J’ai 25 ans, je suis fondateur et président de Nouvelle Page, une association de réfugiés Afghans en France.
Nouvelle page a été fondée fin 2017 dans l’objectif de créer une culture de paix entre les réfugiés afghans en France. Dans le cadre de notre mission nous avons également d’autres actions, comme l’aide administrative aux réfugiés et aux primo arrivants, et l’intégration des réfugiés afghans en France.
Alors pourquoi est-ce que je vous écris aujourd’hui ?
Comme vous le savez, le 23 novembre, il y a eu une évacuation d’un camp de réfugiés, majoritairement des afghans, de la place de la République. Ce qui a conduit à des affrontements entre les policiers et les demandeurs d’asile.
Les agissements des policiers envers les demandeurs d’asiles ont été très choquants, violents et inhumains.
Mais je trouve également choquant que ces réfugiés aient été instrumentalisés par des associations et des politiques dont les intentions sont bonnes (montrer la situation dramatique des réfugiés en ce moment) mais les moyens d’action contestables.
Les images qui ont circulé montrent la violence des policiers et aussi la riposte de certains réfugiés. Je redoute que ces images confortent aussi bien le camp des « pour » que celui des « contre » l’accueil des migrants
Je ne voudrais pas que l’identité de mes compatriotes soit entachée par ces événements.
Leur situation est bien trop grave pour qu’elle devienne l’enjeu de guerres politiques.
J’aimerais que ce point de vue puisse être entendu.
Le campement de St Denis a été démantelé il y a quelques jours, le gouvernement affirmait que tous auraient une solution d’hébergement. Les citoyens attendent des journalistes qu’ils enquêtent. Évacués, sans solution, on retrouve ces migrants en plein Paris, et de nouveau expulsés, avec la brutalité scandaleuse mise en évidence par les vidéos. Que deviennent les migrants qui ont été délogés, molestés ? Où sont-ils ? La honte, c’est aussi « l’invisibilité », quel reportage pour nous informer du devenir de ces migrants ? Au pays prétendument des droits de l’homme, journalistes démontrez que vous n’êtes pas des reporters « embarqués » ?
Concernant l’évacuation de la place de la République dans la nuit du 23/11/2020, vous n’avez pas mentionné plusieurs choses : 1) Les personnes évacuées sont-elles présentes en France en situation régulière ou irrégulière, des clandestins ? Des réfugiés politiques ou des personnes en quête d’un Eldorado ? 2) Ces personnes avaient – elles le droit de s’installer ainsi sur cette place, avant d’y être invitées par des associations ? 3) Ces personnes ont – elles obtempéré aux injonctions des forces de l’ordre d’évacuer les lieux ? Le journalisme est un exercice qui se veut être objectif, présenter les faits dans leur intégralité, si je ne me trompe pas… Tâchez de ne pas tronquer les faits pour verser dans le sentimentalisme ou le buzz, mais de les présenter dans leur contexte global. La forme des faits semble vous gêner, me concernant il s’agit du fond.
Depuis ma lointaine expérience du service militaire, une troupe est toujours transportée sur un terrain avec un équipement déterminé correspondant à la mission qui lui est assignée. S’il y a eu violence contre les migrants place de la République, c’est que cette troupe était autorisée à se comporter ainsi, en faisant notamment usage des grenades de désencerclement qui lui avaient été fournies. Ne soyez pas naïfs !
Aujourd’hui, le journal de 12h30 a relaté les faits qui se sont déroulés place de la République à Paris relatifs à l’évacuation par les forces de l’ordre d’un campement mis en place par les associations d’aide aux migrants.
Le traitement de l’information n’a à mon sens pas respecté l’équité professionnelle requise ; à savoir qu’elle a été manifestement traitée « à charge » sans donner la version de la préfecture de Police, comme cela aurait dû être le cas. Quelques phrases auraient suffi pour rééquilibrer une information très orientée. Je tiens à vous le faire remarquer afin que vous puissiez faire remonter cette observation auprès de l’équipe de rédaction de France Culture qui ne me semble pas coutumière d’une telle pratique dans le traitement de l’information. Avec mes respectueux hommages
J’attends des journalistes qu’ils m’informent et me donnent des « clés » pour me faire une opinion. Or s’agissant du « camp » de réfugiés démantelé hier au soir à Paris, rien ou presque n’est dit de son installation. Qui l’a organisé ? Avec quels moyens ? N’y avait-il pas une intention délibérée de la part de certaines associations et mouvements politiques de provoquer l’intervention des forces de l’ordre pour ensuite pouvoir montrer des images, forcément choquantes et dénoncer un état policier ? S’il vous plait, allez au-delà des images « choc » et faites un vrai travail d’éclairage.
« Le croche-patte n’est pas enseigné à l’école de police ». Bon, on s’en douterait. Je connais l’expression « croche-patte » des cours de récréation, mais dans la bouche de votre spécialiste police-justice, et de manière répétitive, c’est original. Pourrait-on lui expliquer ce qu’est un registre, ou niveau de langue ? Et lui suggérer l’usage à l’antenne du banal « croche-pied » ou du désuet mais bien joli « croc-en-jambe » ?