Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels envoyés du 17 au 24 septembre 2021.

  1. Les candidats à la primaire écologiste
  2. Nicolas Sarkozy dans « À voix nue » sur France Culture
  3. Covid : le vaccin
  4. ​​​Allo l’ISS ? Ici Radio France !
  5. ​​​​​Le film « Dune » dans « Le Masque et la Plume »
  6. La promotion de l’émission « The Artist »
  7. Coup de cœur des auditeurs : Samia Essabaa, professeure, invitée d' »Une semaine en France » sur France Inter
  8. La langue française

Points de vue des auditeurs 

Au menu des messages des auditeurs cette semaine : Nicolas Sarkozy dans « À voix nue » sur France Culture, la primaire écologiste, l’opération « Allo l’ISS ? Ici Radio France », la promotion de « The Artist » sur France Inter, le film « Dune » dans « Le Masque et la Plume » et le coup de cœur des auditeurs. 

Nicolas Sarkozy dans « À voix nue » 

Nicolas Sarkozy était l’invité de l’émission « À voix nue » cette semaine sur France Culture pour une série de cinq entretiens exclusifs. Des auditeurs s’interrogent sur cette programmation : 

« Comment expliquez-vous un tel choix, une telle exposition biographique et non critique ? » 

« Je trouve ça très limite… Je ne trouve pas sa parole légitime dans le cadre de cette émission. Qu’il soit invité chez Guillaume Erner, à la matinale, c’est une chose, mais offrir une tribune d’une semaine à cet homme, et le faire comme si c’était « neutre » me met extrêmement en colère. Ça ne remet pas en cause l’intérêt que je porte à France Culture, mais Nicolas Sarkozy, ça ne passe pas ! » 

Sandrine Treiner, directrice de France Culture, a tenu à leur répondre hier dans le rendez-vous de la médiatrice : « Je comprends que des auditeurs nous interpellent, tout comme ceux du reste, qui le font pour nous féliciter. Il en est aussi pour cet « A Voix nue » exceptionnel, particulier pour le moins, mais « A voix nue » a toujours accueilli des séries particulières. Nous l’avons conçu comme un document, un document radiophonique. Un bref retour en arrière : il m’a été proposé par Marie-Laure Delorme, qui avait déjà fait plusieurs séries d’« A voix nue » avec nous et d’autres projets documentaires encore par le passé. J’ai très confiance en son professionnalisme. C’est pourquoi nous avons décidé de faire cet « A voix nue » qui a été enregistré le mardi 14 septembre en une longue prise et cinq entrées thématiques, dans les conditions du direct. Le document est intégral et il est tel qu’il a été enregistré. Ce que j’ai à dire à nos auditeurs, c’est que l’on dispose rarement de la possibilité de faire un entretien de 2h30 avec un ancien président de la République. Qu’on l’apprécie ou pas, que l’on soit de son bord politique ou pas, quoi qu’on en pense, en somme, c’est très intéressant. Un homme se dessine, se confirme, agacera certains ou les mettra en colère, comme ceux qui vous ont écrit, en surprendra d’autres. C’est un rapport au pouvoir, au gouvernement et à la politique, à la culture, à la mémoire. La voix est importante aussi, je crois. On n’entend jamais d’hommes politiques de cette stature sur la longueur et la longueur permet aussi parfois la nuance, le détour qui en apprend davantage sur un parcours politique que certaines déclarations ponctuelles. Moi, je pense que c’est intrigant un homme politique, un homme de gouvernement. Je crois que l’on en apprend beaucoup, au final, sur l’homme politicus ne s’exprimant pas sur l’actualité et la campagne. C’est bien autre chose qu’une interview politique, même si tout ce qui concerne un président de la République est évidemment politique. Moi, j’invite chacun à se faire son opinion sur ce document.  « A voix nue » est disponible, comme prévu, dans son intégralité en podcast sur nos sites et sur l’appli Radio France, compte tenu des obligations en matière de temps de parole sur les antennes, les anciens présidents étant désormais comptabilisés, ce qui n’était, semble-t-il, pas le cas par le passé. » 

Paroles politiques 

A l’amorce de cette année de campagne présidentielle, des auditeurs s’interrogent sur la présence des hommes et femmes politiques sur les antennes. Quelles sont les modalités d’application du pluralisme, le respect de l’équilibre, de la parité ? La répartition du temps de parole des personnalités politiques dans l’audiovisuel est évidemment un élément important de la régulation de la vie politique. Totalement soumise au flux de l’actualité, comment une chaîne d’info continue choisit ses invités politiques ?  Selon quels critères, quel calendrier ? Quels sont les principes édictés par le CSA ?  Estelle Cognacq, directrice de la rédaction de Franceinfo, répond aux questions des auditeurs sur les règles qui organisent le débat public, dimanche à 11h51 dans le rendez-vous de la médiatrice.   

