Marc Lazar, Professeur d’Histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Senior fellow à l’Institut Montaigne, et Olivier Galland, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, étaient les invités du Grand entretien ce 3 février pour leur enquête Une jeunesse plurielle – Enquête auprès des 18-24 ans.

Née en 1972, je suis mère de 2 enfants de 23 et 20 ans. A 8h30 Marc Lazar évoque son enquête sur les jeunes et parle de leurs parents comme étant des boomers. Je ne me sens pas concernée, car il s’agit de la génération de mes parents. Ce n’est pas la première fois que j’entends cette confusion ou ce raccourci fait. Merci d’y être attentif, sinon les explications sont atemporelles.

Les 18-25 ans ne sont pas les enfants des boomers. Comme toujours on oublie complètement la génération intermédiaire. Ceux qui ont 30-40-50 ans aujourd’hui et qui font vivre tout le monde. Jeunes et retraités et qui en bavent pour de multiples raisons…

Je viens d’entendre vos invités déclarer qu’ils avaient mesuré le niveau culturel des familles en demandant aux enfants combien leurs parents avaient de livres chez eux.
Comment peut-on ainsi fausser une enquête en considérant que ceux qui pratiquent assidument les médiathèques n’ont donc pratiquement aucun livre chez eux et sont incultes. Les médiathèques concourent donc à l’inculture de la population c’est un scoop.

Pourriez-vous demander aux intervenants des éléments de méthode : 8000 interviewés sur combien de jeunes ? Les choix de ces 8000 ……et de ce fait quels sont les biais ou ce qui échappe à l’analyse. Ces éléments me semblent important pour comprendre les constats.

Le 7/9 ce matin. Dernière phrase de votre invité répondant à la disparition des révolutionnaires chez les jeunes. Sa réponse : « si, il reste 20% de jeunes en détresse psychologique et sociale qui sont pour la révolution ! »
Donc la révolution est une maladie, un signe de détresse. Entendre ça au pays de 1789 et de mai 68, c’est dur le matin.

Il n’y a plus de révolutionnaire parmi les jeunes ? Réponse de votre invité : si si, les 20% des jeunes qui sont en détresse psychologique.
Vous êtes sérieux là ?

Je ne comprends pas comment des personnes aussi intelligentes peuvent regrouper tous les jeunes d’origines musulmanes dans un même groupe ! Les différences sont immenses en fonction de l’origine sociale, quelle que soit la religion ou l’origine géographique.

Je coordonne un dispositif de prévention du décrochage scolaire en banlieue est de Lyon depuis 20 ans. Notre système scolaire creuse les inégalités de manière flagrante. Une grande partie de la jeunesse des banlieues subissent l’école. Je trouve ce constat très inquiétant. Nous faisons remonter nos constats en vain. Nous passons un an à aider ces jeunes à reprendre espoir, confiance en eux et en nos institutions. Mais nous sommes trop peu… 20 sur le département du Rhône. L’école doit vivre une révolution structurelle, le cas échéant elle risque de donner naissance à des milliers de jeunes, qui ne vivront ni libres ni épanouis. Origine de violences certaines.

Pardon, mais je n’entends pas parler du milieu économique des jeunes gens « violents », simplement qu’ils sont d’origine immigrée ou musulmans…mais s’ils sont de familles pauvres, monoparentales en galère…ça ne se dit pas ?
Quel est le niveau de richesse des familles des quartiers où les émeutes ont eu lieu en 2005 ?

La différence entre les boomers et les jeunes, c’est que les boomers étaient obligés de travailler pour s’en sortir, les jeunes d’aujourd’hui vivent de l’argent des boomers !

Pourquoi n’invitez-vous pas Clara Egger pour parler de démocratie directe et du RIC, vous verrez que l’implication latente est plus grande que vous ne le laissez croire (à dessein ?)
Les jeunes ne se préoccuperaient pas de la planète, mais et vous, et Julian Assange et la liberté d’informer ?