Dans l’Expresso de ce vendredi 9 décembre :
- La Coupe du monde de football au Qatar
- Les Coupures d’électricité
- Covid : le port du masque
- Covid : la vaccination des soignants
- Le débat sur la fin de vie dans le Grand entretien de France Inter
- Langue française
Dans l’Expresso de ce vendredi 9 décembre : de l’inquiétude, de la colère et de l’exaspération avec : la Coupe du monde de football au Qatar, les possibles coupures d’électricité, la neuvième vague de Covid et l’éventuel retour du port du masque, la vaccination, le débat sur la fin de vie dans le Grand entretien de France Inter et les remarques sur la langue française.
« Le Qatar, y’en a marre »
La médiatisation de la Coupe du monde au Qatar domine largement dans les messages des auditeurs de France Inter et de Franceinfo, avec un reproche récurrent : une couverture démesurée par rapport au contexte sociétal et environnemental de ce pays. Si les reportages consacrés aux aberrations écologiques et aux droits de l’Homme au Qatar ont été appréciés avant le début de la compétition, ces derniers jours, les auditeurs notent que : « le discours a bien changé. L’impact environnemental, les décès lors de la construction, les intolérances du Qatar… Tout ça est éclipsé. Votre antenne participe au « greenwashing » du football. Je suis choqué de ce double discours. Je peux comprendre qu’il y a un besoin d’informations sur le résultat et que le boycott n’est pas possible mais de là à en parler tout le temps, à en faire la promotion… Ce retournement de veste m’exaspère. »
« Célébrer l’accès en quart de finale de la Coupe du monde de l’équipe du Maroc et entendre des banalités de supporteurs. Quelle consternation ! »
« L’entretien consacré à la Coupe du monde ce matin m’a interrogé. J’aurais attendu un traitement informatif et non une liesse partagée autour de la victoire de l’équipe du Maroc. Il me semble qu’il y a d’autres sujets bien plus importants et ce que j’ai entendu ne respecte pas la ligne que je pensais adoptée par France Inter sur cette Coupe du monde : à savoir informer mais ne pas soutenir un évènement en contradiction avec les droits humains et la crise climatique que nous traversons. »
Les coupures d’électricité
Réduction de la consommation d’électricité, hausse à venir des factures, et désormais de possibles coupures d’électricité. Cette éventualité génère angoisse et colère. Si la couverture journalistique nourrit de l’inquiétude : « Je souhaite réagir sur le traitement donné depuis plusieurs jours aux possibles coupures d’électricité cet hiver : il est extrêmement anxiogène », c’est plus globalement la situation qui a suscité, jusqu’en milieu de semaine, de nombreuses questions, avec souvent la mention des enfants, des personnes malades, et la désorganisation matérielle que de telles coupures entraîneraient:
« Devrons-nous dîner froid ainsi que les enfants ? »
« On nous informe que les écoles et les transports vont être impactés. Les enfants vont devoir subir à nouveau des interruptions de leurs enseignements, après la période compliquée du COVID… Mais je n’ai rien entendu concernant les coupures dans les énormes centres commerciaux parés en cette période de leurs plus belles lumières… Seront-ils encore épargnés ? »
« Pourquoi ne pas couper l’éclairage public la nuit plutôt que 2 heures en pleine journée ? Pourquoi paralyser toute une population quand on peut l’éviter en quelque sorte ?! »
« Les municipalités ont-elles prévues un plan B en cas de coupures de l’alimentation des feux tricolores en ville ? Non ? Belle pagaille en perspective ! Et quid des personnes coincées dans des ascenseurs si le courant s’arrête ? »
« Les informations font état des risques de coupure de courant à venir, il est évoqué « 4000 patients à risque » ce dont je m’étonne fortement. Comprenant parfaitement l’effort collectif indispensable et si nous réalisons tous les efforts individuels possibles pour économiser l’électricité, Je suis cependant aidant à domicile d’une personne sévère insuffisante respiratoire avec statut d’handicapé nécessitant l’oxygène à domicile sous forme de deux appareils nécessitant l’électricité. Lors d’une crise, la personne s’étouffe sans l’apport en oxygène (c’est terrifiant) et l’oxygène est alors indispensable pour des durées variables. (…) Ce n’est ni plus ni moins qu’une épée de Damoclès qui pèse sur ces patients générant une anxiété supplémentaire très importante dans un contexte déjà dépressif comme vous pouvez l’imaginer. Cet appel à l’aide suffira-t-il à vous mobiliser journalistiquement ? »
