Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels du 6 au 13 novembre 2020. Nous publions une sélection de leurs messages ci-dessous :

1. L’élection présidentielle aux États-Unis
2. Coronavirus : le vaccin

​​​​​​​3. Coronavirus : les tests réalisés par les infirmières et infirmiers libéraux
4. Coronavirus : le protocole sanitaire dans les établissements scolaires
5. Coronavirus : le reconfinement
6. Coronavirus : remarques diverses
7. Martin Hirsch, invité de la matinale de France Inter
8. Jean-Michel Blanquer, invité de Soft Power sur France Culture
9. La grève de la faim de Pierre Larrouturou
10. Pêle-Mêle de remarques des auditeurs
11. Coup de cœur des auditeurs : Les Chemins de la philosophie « Confinés avec… Gaston Bachelard »
12. La langue française

Ouvrir de nouveaux chapitres

L’élection présidentielle aux Etats-Unis, l’annonce d’un vaccin contre le Covid-19 « efficace à 90% », la grippe hivernale, les infirmiers et infirmières libéraux, le protocole sanitaire dans les établissements scolaires, la grève de la faim d’un eurodéputé, sont au menu des thématiques abordées par les auditeurs dans leurs messages cette semaine.
Chaque jour vous êtes très nombreux à nous écrire. Vous pouvez retrouver une sélection quotidienne des courriers sur le site de la médiatrice.

Cent-deux ans après l’Armistice de 1918, l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix, remarquable chroniqueur de l’horreur des tranchées, a été le fait marquant du 11 novembre commémoré cette année en plein confinement. A l’initiative du président Emmanuel Macron, l’académicien a rejoint la crypte des Grands Hommes et des Grandes Femmes aux côtés des 560 écrivains combattants dont les noms sont inscrits sur les murs de cette monumentale nécropole laïque.
Prix Goncourt pour son roman « Raboliot » (1925) et secrétaire perpétuel de l’Académie française pendant plus de quinze ans (de 1958 à 1973), ce survivant a occupé une place de premier plan dans la vie littéraire française du XXe siècle, célébrant “l’invincible espérance des hommes”. L’écrivain, dont la vocation littéraire est née dans les tranchées de la Grande Guerre, a immortalisé la mémoire des Poilus dans son admirable récit “Ceux de 14”.

Propos d’un auditeur : « Je voudrais faire une mise au point. Cet écrivain fut familier aux élèves d’avant 1970. On le trouvait dans tous les livres de lecture et dans nombre de dictées. Je lance un appel pour que l’on fasse des pauses sur toutes les chaînes publiques d’infos et de télévision en lisant des textes de prose ou poésie comme sous l’ancienne ORTF. CNN le fait toujours en diffusant de temps en temps de belles images entre ses émissions. Merci aux hommes de bonne volonté de bien vouloir imprégner nos concitoyens avec ce qu’il y a de meilleur plutôt qu’avec ce qui distille la violence. »

Maurice Genevoix était également un infatigable chasseur d’anglicismes, point commun, s’il en est, avec les auditeurs de Radio France qui nous écrivent chaque jour à ce sujet avec, actuellement, une cible de choix, l’expression « Click and Collect » :

« N’est-il pas possible de parler français ? « Clic et collecte », ce n’est pas plus long et c’est français. Marre des anglicismes voire de l’anglais lui-même à la radio. J’aime beaucoup les anglais. J’aime parler anglais. Mais je suis Français ! »

« Professeure d’anglais dans le supérieur, je n’en suis pas moins amoureuse de la langue française. Serait-il possible de commencer à remplacer l’anglicisme « click and collect » par une version française comme « le cliquer-récupérer » ? Merci d’avance. Plus nous serons nombreux.ses à l’utiliser, plus il entrera dans les mœurs. »

« We did it, Joe »

Difficile ces derniers jours de ne pas entendre de l’anglais sur les antennes. Depuis la nuit américaine organisée le 3 novembre sur France Inter et Franceinfo à l’occasion de l’élection présidentielle américaine, des interventions, des reportages, des directs ont souvent été émaillés de prises de parole en anglais, parfois non traduites ce qui a pu agacer des auditeurs.
A propos de cette élection, ils ont essentiellement écrit pour dire leur incompréhension quant au temps d’antenne accordé à la couverture de cette actualité pourtant historique :

