il a pris, sur les mesures palliatives et éphémères de nos gouvernants successifs, j’aimerais enfin pouvoir entendre sur nos grands médias nationaux, avec autant de répétitions et de force, des débats autour des causes originelles de la montée du fondamentalisme dans notre pays. Ce qui devrait tourner en boucle selon moi c’est, à l’instar des réelles enquêtes journalistiques de vos confrères Christian CHESNOT et Georges MALBRUNOT (« Nos très chers émirs,2016 » et « Qatar Papers,2019 »), des sujets de fonds comme la compromission des tant de nos politiques à la cause de pays du golfe, qui jouent un double jeu depuis tant d’année, et l’abandon de la jeunesse de nos cités à ces esprits de propagande. Un tel traitement journalistique basé sur du sensationnalisme permanent ne peut qu’intriguer quand il s’agit de sujets aussi graves. Nos enfants d’école primaires subissent cette actualité de plein fouet et à répétitions. Si l’on veut en finir avec le « complotisme » il serait grand temps de traiter les sujets de fonds en toute transparence et dans la durée ou alors médias et politiques ne sortiront plus de l’impasse de désaveu dans laquelle ils sont plongés auprès de l’opinion. Seule la gouvernance par la coercition technologique, relayée par Facebook et consorts, apparaîtra alors comme une solution pérenne par certains dirigeants pour se maintenir. J’ose imaginer que ce n’est pas l’objectif recherché.

Lors de la couverture de l’attaque terroriste de Conflans, le journaliste de Franceinfo a cité en intégralité le message de l’agresseur posté sur twitter. Pourrait-on arrêter de donner la Tribune aux illuminés impliqués dans ce genre de faits divers qui sont déjà écœurants ? Je vais essayer de trouver une autre radio, le temps qu’il y ait une prise de conscience à Franceinfo.

A la suite au drame d’hier, pourriez-vous éviter de faire de la pub au terroriste concerné en ne répétant pas toutes les minutes le contenu de son message twitter, c’est insupportable….

Je viens d’écouter les journalistes de France Info sur la décapitation d’aujourd’hui et je tiens à dire que je trouve lamentable de diffuser le message que le terroriste a laissé sur Twitter, vous faites sa publicité et quelque part grâce à vous il a gagné et réussi à faire peur. Je trouve aussi lamentable de rentrer dans des suppositions sur les raisons qui ont amenées le professeur à montrer les caricatures de Mahomet à ses élèves.
Belle vitrine pour les terroristes. Maintenant plus aucun professeur ne voudra faire la même chose.

Pourriez-vous éviter de dire qu’il a été tué pour avoir montré des caricatures ? Ce n’est pas son action qui est responsable de son meurtre. Or le message actuellement diffusé par Franceinfo soutien la « vision » qu’il serait en partie responsable de son meurtre. Cela est choquant.
A titre de comparaison dit-on qu’une femme a été violée pour avoir porté une jupe ?

Je suis outrée des propos tenus par votre journaliste concernant l’assassinat attentat d’un professeur, décapité pour avoir montré à ses élèves les caricatures de Mahomet. Votre journaliste a à plusieurs reprises demandé à ses interlocuteurs si le professeur décapité a bien fait de montrer les caricatures, s’il avait le droit et s’il n’a pas jeté de l’huile sur le feu (je cite). C’est inadmissible ! Ces questions me donnent la nausée et ce sont elles qui jettent de l’huile sur le feu. Le travail du journaliste n’est-il pas de poser des problématiques et de parler de ce qui est la cause de ce genre d’actes. C’est parce qu’il y a cette démagogie véhiculée par les journalistes depuis des années que le problème de l’immigration et de l’intégration de l’islam en France n’avance pas. Un peu de courage sinon ils ont gagné… et notre démocratie est fichue… En tant que journaliste vous avez un vrai rôle et votre journaliste par son discours vous véhicule un message de presque « suspicion » de la victime alors qu’il n’a fait que son métier sans peur ni démagogie ce que ne fait pas votre journaliste. Votre radio devient inaudible car poisseuse de démagogie, vos collègues de Charlie Hebdo assassinés doivent se retourner dans leur tombe. J’espère que ce journaliste pourra lire mon message et réalisera à quel point ses propos sont honteux.

Votre « journaliste » a interrogé deux personnes dans le cadre de cet horrible attentat contre un enseignant en insinuant deux fois que l’enseignant avait peut-être eu tort de présenter des caricatures de Mahomet, l’un des noms courant de ces superstitions qui empoisonnent le monde et rendent les gens stupides et haineux. C’est une véritable honte de se comporter ainsi sur une antenne nationale au moment où un pauvre enseignant est lâchement assassiné sauvagement.

Je suis scandalisé par les propos du présentateur qui a interviewé une syndicaliste et qui lui a demandé, vers 19h42, si le professeur qui a été décapité n’avait pas « rajouté de l’huile sur le feu ».
On blâme la victime, on joue le jeu des terroristes, c’est honteux. Bravo à cette dame qui a répondu avec professionnalisme et sang-froid, et non avec émotion comme l’a affirmé le présentateur.