Recherche du consensus ou radicalité ? Yannick Jadot et Sandrine Rousseau ont tenté de convaincre lundi, au lendemain de leur qualification pour le second tour de la primaire écologiste, que leur ligne politique est la bonne pour arriver à l’Elysée.  

Au micro de Léa Salamé et de Nicolas Demorand, les deux finalistes ont avancé leurs arguments afin de convaincre les électeurs qui n’ont pas voté pour eux au premier tour. Yannick Jadot a refusé d’être cantonné à l’aile droite d’EELV, revendiquant pour lui aussi le terme de « radicalité » généralement associé à Sandrine Rousseau.  

« Je conteste la conception qui est donnée de la radicalité », a indiqué l’eurodéputé,  » la radicalité ce ne sont pas des mots : ça fait 30 ans que je suis écolo, j’ai été avec les paysans pour lutter contre le libre-échange, j’ai été avec les femmes opprimées au Bangladesh, j’ai arraché des OGM ». Mais il a dit se démarquer de son adversaire par son « écologie des solutions », qui « rassemble » : « Quand on veut aller aussi loin, aussi vite, il faut agréger les forces du pays ». Quelques instants plus tard, Sandrine Rousseau a combattu l’idée selon laquelle son projet ne serait pas réaliste ou rassembleur : « L’écologie réaliste c’est celle qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation ». L’ancienne porte-parole d’EELV a défendu la nécessité d’une « ligne claire, ambitieuse », donnant à l’Etat la mission « de reprendre la main sur l’encadrement du capitalisme », voulant un « projet social car l’écologie n’est pas spontanément sociale ». 

« Radicalité » « rassembleur », les mots ont été largement repris dans les journaux ce qui a fait réagir les auditeurs reprochant aux journalistes d’accoler des étiquettes susceptibles d’influencer le point de vue que l’on peut se faire de chaque candidat :  

« La journaliste nous explique que Sandrine Rousseau est « radicale » et que Yannick Jadot est « rassembleur ». Le choix est fait ! Entre une extrémiste radicale qui exclue, et un rassembleur, qui par cette volonté d’unir peut faire avancer les choses, le choix est clair : votre antenne désigne « le bon candidat ». Il est scandaleux qu’une radio de service public ne cache même pas sa préférence en caricaturant les positions des candidats et en imposant sa « préférence ». Le choix des mots est clair, jamais innocent. » 

« Nous entendions claironner dans les flashs infos la ritournelle selon laquelle Yannick Jadot représenterait « une écologie de gouvernement » et Sandrine Rousseau « une écologie radicale ». En tant que journalistes, rien ne vous gêne dans cette présentation ? Moi si. Présenter d’un côté une écologie de gouvernement induit que de l’autre, il s’agit d’une écologie incapable de gouverner. C’est une éditorialisation des flashs infos. » 

Allo l’ISS ? Ici Radio France  

Alors que des auditeurs de sensibilité écologiste ont les yeux rivés sur les résultats de cette primaire, d’autres scrutent l’espace et s’interrogent sur l’intérêt des missions spatiales, nous l’évoquions déjà dans la Lettre du 30 avril 2021.   

Mercredi 22 septembre, à l’occasion de l’événement inédit « Allo l’ISS ? Ici Radio France » avec la participation de Thomas Pesquet, un auditeur nous écrit :  

« Pourquoi voyager autour de la terre, sur la lune et ne pas encore connaître notre terre où plutôt nos océans et comment les protéger ? Certes la découverte est fun et c’est un moteur pour l’Homme mais bon où est la priorité maintenant ? Sauver notre terre ou trouver une nouvelle planète pour les plus riches ?? Franchement c’est quoi toutes fusées pour l’espace ? C’est sauve qui peut ?? » 

Nous l’invitons à écouter le Téléphone Sonne de Fabienne Sintès où l’un des invités répond précisément à cette question. Avant-hier, Thomas Pesquet s’est livré à un exercice inédit proposé par les équipes de la Maison de la Radio et de la Musique en intervenant pour la première fois en direct depuis l’ISS sur l’antenne de France Inter et en vidéo dans le « Téléphone sonne » pour répondre aux questions des auditeurs et des spectateurs installés au studio 104. Une opération plébiscitée par le public : 

