Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels du du 29 janvier au 5 février 2021.
- « Soyez plus positifs »
- Coronavirus : un confinement ?
- Coronavirus : remarques diverses
- Etienne Simon-Lorière et Steve Pascolo, chercheurs, invités des Matins de France Culture
- Karine Lacombe, infectiologue, invitée du Grand Entretien de France Inter
- Débat de l’actu : le télétravail
- Gérard Noiriel, historien et Stéphane Beaud, sociologue invités du Grand Entretien de France Inter
- Le témoignage du braqueur de Kim Kardashian
- Le mot « consentement’ par Giulia Foïs dans « Pas son genre »
- Coup de cœur des auditeurs : Claire Oppert dans « Une Journée Particulière »
- Le « franglais » : incoercible ? dans Concordance des temps sur France Culture
- La langue française
Au menu de l’édito : un trop plein d’informations anxiogènes, le vaccin russe Spoutnik V, la France sur une ligne de crête, la science au défi de l’épidémie, le Vendée Globe, le témoignage de l’un des braqueurs de star américaine Kim Kardashian à Paris en octobre 2016, le coup de cœur des auditeurs pour la violoncelliste Claire Oppert.
Chaque jour vous êtes très nombreux à nous écrire. Vous pouvez retrouver une sélection quotidienne des courriers sur le site de la médiatrice.
Trop d’informations anxiogènes
Les auditeurs nous font part cette semaine de leur extrême lassitude, voire de leur « ras-le bol », du contenu anxiogène des journaux et des émissions :
« Je vous remercie de sensibiliser les journalistes de Radio France, qui ont sans aucun doute la « tête dans le guidon », au fait qu’ils pourraient un peu moins parler de la COVID-19 et un peu plus d’autres sujets d’actualité, notamment de sujets moins anxiogènes. J’ai renoncé à écouter les informations sur vos antennes (France Inter, Franceinfo, France Culture) particulièrement cette semaine en raison du climat d’anxiété entretenu autour des annonces gouvernementales, ce qui est lassant voire exaspérant. Vous me direz que c’est la faute du gouvernement qui navigue à vue et tergiverse depuis un an ? Certes, mais les journalistes peuvent essayer de prendre un peu de recul au lieu de jouer les simples porte-voix. »
« Ça commence à bien faire vos émissions aux thèmes anxiogènes dignes des plus belles chaînes de télévisions symbolisant la décrépitude française. Nous avons un pays de névrosés râleurs et stressés. Cessons de montrer seulement les choses qui ne vont pas, parlez des initiatives positives, parlez des choses qui vont bien, car il y en a beaucoup, motivez, encouragez plutôt que de parler et faire parler des gens pour qui rien n’ira quoiqu’il arrive. »
« Nous arrivons à une période où nous allons être très nombreux à “péter un câble” mais il serait vital que vous – les présentateurs radio – vous posiez vraiment la question de ce que vous véhiculez !
Vous avez une immense responsabilité et vous restez, semble-t-il, entre vous, à vous convaincre du bien-fondé de votre manière de vous adresser aux gens »
« Peut-être ne vous en rendez-vous pas compte mais nous, nous sommes bloqués chez nous, nos proches font des crises d’angoisse, deviennent complotistes…
Alors s’il vous plaît, cessez de vous enfermer sur ces infos en boucle sur le vaccin, le virus, le virus, le vaccin ! Il y a tellement d’autres choses à connaître, à apprendre : pourquoi ne pas en parler ? Quel est votre intérêt à traiter sans cesse du virus (journal, chroniques, invités) ? »
« A part quelques émissions, vos journalistes d’informations sont redondants et colportent abondamment la psychose mondiale »
« Sur l’ambiance dépressive actuelle, je voulais dire que ce serait intéressant d’entendre des initiatives positives plus régulièrement dans les médias. Les informations disent aussi que cela risque de durer plusieurs mois, voire des années, alors épaulons-nous pour tenir, et apprendre à vivre avec en respectant les gestes de protection. (…) Parlons positif le plus possible… tout en étant conscient de la situation. »
Dans ce contexte d’épidémie, les journalistes font leur travail : ils cherchent l’information, la vérifient, la contextualisent et commentent l’actualité.