« L’élection américaine prend trop de place dans vos émissions. Surtout qu’elle n’en finit pas avec leur système compliqué. Trop de reportages, trop de chroniques, trop d’analyses et de redites… Les informations étrangères, hors USA, sont presque inexistantes. Vraiment, je le dis gentiment, cette élection américaine nous « saoule » un peu. Il n’y a que le résultat final qui est important. »

Comment expliquer cette hypermédiatisation de l’élection américaine et l’importante couverture qui lui est accordée sur les antennes de Radio France ? Pour Jean-Marc Four, directeur de la rédaction internationale de Radio France, interviewé sur Franceinfo dans le rendez-vous de la médiatrice, trois raisons expliquent cette fascination : « On parle évidemment des Etats-Unis, c’est la première puissance de la planète. Ce qu’il se passe ici, aura des conséquences pour tout le monde dans les années à venir. Prenons les accords de Paris sur le climat, typiquement. Deuxièmement, on parle de Trump qui est un Président hors normes, qui vient de bousculer tous les codes pendant quatre ans. C’est une personnalité tellement particulière qu’on ne peut que s’intéresser à ce qu’il se passe ici. Troisièmement, cela peut paraître plus superficiel, mais ça explique aussi cette hypermédiatisation, c’est ce suspens, quoi qu’on en dise qui est fascinant sur les résultats du système électoral américain très particulier. »

Le résultat est enfin tombé : le candidat démocrate, Joe Biden, a été déclaré vainqueur samedi dernier après avoir franchi le seuil nécessaire des 270 grands électeurs. Un auditeur écrit : « Je trouve assez choquant que vos journalistes ne cessent de parler de Joe Biden en utilisant le sobriquet dénigrant « Sleepy Joe » ou sa version française « Joe l’endormi ». Je ne comprends pas cette insistance à reprendre ce terme insultant qui, à l’origine, est à destination de la partie la plus radicale de l’électorat d’un illuminé. »

D’autres auditeurs reprochent à Radio France sa « Bidenmania » :
« Les journalistes ont oublié d’être neutres. Ils sont censés nous donner des faits et non des opinions »

« Biden est votre président de cœur. Depuis 6 mois, vous l’avez désigné vainqueur. »

« Je reviens d’expatriation aux États-Unis et retrouve France Inter avec plaisir. Je suis toutefois plus qu’étonné du ton des journalistes du 7/9 et de la soirée de samedi. Ce n’est pas de l’information, c’est de l’enthousiasme militant. D’abord une grande partie de la population est républicaine, ce qui importe quelque peu en termes de positionnement d’un média d’information de premier plan. Les amitiés nouées durant mon expatriation sont issues des deux côtés de l’échiquier. Je peux le garantir, les Républicains ne sont pas que des Red necks (ndlr : littéralement “nuque rouge”, stéréotype d’euro américains vivant en milieu campagnard). Il y a dans les deux cas aussi une détresse, mais surtout, des éléments propres à la culture de chaque État qui permettent de construire un vote. Un Américain, même démocrate francophone, ne pensera jamais comme un Français. Il faut enlever ses lunettes de Français (et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile ! C’est du vécu !). Par ailleurs, le positionnement des journalistes US est tellement polarisé, qu’il vaut mieux être présent. Car cette polarisation alimente le complotisme là-bas et ici aussi, à tel point que des européens encore aux US commencent aussi à être influencés au regard des avis non-nuancés de tous les médias. »