Les courriels sont également l’occasion pour les auditeurs de manifester une profonde irritation sur la gestion politique de la crise énergétique, pointant un manque d’anticipation:
« Je suis très en colère car mon sentiment est que l’on demande toujours aux mêmes de faire des efforts. C’est l’économie de notre pays, ça je le sais, mais à quel prix !! »
« Une première en France depuis la Seconde Guerre mondiale, nous allons subir des coupures d’électricité (entreprises et particuliers, France Inter ?) ! Grâce à qui ? Aux gouvernements successifs de 2000 à 2022 qui n’ont pas eu un esprit anticipateur. Aux écolos qui ne veulent plus d’énergie nucléaire sans savoir pourquoi ! A François Hollande qui a négocié des fermetures de centrales nucléaires aux écolos à l’occasion des élections présidentielles de 2012 ! À Emmanuel Macron qui a fermé Fessenheim, la promesse de Hollande en 2012… Désespérant ! ».
Masqués et vaccinés pour Noël ?
Face à une neuvième vague de Covid-19 qui s’ajoute à des épidémies de grippe et bronchiolite, les autorités sanitaires et le gouvernement martèlent de nouveau des messages de prévention aux Français. Les auditeurs souhaiteraient également une offensive communicationnelle de la part de Radio France sur le port du masque et l’intérêt de la vaccination :
« J’aimerais que Radio France, en tant que service public, s’engage beaucoup plus pour rappeler aux auditeurs l’intérêt d’effectuer les rappels de vaccination contre le Covid et pour les inciter à mettre beaucoup plus souvent le masque dans les espaces confinés. Port du masque qui permet également de lutter contre la propagation de la grippe. »
« Il serait bien que les médias publics fassent de la communication sur le port du masque. En espérant que les Français prennent conscience de l’importance des règles d’hygiène.»
« Je n’ai pas supporté la présentation des titres de votre journal ce 5 décembre 2022. Sur un ton faussement interrogateur : « Faut-il se faire vacciner ? Faut-il reporter le masque ? » Et on repose éternellement la question. Entretenir en permanence la polémique, le doute, au lieu d’être clair et pédagogue : il faut se faire vacciner, il faut porter le masque. Deux minutes après le début du journal, le poste était éteint et pourtant je n’écoute que France Inter comme radio, mais là j’ai craqué. L’entretien du stress et de l’anxiété permanente à tout propos ne fait pas partie des missions du service public que je sache. »
Comment alerter la cellule investigation de Radio France ?
Régulièrement des auditeurs écrivent au service de la médiation de Radio France pour dénoncer une situation critique dans une entreprise ou un établissement afin que des journalistes enquêtent. Ces messages sont relayés auprès des rédactions ou de la Cellule investigation de Radio France qui jugent s’il faut, ou non, donner une suite à la demande. Il existe désormais un autre moyen pour lancer une alerte ou proposer une enquête aux journalistes. La Cellule investigation de Radio France ouvre en effet un site qui permet aux auditeurs, aux citoyens, d’adresser de manière sécurisée des informations et des documents afin que des journalistes enquêtent s’ils le jugent opportun. Demain, samedi 10 décembre, à 13h20 et 16h20, dans le rendez-vous de la médiatrice sur Franceinfo, Jacques Monin, directeur des enquêtes et de l’investigation à Radio France détaille les modalités de ce nouveau site : les raisons de sa création, les types de documents qu’il est possible d’envoyer, les critères retenus pour lancer une enquête, les garanties de confidentialité données aux interlocuteurs.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France