« Je vous écoute régulièrement sur les 1h40 de trajet quotidien et tiens à vous féliciter pour l’émission de ce soir avec Thomas Pesquet.  
J’ai réellement apprécié cette émission et tiens à féliciter ceux qui ont fait partie de l’équipe qui l’a réalisé ainsi que les personnes qui y ont participé.  
Sur un thème très « scientifique » : mettre en avant des gens intéressants et intéressés, faire participer le public, oser les questions simples et certaines pertinentes, etc.. cette écoute m’a fait passer un très bon moment me permettant de faire jouer mon imagination (et j’espère celle des autres auditeurs) grâce aux explications transmises par les 3 invités et « l’extraterrestre ».  
Encore une fois, félicitations à tous, le vrai journalisme doit aussi passer par des phases plus contemplatives et joyeuses bien qu’empreinte de vérité. 
» 

« Merci, Fabienne Sintès et toute l’équipe, d’avoir permis cette émission en direct avec Thomas Pesquet et les autres invités. Merci pour la fraîcheur et la profondeur des questions posées par une grande majorité d’enfants et la simplicité dans les réponses des intervenants. C’est un travail important en amont… Je rêve d’autres « Téléphone sonne » de ce style avec d’autres sujets ouverts sur le monde et accessibles à tous. » 

Un regret cependant formulé par les auditeurs : 

« Pourquoi choisir Facebook pour suivre les images en direct ? Je ne suis pas abonnée à Facebook. » 

« Je suis Thomas Pesquet, l’ISS et, bien sûr France Inter. Me voilà fort déçu de ne pas pouvoir voir les images de ce direct : je ne suis pas sur Facebook. Pourquoi passer par ce réseau ? Pourquoi pas Youtube, plus accessible par de nombreuses personnes ? Merci en tout cas pour cette belle idée de discussion en direct avec Thomas Pesquet à une heure de grande écoute. » 

Hier matin, l’astronaute répondait également aux questions de Marc Fauvelle dans la matinale de Franceinfo. Depuis près de cinq mois, les antennes de Radio France proposent une couverture exceptionnelle de son aventure spatiale. Chroniques, émissions spéciales, programmes pour les enfants, sélection musicale, l’astronaute entretient un lien singulier avec les auditeurs de Radio France.  

La promotion de « The Artist » sur France Inter 

Nagui et France 2 ont lancé le 11 septembre dernier en première partie de soirée « The Artist », télécrochet en direct, destiné à révéler des « artistes complets », à la fois auteurs, compositeurs et interprètes. Les auditeurs de France Inter s’étonnent de la promotion de ce télécrochet dans l’émission « La Bande originale » :  

« Nagui dans son émission « la Bande originale » convie la culture à entrer chez nous pour le plus grand plaisir de ses auditeurs. Malheureusement doit-il et surtout peut-il nous seriner chaque jour (comme ce fut le cas cette semaine) qu’il anime une émission sur France 2, nous rappeler les modalités de vote pour les artistes et faire la publicité pour les masters class animées par sa chroniqueuse et alliée Leïla Kaddour ? »  

« Nagui et Leïla Kaddour ont profité de l’émission « la Bande originale » qu’ils animent, pour faire la promo de l’autre émission télévisée « The Artist » qui venait de faire sa première. Bilan, perspectives, etc… Passe encore d’entendre des pubs pour cette émission entre les programmes car je suppose qu’une société de production a payé pour ça mais pour le reste, il me semble que le temps de parole d’une émission de divertissement de service public ne doit pas servir à promouvoir les projets des autres animateurs à la télé (comme s’ils en avaient besoin). On assiste là à un mélange des genres assez malvenu. »    

« Je trouve tout à fait insupportable cette auto-promotion que Nagui fait systématiquement à l’antenne au sujet de son émission télévisée The Artist. Pouvez-vous vous m’expliquer quelles en sont les raisons ? »  

Les raisons sont les suivantes : France Inter est partenaire de « The Artist ». Jocelyn Perrotin, le directeur de la musique de France Inter et Laurent Goumarre, producteur de l’émission « Côté Club », participent à la sélection des artistes. Pour cette saison inaugurale qui comprend six primes hebdomadaires, 22 candidats (solo, duo ou groupe) ont déjà été sélectionnés parmi 1 600 candidatures. Une déclinaison quotidienne de « The Artist », avec des masterclasses animées par Gaëtan Roussel, Bénabar, Vincent Delerm ou Claudio Capéo, est proposée sur France 4 par Leïla Kaddour-Boudadi, ainsi que dans « La Bande originale » sur France Inter. 