Cette critique d’un déséquilibre éditorial entre démocrate et républicain est-elle justifiée ? Pour Jean-Marc Four, il y a deux choses distinctes dans la couverture éditoriale : « Vous avez les reportages d’un côté, vous avez les invités de l’autre. Pour ce qui est des reportages faits aux Etats Unis, je pense vraiment que nous avons une couverture très équilibrée avec beaucoup de reportages des deux côtés, avec beaucoup de reportages aussi du côté des militants Républicains et des « trumpistes », en Floride, dans le Michigan, dans le Texas, dans le Nevada, en Pennsylvanie, partout. On les a entendus au moins autant que les militants Démocrates. Je pense vraiment que c’est très équilibré.
Du côté des invités, et particulièrement des invités en France, il y a un écueil, il y a peu de voix favorables à Trump (…) c’est un fait. L’image des Etats-Unis est très dégradée à l’étranger. Et donc mécaniquement, vous trouvez plus de voix qui parlent en faveur d’une alternance pour les Démocrates que de voix en faveur de Trump quand vous cherchez des invités à l’étranger. Cela étant, lors de cette nuit américaine, j’y étais, j’ai entendu longuement le représentant des Républicains en France, s’exprimer sur cette antenne commune France Inter, Franceinfo. »

La remarque a également été adressée à France Culture, un auditeur demande :
« Pourquoi la grande majorité de vos invités sur toute la période consacrée à l’élection américaine étaient des pro-Biden ou des anti-Trump ? ».

Sandrine Treiner, directrice de France Culture, a tenu à répondre lors du rendez-vous de la médiatrice hier, jeudi 12 novembre : « C’est une assertion qui engage surtout ceux qui vous écrivent. Nous n’avons pas cherché à faire ni du pro Biden, ni du pro Trump, et au fond, juger des uns et des autres n’offre que peu d’intérêt. Ce que nous sommes parvenus à faire sur France Culture, c’est de rendre compte des enjeux, les enjeux de cette élection et cette longue attente des résultats. Je crois que la rédaction de France Culture et les rédactions de Radio France, à travers la rédaction internationale conduite par Jean-Marc Four, ont fait un travail tout à fait exceptionnel de documentation et de reportages, et là est l’essentiel. Après on ne va pas se cacher derrière notre petit doigt, la plupart des experts des Etats-Unis, des experts tout court, sont généralement assez peu favorables à Donald Trump. On peut par ailleurs les comprendre ou les désavouer. Mais je crois que l’essentiel, pour nous, était vraiment d’essayer de comprendre et non pas de juger. J’espère que les auditeurs, nonobstant cette remarque, conviendront que c’est cela que nous sommes parvenus à faire. »

Des auditeurs auraient également souhaité entendre plus d’analyses sur le bilan diplomatique du 45ème président des Etats-Unis :
« J’écoute vos journalistes (…) tellement heureux de l’élection de Biden… oublions les 70 millions d’américains, majoritairement en difficulté pour leur travail et qui pensent que seul Trump peut faire quelque chose pour eux. L’important c’est que le sauveur des médias soit élu… oubliant au passage que Trump n’a enclenché aucune guerre, a fait la paix avec la Corée du Nord, engagé des traités de paix entre Israël et des pays musulmans, etc. Mais cela visiblement n’est pas important pour ces chroniqueurs…Triste constat dont je ne suis pas vraiment surpris. »

« Étant auditeur du groupe Radio France depuis de nombreuses années, j’apprécie beaucoup vos émissions. Même s’il ressort chez certains de vos animateurs un certain parti pris idéologique qui peut être agaçant, c’est de bonne guerre. En revanche concernant les élections américaines, j’ai été choqué de voir à quel point vous manquiez d’objectivité. Donald Trump est certes un personnage parfois déplaisant et ambigu, cependant vous réduisez souvent son bilan à ses foucades et ne mettez pas vraiment l’accent sur ses réussites économiques diplomatiques. Il est certes très clivant dans son pays. Mais j’estime qu’en tant qu’auditeurs d’un service public français, nous sommes en droit d’attendre un peu plus d’objectivité de votre part. »

Trump faiseur de paix… Trump redresseur de l’économie américaine… Ces angles ont-ils été suffisamment évoqués ? Nous poserons la question à Jean-Marc Four directeur de la rédaction internationale demain sur Franceinfo dans le rendez-vous de la médiatrice samedi 14 novembre à 11h51.

