1. L’attentat près de la tour Eiffel
2. Le drame de Crépol
3. La guerre entre Israël et le Hamas 
4. Jean-Luc Mélenchon, invité du 8h20 samedi 2 décembre sur France Inter
5. Le rapport Pisa
6. « La gauche revient ! » le billet de François Morel du 1er décembre sur France Inter
7. La langue française


L’attentat près de la tour Eiffel 

Le Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab a été mis en examen par un juge d’instruction antiterroriste et écroué pour l’attaque mortelle au couteau samedi dernier à Paris près de la tour Eiffel. Selon une source judiciaire, l’homme de 26 ans a affirmé en garde à vue avoir répondu à un « appel fin octobre de l’Etat islamique, demandant à tuer des juifs ». Il dit avoir agi  » en réponse aux exactions, selon lui, de l’Etat d’Israël sur la bande de Gaza ».  
Il a été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, placé en détention et mis à l’isolement.

Dès le lendemain de l’attentat, des auditeurs ont écrit, regrettant d’entendre davantage parler de la santé mentale de l’assaillant que de sa radicalisation. Des auditeurs y ont décelé une approche politiquement correcte de l’information, qui, selon eux, ne reflète pas la réalité des problèmes liés à l’islamisme radical en France. Certains auditeurs s’inquiètent que cette manière de traiter l’information puisse encourager le soutien à l’extrême droite. 

Le drame de Crépol 

Le drame de Crépol continue à susciter du courrier. Nous recevons des messages dans lesquels des auditeurs se disent choqués par l’utilisation des termes tels que « bagarre de fin de soirée », “fin de bal” pour qualifier l’attaque à Crépol. Ils considèrent que l’information est orientée et demandent que la réalité soit nommée de manière plus précise afin de ne pas entacher les faits d’un biais politique et idéologique.  

Des auditeurs se disent perplexes quant à l’utilisation du terme « ultra-droite ». Ils souhaiteraient une clarification pour établir la distinction entre les expressions « extrême-droite » et « ultra-droite » et aimeraient comprendre les motifs sous-jacents à ce changement sémantique pour décrire des groupuscules. 

Plusieurs auditeurs appellent également les journalistes à analyser de manière approfondie le sens du drame de Crépol. Ils soulignent les déclarations contradictoires d’experts et de représentants du gouvernement concernant la classification de cet événement, certains le qualifiant de « fait divers », d’autres de “fait de société”. Ces auditeurs expriment, cette semaine encore, le besoin d’une réflexion approfondie pour mieux appréhender les ramifications de ce drame. 

En réalité, la différence entre un fait divers et un fait de société réside principalement dans la portée et la signification du sujet traité : le fait divers est une histoire ou un événement isolé, souvent inhabituel ou sensationnel, qui se produit de manière occasionnelle. Il ne reflète pas nécessairement des tendances ou des problèmes plus larges au sein de la société. 

Il peut s’agir de disparitions mystérieuses, de sauvetages héroïques, ou de crimes tel que celui commis par l’adolescent de 15 ans qui a tué ses deux parents à Châteauvilain dans l’Isère il y a douze jours. 

Un fait de société est un événement, un phénomène ou un problème qui a une incidence plus large sur la société. Il est généralement récurrent et affecte un grand nombre de personnes ou de groupes. Les faits de société peuvent inclure des questions sociales, économiques, politiques, culturelles ou environnementales qui suscitent un débat ou une préoccupation collective. 

Contrairement aux faits divers, les faits de société sont souvent étudiés en profondeur pour comprendre leurs causes, leurs conséquences et leur impact sur la société. 

Ainsi, la principale distinction entre un fait divers et un fait de société réside dans la fréquence de l’événement (isolé versus récurrent) et dans l’ampleur de son impact (individuel versus collectif) sur la société. Les faits divers sont souvent des événements uniques et sensationnels, tandis que les faits de société sont des problèmes ou des phénomènes plus larges qui touchent la société dans son ensemble. 

Au regard de ce que suscite le drame de Crépol, chacun jugera s’il s’agit d’un fait divers ou d’un fait de société. 

Toutes ces questions seront évoquées demain, à 13h20 et 16h20, dans le rendez-vous de la médiatrice avec Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo. 

L’interview de Jean-Luc Mélenchon sur France Inter  

Les vociférations mélenchoniennes à 8h20 samedi dernier sur France Inter ont suscité un flot de messages. De très nombreux auditeurs ont été choqués par l’arrogance et l’impolitesse de Jean-Luc Mélenchon au micro d’Ali Baddou et de Marion L’Hour.  

Ils estiment que ses propos outranciers envers le personnel de France Inter sont inacceptables. Des auditeurs saluent le sang-froid des deux journalistes, d’autres estiment qu’ils auraient dû intervenir plus fermement face à tant d’agressivité, en appelant au respect dans le cadre du service public audiovisuel. 

Enfin, des auditeurs s’interrogent sur le fait que France Inter continue d’inviter de telles personnalités incarnant la haine et déshonorant le débat public. 

L’enquête Pisa 

La France connaît une baisse « historique » du niveau de ses élèves âgés de 15 ans en mathématiques dans l’édition 2022 de l’enquête Pisa publiée mardi par l’OCDE, dans un contexte de baisse générale des performances au niveau international. Cette baisse est de « 21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne OCDE ».  

Le sujet passionne les auditeurs, nombreux à partager leurs réflexions sur le système éducatif et à exprimer leurs préoccupations sur les défis auxquels l’éducation est confrontée.  

Certains auditeurs soutiennent l’idée de diviser les élèves en groupes de niveaux, ayant eux-mêmes expérimenté un tel système, ce qui permettrait de mieux répondre aux besoins individuels des élèves, en particulier les plus faibles. Selon leurs propres observations, les groupes de niveaux favorisent une meilleure progression des élèves. 

Des auditeurs suggèrent que l’enseignement en France devrait être revu en profondeur, en particulier la rémunération des enseignants, pour attirer et retenir des professionnels qualifiés. Ils considèrent que cela contribuerait à améliorer la qualité de l’enseignement. 

Certains remettent en question l’idée que le niveau socioculturel soit la principale cause des problèmes dans l’éducation nationale. Ils soulignent l’importance de la discipline, de l’effort et du respect de l’école.  

Des auditeurs mettent en avant les conséquences des réseaux sociaux sur la capacité des jeunes à comprendre des textes complexes, en raison de la tendance à une communication abrégée et sans nuance. Ils estiment que cela contribue à l’appauvrissement des compétences cognitives. 

Les points de vue et témoignages des auditeurs, souvent enseignants, sont particulièrement éclairants et enrichissants pour nourrir la réflexion sur ce sujet sensible et déterminant : l’acquisition des connaissances indispensables pour devenir des citoyens éclairés et des adultes responsables. 

Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France