 « Dune » ensablé par « Le Masque et la Plume » 

Les critiques du « Masque et la Plume » n’ont pas vraiment été convaincus par le film « Dune » du Canadien Denis Villeneuve et c’est bien sûr leur droit le plus strict. Cependant les arguments avancés pour critiquer cet opus ont vivement irrité des auditeurs. « Dune » est tiré d’un chef d’œuvre de la littérature de science-fiction ; le film reprend uniquement l’intrigue de la première partie du premier livre de Frank Herbert. Dans cette saga, des tribus et potentats s’affrontent, des millénaires après notre ère, pour le contrôle de l’épice, un mélange qui prolonge la vie, offre des pouvoirs prophétiques et permet de voyager dans l’espace.   

Tenant à la fois de la tragédie grecque, du mythe biblique et de l’épopée médiévale, « Dune » semblait taillé pour le cinéma. Pourtant, il traîne la réputation de film maudit, plusieurs réalisateurs n’ayant pas réussi le pari de l’adaptation, Denis Villeneuve compris, selon les critiques du « Masque et la Plume « . Leurs avis ont donc fortement déplu à des auditeurs : 

« Les critiques du Masque et la Plume s’écoutent lancer des punchlines et semblent se gargariser de leur propre suffisance. Comme il ferait du bien d’avoir une vraie émission animée par des critiques d’art ouverts à autre chose que leur égo, qui accepteraient le doute, l’échec, la faille… Qu’ils soient capables de se remettre eux-mêmes en question. »  

« Vous êtes bien incapables d’émettre un semblant d’avis argumenté. Comment juger d’une adaptation quand il est clair qu’aucun d’entre vous n’a lu Dune ? »  

« Peut-être penser à rajeunir une équipe dépassée, d’un snobisme anachronique pathétique. C’est l’adaptation d’une œuvre complexe, absolument réussie… mais les critiques n’ont clairement pas lu le livre, difficile donc de parler sérieusement d’une adaptation »  

Coup de cœur des auditeurs  

Samia Essabaa, professeure d’anglais au lycée professionnel Théodore Monod de Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis, était l’invitée de Claire Servajean dans « Une semaine en France » vendredi 17 septembre. Cette enseignante emmène ses élèves dans des voyages partout à travers le monde pour lutter contre les préjugés. C’est le coup de cœur des auditeurs cette semaine :  

« Juste un petit mot pour vous dire mon admiration pour cette professeure d’anglais qui s’investit formidablement pour ses élèves… A côté d’elle, j’ai l’impression de n’avoir rien fait de ma vie ! Bravo de trouver ces invités hors norme ! Transmettez-lui toute mon admiration ! Ça me donne de l’espoir dans la nature humaine de l’avoir entendue !  
France Inter ma radio pour toujours ! »  

« Merci mille fois de nous faire découvrir le travail remarquable de Samia Essabaa. Ses élèves ont beaucoup de chance. »  

« Bravo pour votre émission ce soir vendredi 17/10 et l’entretien avec cette enseignante manifestement formidable. Un grand moment d’ouverture, de tolérance et d’implication. Vraiment, bravo à elle et à vous pour lui avoir permis d’exprimer ses sentiments si forts. »

Journée spéciale femmes afghanes 

Une auditrice écrit à France Inter: « Ne pourrait-on pas parler un peu plus des femmes afghanes ? Les femmes afghanes doivent rester à demeure, ne plus travailler ne plus étudier sauf à être vêtues conformément à ce qu’exigent les talibans ; l’obéissance pour accéder aux amphithéâtres du savoir, l’abnégation de soi pour être autorisées à respirer, le renoncement…et ne pas avoir d’autre choix que celui de se marier pour ne pas devenir esclave des talibans (déclaration récente d’une afghane), Elles ont peur, elles pleurent, elles meurent. Elles sont tellement nombreuses à devoir se taire, que je ne comprends pas pourquoi nous faisons silence aussi ! Oui, l’Afghanistan c’est loin, oui nous sommes tous préoccupés par tant de soucis…mais une parole adressée chaque jour à ces femmes, qui nous reçoivent via les réseaux, ou grâce (peut-être ?) à votre antenne, serait-ce pas possible ? Je vous le demande. Merci pour elles. »  

Le 5 octobre prochain, France Inter consacre toute son antenne aux femmes afghanes, celles restées dans leur pays mais aussi les réfugiées en France et en Europe. Des invitées, des rendez-vous avec des associations, des émissions spéciales et une soirée exceptionnelle en public et en direct du studio 104 de la Maison de la radio et de la musique, 2 heures de musique avec des musiciens et des chanteurs afghans. 

Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France