« Un signe d’espoir » avec le vaccin annoncé par Pfizer

L’annonce par le groupe pharmaceutique Pfizer de son vaccin contre le Covid-19 réduisant de 90% le risque de tomber malade du virus a suscité en début de semaine un immense espoir à travers le monde. Les Etats-Unis estiment qu’ils pourraient avoir un vaccin autorisé d’ici à quelques semaines et l’Union européenne “début 2021”.
Le président américain Donald Trump a salué une « excellente nouvelle ». Joe Biden, qui le remplacera à la Maison-Blanche le 20 janvier, a évoqué un signe d' »espoir ».
La France reste prudente, en estimant qu’il est « très tôt » pour décider des conditions de son déploiement dans le pays.

On ignore encore si le vaccin confère une immunité longue. Mais l’annonce a immédiatement provoqué une vague d’optimisme et un bond des Bourses mondiales, dix mois seulement après le séquençage du coronavirus, une prouesse scientifique. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué « une innovation et une collaboration scientifique sans précédent pour mettre fin à la pandémie ! ».

Dès l’annonce par Pfizer et BioNTech que leur candidat vaccin est « efficace à 90% » contre le Covid-19, de nombreuses questions ont émergé : durée de la protection, efficacité chez les sujets à risque, défi logistique d’une conservation à très basse température…

Pour balayer l’ensemble de ces interrogations, Franceinfo a consacré dès mardi une journée spéciale à cette actualité. Une ultra réactivité rendue possible par la nouvelle organisation mise en place au sein de la rédaction. Comme l’annonçait Vincent Giret, directeur de Franceinfo dans le rendez-vous de la médiatrice le 27 juin, son antenne s’est dotée depuis la rentrée 2020 d’un nouveau pôle réunissant des journalistes spécialisés en sciences, santé, environnement et technologies. L’ambition affichée ? Constituer une “force d’action et d’expertise rapide” “pour apporter une réponse scientifique et immédiate à la crise sanitaire ».

Le rédacteur en chef de ce nouveau pôle, Olivier Emond a détaillé les modalités de fonctionnement de ce service dans le rendez-vous de la médiatrice le 12 septembre. Un service pleinement mobilisé mardi où l’antenne a apporté une réponse scientifique avec différents éclairages : reportages, explications des journalistes spécialisés en sciences et santé, témoignages de médecins, épidémiologistes et virologues en quête de traitements ou d’un vaccin contre le Covid-19, comme Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin, qui coordonne une campagne de recrutement de volontaires pour des tests.
Tout au long de cette journée spéciale, une pluralité de points de vue a pu être entendue :
« Faut-il que le vaccin contre le Covid-19, quand il sera disponible, soit obligatoire ? » « Oui, obligatoire », a déclaré Yannick Jadot, mardi dans le « 8h30 franceinfo » micro de Salhia Brakhlia et Marc Fauvelle. « J’espère que tout le monde ira se faire vacciner », a ajouté le député européen Europe Écologie-Les Verts

De son côté, Jean-Louis Touraine, médecin, député LREM du Rhône, membre de la commission des Affaires sociales, a estimé sur cette même antenne que ce vaccin « C’est un espoir formidable », mais il se dit contre une obligation de vaccination. « Aujourd’hui 59% des Français souhaitent être vaccinés dès que possible, alors commençons par ceux qui désirent être vaccinés », a-t-il avancé.
« Vous comprenez bien que pour ce vaccin nouveau il pourrait être déraisonnable de se précipiter immédiatement vers une obligation de vaccination de certaines personnes craignant que cette innovation ne soit pas encore suffisamment maîtrisée », a-t-il argumenté.
Même si ce vaccin « ne sera utilisé seulement après toutes les précautions d’usage, il y aura certaines personnes qui seront craintives, donc plutôt que de les forcer, il est préférable de commencer par vacciner ceux qui sont les plus exposés notamment les personnels soignants, ceux qui le sont du fait de leur âge, ceux qui font de l’obésité, de l’hypertension et progressivement on aura des doses plus importantes », car dans un premier temps, « on n’aura pas tout de suite de quoi vacciner 60 millions de Français ».

