Charles Stépanoff est anthropologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France. Il publie « L’animal et la mort – Chasses, modernité et crise du sauvage » aux éditions de la Découverte. Invité du 8h20 ce 19 novembre, les auditeurs ont réagi. Une sélection de messages à lire ici :
Enfin quelqu’un qui réfléchit, qui analyse sans préjugés, qui va à la racine des choses, ça nous manque tellement par les temps qui courent, je tiens à préciser que je ne suis pas chasseur, j’habite près d’une forêt et bien que les chasseurs m’empêchent parfois d’aller à la cueillette des champignons, il faut que tout le monde cohabite en toute intelligence et discernement.
J’ai eu plusieurs accidents avec ma voiture pour des chocs avec cerfs et sangliers ; trois fois en quelques années, donc il faut continuer à chasser pour que ces animaux ne pullulent pas et qu’il ne devienne pas trop difficile de rouler dans nos campagnes sans trop de risques (je suis obligé d’assurer mes deux voitures en tout risque à cause des chocs possibles avec ces animaux)
Bravo pour cette interview nuancée. Vive les sciences sociales
Merci de l’avoir invité. J’attendais depuis longtemps dans le 7/9 une chronique ou interview de cette qualité avec quelques vérités que je vous reprochais de ne pas évoquer : entre autres – ce n’est évidemment pas la plus importante – 7 accidents de chasse pour 20000 morts accidentelles en 2021. Combien de morts dans ces 20000 sont-elles liées à des activités de loisir non essentielles ?
Je suis végétarienne depuis 3ans mais je mange du gibier. Je soutiens les propos de l’invité et je voudrais demander aux réfractaires de se poser la question des conditions de vie des animaux dans les abattoirs. Regardez L214 !
J’écoute avec attention votre invité qui prend pour exemple la vie dans les Cévennes contre la limitation de la chasse certains jours de semaine. Comme toujours, les chercheurs idéalisent des situations en se fiant à leurs expériences qui sont certainement très peu représentatives. S’il y a un endroit en France où nous subissons la violence et l’omniprésence de quelques chasseurs, c’est bien dans les Cévennes. Nous sommes confinés une grande partie de l’année car qqs chasseurs s’octroient le droit de « privatiser » les montagnes avec des battues au sanglier en 4/4. Pour connaître l’avis des cévenol, organisez un sondage mais ne parlez pas en notre nom depuis Paris. Merci
Fidèle auditeur de France Inter depuis l’adolescence et par ailleurs pêcheur et chasseur (non pratiquant actuellement) ayant grandi en zone rurale, j’apprécie d’entendre sur votre antenne les analyses de cet anthropologue exigeant et passionnant qui respect une certaine « neutralité axiologique » (pour reprendre le terme de Max Weber évoqué par Nathalie Heinich dans son tract Gallimard). C’est une « espèce » à protéger d’urgence actuellement ;-). Merci donc à vous de lui donner la parole.
En revanche, pourquoi finir ce bel entretient par la dernière sortie de route du Président des chasseurs ? Sauf à retomber dans la caricature des chasseurs faite par Brigitte Bardot et citée dans l’émission. C’est un peu décevant. Surtout quand on apprécie tous les matins comme moi la qualité des interviews de Nicolas Demorand et de Léa Salamé. Bonne journée à vous !