Mon cher François. J’eusse aimé que tu étudiasses un peu plus tes conjugaisons au lieu de faire le pitre sur les bancs de ton collège sarthois : tu ne te fusses pas gaussé du sieur Darmanin qui n’a pas utilisé un subjonctif émasculé (sans que, pour reprendre la terminologie du linguiste Desproges) mais un conditionnel passé deuxième forme tout à fait à bon escient. Sans rancune et à bientôt

Monsieur Morel n’a probablement pas vérifié l’emploi de l’imparfait du subjonctif à valeur de conditionnel passé dans la langue soignée…
Cft Grévisse paragraphe 865 e.

Cher François Morel,
Tout le contenu de votre billet hebdomadaire tombe à plat ! Quel dommage ! Avant de vous lancer, il eût été préférable ou vous eussiez mieux fait de vérifier le mode du temps composé utilisé par monsieur Darmanin : il ne s’agit pas d’un subjonctif mais d’un conditionnel passé deuxième forme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau ! Vous lui avez suggéré d’utiliser le futur antérieur : « j’aurai aimé » ; mais non ! Il eût pu utiliser un conditionnel passé première forme : « j’aurais aimé » ! Moins pompeux.
Je pense que vous allez recevoir une tonne de courrier des profs de lettres retraités qui ont dû eux sinon l’enseigner (pour ma part, j’ai juste mentionné à mes élèves que ça existait au même titre que le passé surcomposé que, lui, j’adore) du moins l’apprendre (je m’en souviens comme si c’était aujourd’hui : c’était en CM2 dans la classe de Madame Albengrès).
Errare Morelum est!
PS: Je viens de regarder l’article sur Wikipédia, il n’est pas mal fait.
A bientôt pour d’autres billets bienfaisants.

Mon cher François Morel, je suis désolée, mais s’il y a effectivement une faute dans la tournure de la phrase de G Darmanin, votre analyse est totalement erronée : j’eusse aimé est ce qu’on appelait jadis un conditionnel passé 2ème forme qui exprime l’irréel du passé (condition non réalisée dans le passé) ; le passé antérieur serait tout-à-fait inadapté, il ne s’emploie guère qu’après une conjonction de temps pour exprimer un fait, qui l’eût cru (conditionnel passé 2ème forme) ? Antérieur. Cf, « Après qu’il eût trotté, sauté, fait tous ses tours, Jeannot lapin retourne au souterrain séjour. (Le chat, la belette et le petit lapin). A ce stade, vous vous gourez. La faute de syntaxe, c’est que le verbe de la subordonnée conjonctive dépendant d’un conditionnel doit obligatoirement être à l’imparfait (ou au plus que parfait, selon le sens) du subjonctif. Exemples très aimés des potaches : pour les plus grands, « encore eût-il fallu que je le susse (ou suçasse, selon le sens), pour les collégiens on remplace par le verbe ressasser qui donne aussi des effets intéressants : j’eusse aimé que vous ne ressassassiez point toujours les mêmes billevesées – c’est à Darmanin que je m’adresse. La vraie faute dans cette histoire, c’est de se faire mousser en employant une tournure qui fait chic mais n’est pas du registre de ses auditeurs ; autrement dit de leur signifier sa supériorité, ou son mépris. Employer une belle tournure littéraire héritée du passé peut aussi mettre en valeur la vulgarité du locuteur ou du propos qu’elle exprime. En ce sens, vous avez bien raison de relever que dans cette phrase quelque chose ne colle pas.
Je me suis bien amusée à écrire ces mots, ils me rappellent le temps où j’essayais de rendre ce sujet amusant pour que mes élèves, qui faisaient du subjonctif en français sans le savoir, puissent le repérer dans les textes latins dont la syntaxe en fait grand usage.
Merci pour vos billets !

Cher François Morel,
J’allais, indignée, vous envoyer un petit cours de syntaxe des systèmes conditionnels en français (irréel du passé, concurrence entre le système si + plus que parfait de l’indicatif : « si j’avais eu le choix… », conditionnel passé dans la principale : « j’aurais préféré ne pas entendre de telles bourdes » et le système copié du latin : plus-que-parfait du subjonctif dans la subordonnée et la principale : « si j’eusse eu le choix, j’eusse préféré ne pas entendre … ») (bon, ça y est, j’ai fait mon petit cours quand même).
Mais en constatant le nombre d’autres erreurs : « il eut fallu » au lieu de « il eût fallu », qui est justement le plus-que-parfait du subjonctif, conseiller un passé antérieur, complètement incorrect à cette place, … bref, trop c’est trop, je n’y crois plus, et je me rends compte que vous avez voulu réveiller la « cohorte de professeurs en retraite, linguistes, etc.. » dont je m’honore de faire partie. Vous avez peur que l’on sommeille encore à 8h55 ?
J’espère que vous allez crouler sous les protestations, et je vous demande instamment de bien perdre votre temps à TOUTES les lire !
Bien cordialement, et à vendredi prochain.
St Fargeol (c’est au fond de la Combraille )

Cher François Morel
Suis une fan de vos chroniques et de vos spectacles…. Mais, ce matin, je pense que vous avez commis une erreur… J’eusse aimé que vous consultassiez votre Bescherelle voire votre vieux Bled….
« J’eusse aimé « dans la phrase de Gérard Darmanin, n’est nullement le plus-que-parfait du verbe aimer mais la deuxième forme du passé du conditionnel qui équivaut à « j’aurais aimé « ….
Je reste fan cependant ! Continuez à nous enchanter !