Sur France Inter, mardi, dans le 5/7, Jean-François Saluzzo, virologue et expert auprès de l’OMS, a estimé que cette étape était très encourageante : « Si effectivement ce vaccin est efficace, nous sommes à l’aube d’une révolution technologique dans le domaine des vaccins ». Il estime que cette avancée pourra permettre de « tourner la page des maladies infectieuses ». Le procédé utilisé est « tout à fait nouveau et révolutionnaire », selon le virologue. La méthode se fonde sur « l’utilisation d’acides nucléiques, en l’occurrence l’ARN [acides ribonucléiques] » mais cela implique aussi que « les autorités vont devoir prendre des risques », car c’est « la première fois qu’on utilise ce type de vaccin ». Et l’étape « de l’enregistrement de ce vaccin par les autorités nationales » est un processus qui peut prendre beaucoup de temps.
Néanmoins, « c’est la première fois qu’on fait une étude clinique de phase 3 en deux mois », remarque le virologue, généralement lors de la phase 3 d’un essai clinique, « on fait un suivi sur un an ou deux ans pour savoir si, au bout de six mois ou un an, le vaccin protège ». Cette accélération du processus s’explique notamment par les gros investissements des pouvoirs publics dans la recherche : « Ce sont les gouvernements qui payent ce développement, donc les laboratoires peuvent se permettre de franchir toutes les étapes à grande vitesse, puisque le risque financier n’existe pas ».

Il faut aussi prendre en compte « le problème industriel », a poursuivi Jean-François Saluzzo qui se demande « qui est capable de produire des centaines de millions de vaccins et de doses ». Pour le virologue, « il y a des espoirs, mais il ne faut pas anticiper de pouvoir être vacciné à la fin de l’année. Ce n’est pas réaliste. Il faudra des mois et des mois pour qu’on arrive à quelque chose de sérieux ». Le grand public « devra probablement attendre le printemps », a-t-il indiqué en guise de conclusion à cette interview particulièrement éclairante.

De tels invités sont particulièrement appréciés sur les antennes et permettent aux auditeurs un éclairage bien utile sur tous ces aspects sanitaires et scientifiques qui nous dépassent le plus souvent. Ces questions, ils ont pu les poser mardi soir dans le Téléphone sonne intitulé : « Covid-19 : a-t-on trouvé un vaccin ? ». Les auditeurs nous ont également fait part de leurs réflexions à travers leurs courriels :

« Sachant que le protocole de test de vaccin s’exerce d’abord sur une population jeune et en bonne santé, il est urgent d’attendre. Attendre les résultats sur tout type de personnes, y compris les personnes âgées. Et qui pourra bénéficier de ce vaccin ? Sachant qu’il est fabriqué avec une technique à ARN, augmentant le risque de déclenchement de maladies auto-immunes, donc excluant toute une part de la population susceptible de faire ces réactions. Enfin, pour une réelle efficacité il faut une couverture vaccinale suffisante, qu’on n’aura probablement pas avec la défiance ambiante vis à vis de la vaccination. Ou alors il faudrait interdire le vaccin aux français pour qu’ils se ruent dessus et le réclament à cor et à cri… »

« Je suis habituellement provaccin mais là, un nouveau vaccin ARN développé dans l’urgence, non merci ! Aucun recul sur les effets secondaires à long termes. Nous n’avons pas à jouer aux cobayes ! »

« Dans l’éradication de la variole, puis de la polio, ou bien dans les programmes de vaccination de l’enfance le plus difficile n’a pas été de produire des vaccins mais de les acheminer dans le respect de la chaine du froid, de façon que leur efficacité soit préservée jusqu’à l’administration.
Puis-je vous suggérer de prendre contact avec des logisticiens pour les questionner sur la faisabilité à court terme des énormes chaines du froid à -70°C que demanderait une vaccination de masse contre Covid ?
Je rappelle qu’en France 41% de la population est vaccinoseptique. Comment alors atteindre les 70% de vaccination nécessaire, couvrir la population avec des vaccins élaborés en urgence et une technologie nouvelle ? »

Et la grippe hivernale ?

