Mise en place à la rentrée 2020, la réforme a du mal à passer sur le terrain auprès de familles qui craignent d’en faire les frais en cette année de transition.

La réforme a plusieurs objectifs partagés: diversifier les profils des étudiants en médecine, diminuer le taux d’échec en première année ou encore adapter les compétences des professionnels de santé aux besoins des territoires.

Avant la réforme, l’admission dans les études de santé se faisait presque exclusivement via la Paces (la première année commune aux études de santé). Depuis la rentrée de septembre, celle-ci est supprimée, de même que le numerus clausus qui limitait le nombre d’étudiants admis en deuxième année et laissait chaque année des dizaines de milliers de jeunes sur le carreau.

Désormais les lycéens peuvent s’orienter vers des licences de lettres, droit, chimie, économie… avec une option « accès santé » (LAS). Ou bien se tourner d’emblée vers un parcours spécifique « accès santé » (PASS), avec une option d’une autre discipline.

A chaque université de déterminer le nombre de places -le numerus apertus- qu’elle ouvrira en deuxième année en concertation avec l’Agence régionale de santé afin de répondre aux besoins locaux.

– « Même taux de réussite » –

Alors que ces chiffres devaient être publiés au 31 mars de l’an dernier, la crise du Covid a balayé cette promesse. Seules quelques facs ont pour l’instant indiqué combien de places seraient disponibles en deuxième année, laissant les étudiants dans le flou.

Ceux qui inaugurent cette année la réforme de Pass/Las et « cohabitent » avec les redoublants de la Paces de l’an dernier craignent aujourd’hui d’être « une génération sacrifiée », faute de capacités d’accueil suffisantes. 

Dans un récent entretien accordé à Nice-Matin, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a promis « plus d’un millier de places supplémentaires partout en France pour les primants ». « Un primo-entrant aura cette année le même pourcentage de réussite que les trois dernières années dans chaque université », assure-t-on dans son entourage.

Les premières années « n’auront pas le droit à une seconde chance car ils ont interdiction de redoubler leur Pass », dénonce un collectif mobilisé contre cette réforme dont une pétition a recueilli plus de 42.000 signatures.

En réalité, les étudiants auront désormais une première chance de tenter un concours filière santé. En cas d’échec au concours en première année, la réforme prévoit qu’ils ne recommencent pas une année, mais puissent être réorientés dans leur « mineure », la discipline qu’ils ont choisie en option, et repasser ensuite un concours accès santé.

Une véritable « seconde chance », insiste-t-on au ministère. « Avant, quand on redoublait la Paces et qu’on n’avait pas (réussi le concours de) santé, on n’avait rien, il n’y avait pas de plan B; c’est bien parce qu’il y avait ce gâchis qu’il y a eu une volonté de revoir les modalités d’entrée », rappelle-t-il.

Redoutant un échec, de nombreuses familles songent pourtant à envoyer leurs enfants poursuivre leurs études à l’étranger, comme au Portugal ou en Roumanie, où ils sont sûrs d’avoir une place, selon le collectif.


avec AFP

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