J’adore l’humour de François Morel, tout en finesse. Je me permettrais cependant une critique de pure forme concernant la chronique du 18 :
D’après lui, « j’eusse aimé » est un subjonctif imparfait. Oui, mais il peut être aussi un conditionnel passé 2è forme et il me semble que c’est le cas, dans le contexte auquel il fait référence. Mais continuez de nous réjouir, c’était juste un détail.

J’eusse aimé que F. Morel dans son billet d’humeur sur M. Darmanin ait vérifié la conjugaison du verbe aimé avant d’imputer au dit Darmanin une prétendue erreur de forme… vu que la forme incriminée existe bel et bien : autre forme du conditionnel passé, désuète certes mais tout à fait correcte ! Regrettable erreur, d’autant que ma sympathie va plutôt à l’humoriste qu’au mi-nistre !!

Pas d’accord avec François Morel quand il dit : « j’eusse aimé » est la forme du plus-que-parfait du verbe aimer qui s’emploie forcément après la conjonction de subordination « que »
cf Baudelaire, La géante J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.
J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
et le célèbre « j’eusse aimé que vous vinssiez seule » de Fernandel dans Fric-frac.
Le conditionnel passé seconde forme (semblable au subjonctif plus-que-parfait) n’est pas obligatoirement régi par un « que » et peut fort bien s’employer dans la principale.
J’adore François Morel et son humour et lui pardonne bien volontiers cette bévue, mais j’eusse préféré….etc, etc….professeur en retraite, auditrice fidèle de France Inter pour de multiples raisons, y compris sa programmation musicale.

J’aime beaucoup les chroniques de François Morel mais ce matin il aurait dû réviser ses cours de conjugaison… Le conditionnel passé 2ème forme « j’eusse aimé » est, bien qu’un peu ampoulé, parfaitement correct pour exprimer une éventualité dans le passé.
Amicalement
Une auditrice un peu à cheval sur l’orthographe…

Loin de moi l’idée de vouloir réhabiliter les propos d’un ministre auxquels je ne souscris pas, mais pas de faux procès non plus. Auriez-vous par hasard négligé d’écouter votre institutrice le jour où elle vous parla de Baudelaire et du conditionnel passé 2ème forme :
 » J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante… » Magnifique ici, discutable lorsqu’il s’agit de toiser le bon peuple…mais grammaticalement correct. Sans rancune

Désolée de contredire Monsieur Morel dont j’apprécie la plume mais j’eusse aimé s’emploie au même titre que j’aimerais et que j’aurais aimé qui sont des formes du conditionnel. J’eusse aimé est en fait le conditionnel passé 2ème forme qui ne s’emploie plus guère. Il ressemble au subjonctif plus que parfait qui ne s ’emploie pas dans le même sens.

Ce n’est pas pour Monsieur Darmanin mais plutôt pour la langue française que je rédige ce message : « J’eusse aimé » n’est pas seulement le plus que parfait du subjonctif mais également le conditionnel passé 2e forme du verbe avoir…

Écouter une chronique de François Morel est toujours un grand plaisir…. Sauf ce matin !
Non, François Morel, le subjonctif ne s’utilise pas toujours après la conjonction « que » : « Viennent les jours, sonne l’heure, (Subjonctif présent). Les jours s’en vont, je demeure » Apollinaire
Oui, François Morel, il est possible d’utiliser le subjonctif plus-que-parfait (autrefois appelé conditionnel passé seconde forme) pour exprimer un irréel du passé dans une langue soignée, « pour faire riche », en effet. Il remplace alors le conditionnel passé (1ère forme)
« J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante » Baudelaire = J’aurais aimé vivre auprès…
Non, François Morel, M.Darmanin n’aurait pas dû employer l’indicatif passé antérieur, ni l’indicatif tout court ! Quant au « il eût fallu que j’eusse rajouté » prêter à Tristan Mendès-France, il est lui aussi un subjonctif plus-que-parfait ou conditionnel passé seconde forme ! (à ne pas confondre avec « il eut fallu », indicatif passé antérieur)
Une conclusion s’impose : François Morel, démission ! Ceci dit, que l’on ne s’imagine pas une quelconque sympathie de ma part pour M. Darmanin ! Un professeur de français… encore en activité

J’ai oublié de préciser que le plus-que-parfait du conditionnel est également appelé « irréel du passé ». Pas mal et parlant, non ?

« J’eusse aimé » ce n’est ni de l’indicatif ni du subjonctif, c’est du conditionnel passé deuxième forme.

J’eusse aimé n’est-il pas plutôt un conditionnel passé 2eme forme ?

Pourriez-vous préciser à François Morel que l’emploi de : « J’eusse… » par Monsieur Darmamin était un conditionnel passé 2e forme et non pas un subjonctif imparfait. Sa démonstration d’aujourd’hui était donc erronée …Merci

Jolie chronique Monsieur Morel,
Encore eût-il fallu qu’elle alliât fond et forme. Les subjonctif imparfait et plus-que-parfait peuvent s’employer sans la conjonction que quand ils remplacent des conditionnels à valeur d’irréel :
ex. : j’eusse été avisé de réviser mon Bescherelle = j’aurais été avisé …
Merci quand même, à charge de revanche,
(un des profs auditeurs)

Attention, l’humoriste se fourvoie, « j’eusse aimé » s’emploie sans « que » et c’est du français de haut vol !