Des auditeurs nous font partager leurs interrogations, quand d’autres nous signalent qu’ils souhaiteraient une enquête sur la pénurie de vaccins contre la grippe hivernale en cet automne 2020 :

« Je vous entends parler de pénurie de médicaments sur Franceinfo ainsi que du vaccin anti-Covid 19 annoncé à grand renfort de publicité mais savez-vous qu’il est impossible aujourd’hui de se procurer le vaccin hivernal contre la grippe dans des délais raisonnables dans nombre de pharmacies de ma commune. Vous feriez bien de vous inquiéter et d’enquêter sur cette situation à proprement parler scandaleuse. »

« Je suis étonnée de ne pas entendre sur votre antenne une information importante : le stock de vaccin contre la grippe est épuisé pour cette année. Je suis une personne à risque, j’ai une attestation pour me faire vacciner, mais il n’y a plus de vaccin ! »

« On parle du vaccin contre la Covid mais on ne trouve pas de vaccin contre la grippe. Ma mère est 700ème sur la liste d’attente. Les pharmaciens sont scandalisés et dépités. Que se passe-t-il ? »

Les tests antigéniques

Alors que dans les établissements scolaires on réclame un renforcement du protocole sanitaire, le ministère de la Santé va mettre à leur disposition un million de tests antigéniques à destination des personnels dès la semaine prochaine. Ces tests rapides seront destinés « à tous les établissements situés dans des zones où l’accès aux tests virologiques (RT-PCR) (qui permettent de savoir si une personne est porteuse du virus au moment du test, NDLR) est tendu et lorsque des cas de Covid-19 sont apparus dans l’établissement », a indiqué le ministère de l’Education nationale.
Dans un premier temps, “seuls les personnels (enseignants, administratifs, surveillants) seront concernés, pas les élèves. Les tests seront pratiqués par les infirmières scolaires sur la base du volontariat, qui seront éventuellement assistées des associations de protection civile ou d’étudiants en santé”.

De leur côté, les infirmières et les infirmiers libéraux sont nombreux à nous écrire estimant qu’ils sont les grands oubliés médiatiques de la crise sanitaire :

« Ce matin dans votre émission, à propos des tests antigéniques Covid, vous avez cité une longue liste des endroits où il serait possible de les réaliser : dans les EHPAD, dans les hôpitaux, les pharmacies, chez son généraliste, à la mairie, sur le parvis d’une gare, à l’aéroport et même dans son entreprise. Et aucun mot pour les cabinets infirmiers. Ras le bol ! Sachez que, nous infirmières et infirmiers libéraux, en avons assez de ne jamais être considérés, d’être méprisés. Et pourtant nous aussi, nous étions là et sommes là, sur nos tournées, tous les jours, Covid ou pas Covid. Et si vous envisagiez de faire un sujet sur la question ? »

« Infirmière libérale, à l’écoute de ma chaine préférée pendant ma tournée. Quelle déception, sentiments d’injustice ! Nous qui sommes sur le terrain et qui sommes les seuls professionnels de santé à travailler 7/7, à continuer de rendre visite à domicile. Encore une fois nous sommes invisibles, pas un moment vous ne parlez de nous ! Nous effectuons les tests et même à domicile. Merci de ne pas nous oublier. Effectivement nous n’avons pas de lobbying et sommes peu défendus. »

Le protocole sanitaire dans l’Education nationale

Malgré un renforcement du protocole sanitaire dans les lycées pour enrayer la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, plusieurs syndicats d’enseignants ont maintenu leur appel à la grève mardi, notamment pour que les collèges bénéficient des mêmes mesures.
Les syndicats estiment notamment que la « situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées » et demande au ministère de “procéder dès à présent au recrutement de personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours”.
Les auditeurs-enseignants qui nous écrivent demandent davantage de précisions dans les informations relayées :

« J’entends depuis quelques jours que dans les lycées, la fréquentation est réduite à 50% du temps pour les élèves. Attention, ceci est faux. Le ministre a dit qu’il fallait que les lycéens soient au moins à 50% de présentiel. »

« Attention, les demi-classes ne sont pas obligatoires ! Ce qui est obligatoire c’est que les élèves aient “au moins” 50% de leurs cours en présentiel. »

« Il est à noter que les enseignants ne peuvent pas à la fois faire du présentiel et du distanciel… Comment faire plus de travail dans le même temps de travail ? Bref, il y a pas mal de choses à préciser et surtout, soyez précis lorsque vous informez. Merci. »

Jean-Michel Blanquer a réagi aux critiques et aux inquiétudes concernant l’ouverture des écoles et des établissements scolaires alors que la majorité de la population est confinée. En pleine crise du Covid-19, assurer la continuité éducative est une priorité a-t-il réaffirmé au micro de Frédéric Martel dans l’émission « Soft Power » sur France Culture dimanche 8 novembre. Emission au cours de laquelle une formule a heurté les auditeurs-enseignants :

« Les propos tenus par Frédéric Martel dans son émission Soft Power du dimanche 8 novembre 2020 m’ont particulièrement choqué et sont vraiment malvenus en cette période où le corps enseignant a été meurtri par les tragiques événements récents. En effet, l’animateur a notamment déclaré : « Vous faites monter un prof du 1er au 2eme étage, ils se mettent presque en grève. » Il me semble que le service public devrait être aux premières loges pour défendre la fonction publique, et non verser dans le prof-bashing primaire. ».

Frédéric Martel a tenu à leur répondre et rappelle, à juste titre, qu’il faut écouter une émission dans son intégralité, une émission « courtoise avec le ministre mais toujours critique, et parfois très sévère ». Le producteur de Soft Power précise également : « Nous avons également posé plus d’une dizaine de questions d’auditeurs et donné la parole tant à l’opposition qu’à des témoins forts critiques (sur le numérique par exemple, ou la laïcité). La formule sur les « étages », par exemple, aurait dû être citée comme étant d’un proviseur, interrogé pour préparer l’émission, lequel a constaté « en réunion syndicale que des professeurs menaçaient d’un droit de retrait car ils devaient se déplacer d’un étage à l’autre, avec leurs affaires, alors qu’auparavant les élèves se déplaçaient ». C’est un exemple bien sûr, pas forcément représentatif, et qui aurait pu être cité comme tel, entre guillemets, comme étant celui d’un proviseur, mais il n’est pas représentatif non plus de l’émission dans son ensemble. » La suite de sa réponse aux auditeurs est à lire dans cette Lettre.

Grève de la faim

Autre sujet à propos duquel des auditeurs ont interpellé France Inter, France Culture et Franceinfo en ce début de semaine :
« Pourquoi ne parlez-vous pas de M. Larrouturou Pierre eurodéputé qui fait la grève de la faim ? »

« Je me permets de vous demander de recevoir au plus vite Pierre Larrouturou qui entame un 12ème jour de grève de la faim au parlement européen. Il demande qu’une taxe sur les transactions financières soit incluse dans le prochain cadrage financier qui va réguler les sept prochaines années de l’union. »

L’eurodéputé français Pierre Larrouturou a en effet entamé depuis le 28 octobre dernier une grève de la faim à Bruxelles pour « alerter les citoyens » sur les coupes du budget de l’Union européenne dans les domaines du climat et de la santé et obtenir une taxe ambitieuse sur les transactions financières. « Je vais rester au Parlement jour et nuit sans manger, pour dénoncer ce scandale : les gens n’en ont pas conscience, mais on va vers une situation où il n’y aura quasi plus d’argent pour le climat, la santé, rien de sérieux pour l’emploi » dans le prochain budget européen, a déclaré à l’AFP l’eurodéputé socialiste, élu depuis 2019.

Indiquons aux auditeurs, soucieux d’un traitement journalistique de cette grève de la faim, que Pierre Larrouturou était mercredi l’invité du journal de 22h de France Culture. Ses propos ont également été diffusés, jeudi, dans la matinale, avec également un écho dans le journal de l’économie de Xavier Martinet.
Un sujet lui a également été consacré mercredi 11 novembre dans le journal de 7h30 dans la matinale de France Inter.

“Comment s’en sortir sans sortir ?”

« Logé partout, mais enfermé nulle part, telle est la devise du rêveur de demeures » écrit le philosophe Gaston Bachelard dans « La poétique de l’espace », publié en 1957.

Pour le philosophe, la maison est notre coin du monde, un véritable cosmos. Il l’imagine comme un espace onirique. « Mais comment la poétique de l’espace de la maison permet-elle d’interroger ce que signifie le fait d’habiter quelque part ? Comment la rêverie peut-elle aider à mieux vivre notre confinement ? De la poésie créatrice du grenier à la coquille protectrice, des vertus des cabanes et des recoins à l’isolation temporaire de l’espace social nécessaire pour mieux s’ouvrir vers l’extérieur et s’engager dans le monde », autant de thématiques balayées dans la première émission de la série consacrée cette semaine à Gaston Bachelard dans « Les Chemins de la philosophie » véritable coup de cœur des auditeurs cette semaine :

« Une de mes joies pendant le confinement si austère si insociable est de vous écouter le matin. Votre émission est vraiment d’une grande intelligence et questionne d’une façon pragmatique notre monde et la façon dont on peut le rééquilibrer dans ses excès de toutes sortes… Un grand merci à toute l’équipe des Chemins de la philosophie ».

« Merci infiniment Adèle Van Reeth pour cette superbe émission sur Bachelard ».

« De temps en temps, il y a de petites choses qui font du bien, comme ce matin la première émission sur Bachelard d’Adèle Van Reeth. Allez ! C’est dit ! Je vais écouter toute la série cette semaine ».

S’évader par le son

Le bruit sourd de l’océan, le fracas des vagues, le sifflement du vent et seize micros embarqués à bord de « LinkedOut », le bateau de Thomas Ruyant, engagé dans le Vendée Globe. L’installation de l’artiste Molécule offre une première mondiale : raconter l’expérience du tour du monde à voile par l’audio. Cette évasion sonore est à vivre tous les jours de la course sur franceinfo avec trois diffusions quotidiennes et une page web en Une du site, vivement recommandée à tous les auditeurs passionnés ou amateurs de voile qui suivent le Vendée Globe depuis le premier départ :

« Depuis 1989, j’ai assisté au départ du Vendée Globe. Cette année, hélas, ce ne sera pas possible alors transmettez aux skippers toutes mes pensées d’admiration et d’émotion. Avec tous mes remerciements. Bon vent à tous ! »

« Heureusement qu’il y a Laetitia Gayet ! Elle sourit, elle informe mais ne se prend pas au sérieux ! Elle est marrante sans jamais être vulgaire. Elle a la bonne distance et ça c’est la classe !! J’attends ses infos sur le Vendée Globe avec gourmandise… Raconté par elle, on a envie d’étarquer la trinquette ! Vive Laetitia Gayet ! ».

« Etarquer la trinquette » ? La « trinquette » est le foc le plus proche du mât avant. « Étarquer » signifie hisser et tendre une voile au maximum. Un geste quotidien pour les trente-trois marins du Vendée Globe. Ils ont quitté dimanche dernier la terre ferme et donné les dernières accolades à leurs proches avant de partir, seuls autour du monde, avec l’objectif de revenir aux Sables d’Olonne dans un peu plus de deux mois.

Carnage à Paris

Le 13 novembre 2015, ce n’est pas le sifflement du vent qu’ils ont entendu mais celui des balles. Il y a cinq ans, le soir de ce funeste vendredi, des commandos jihadistes font 130 morts et 350 blessés à l’extérieur du Stade de France près de Paris, sur des terrasses de la capitale et dans la salle de spectacle du Bataclan. La France a connu, ce soir-là, les attentats les plus meurtriers jamais commis sur son sol, les premiers perpétrés par des kamikazes.

Quels mots pour décrire de telles atrocités ? « Sous Verdun » de Maurice Genevoix résonne étrangement en ce jour de commémoration : « Quelques balles sifflent au-dessus de moi. Il m’a semblé qu’elles étaient tirées de tout près. (…) Je n’ai pas le temps de chercher à comprendre. Brusquement, une fusillade intense éclate, gagnant de proche en proche tout le long de la ligne, avec une vitesse inouïe. Les détonations claquent aigrement. ».

L’écrivain panthéonisé aurait également pu signer cette formule affûtée de Nathaniel Hawthorne, écrivain américain du XIXe, « La vie est faite de marbre et de boue ».
​​​​​​​

Emmanuelle Daviet
​​​​​​​Médiatrice des antennes