Cette actualité que dit-elle ? Elle nous apprend qu’à ce jour la pandémie a fait plus de 2,28 millions de morts dans le monde, depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi aujourd’hui par l’AFP à partir de sources officielles. Les Etats-Unis sont le pays comptant le plus de morts (455.875 décès recensés), devant le Brésil (228.795 morts), le Mexique (162.922), l’Inde (154.823) et le Royaume-Uni (110.250). Bien que le nombre des victimes soit globalement sous-évalué, chacun d’entre nous devine la multitude de situations dramatiques derrière ces chiffres terribles.
Informer en temps de pandémie, c’est également répondre aux questions du public. Il s’agit donc d’une mission exigeante et délicate pour de multiples raisons. Nos concitoyens souhaitent à la fois une information médicale et scientifique exhaustive mais non anxiogène. Comment parler du coronavirus sans générer de l’angoisse ? C’est véritablement la quadrature du cercle.
Il y a néanmoins depuis le début de la crise des éléments positifs – l’amélioration des traitements et la prise en charge des malades, l’arrivée des vaccins, avec certes une campagne vaccinale qui suscite de réelles critiques – et, n’en doutons pas, actuellement les journalistes seraient opportunément ravis d’être porteurs de bonnes nouvelles.
Cependant, depuis des mois notre quotidien social, professionnel, familial, amical, est littéralement soumis à ce virus, il est donc, sans conteste, impossible pour les journaux de ne pas « être en boucle » sur le sujet, journaux qui malgré cette actualité covidienne tentent d’aborder d’autres sujets.
Ajoutons qu’il ne faut pas dénaturer, ni surinvestir la mission des journalistes. Ils ne sont ni des tuteurs de résilience, ni des pourvoyeurs de bonne humeur. Et il y a fort à parier que la diffusion massive de sujets dits « positifs », s’il y en avait autant que cela à proposer d’ailleurs, susciterait, chez les auditeurs, une forme de désintérêt et surtout l’impression d’écouter des informations totalement hors sol par rapport à l’actualité.
La formule est connue dans toutes les rédactions : les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne. Il y a quelques années un quotidien russe l’a d’ailleurs constaté à ses dépens. Ce journal avait souhaité innover en ne publiant que des bonnes nouvelles sur son site internet pendant 24 heures. Bilan de l’opération : un flop total. 60% des lecteurs habituels n’ont pas cliqué sur ces articles valorisant des actions positives, faisant la part belle au journalisme de solution ou mettant en avant des expériences concluantes ou de belles histoires.
« Bonne nouvelle pour l’humanité »
Il y a cependant cette semaine du côté de la Russie une information qui a fait le tour de la planète, un succès à la fois scientifique et politique.
La Russie savourait en effet mercredi, avec un parfum de revanche, la reconnaissance internationale de l’efficacité de son vaccin contre le coronavirus tout en établissant des premiers contacts en vue d’une production en Europe.
« C’est une publication très importante qui est très convaincante au sujet de la fiabilité et de l’efficacité du vaccin russe », a claironné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au sujet de la parution mardi des bons résultats du Spoutnik V dans la revue scientifique The Lancet.
L’étude, validée par des experts indépendants, établit l’efficacité du vaccin russe à 91,6% contre les formes symptomatiques du Covid-19.
Un succès pour le vaccin russe, corroborant les affirmations initiales de la Russie, d’abord accueillies avec une grande méfiance à l’automne par la communauté scientifique internationale faute de résultats publiés.
A propos de ce vaccin, plusieurs auditeurs, de différentes antennes de Radio France, nous font la remarque suivante : « Votre journaliste citant le vaccin russe a parlé de Spoutnik « cinq » or il s ‘agit de Spoutnik « V » lettre V comme Vaccin. ». La remarque est exacte. Le « V » peut également symboliser la « Victoire », sur toutes les photos du compte Twitter « Spoutnik V » les personnalités photographiées font le « V » de la victoire.
Des auditeurs s’interrogent sur le choix du nom. Il est hautement symbolique et rend hommage à « Spoutnik » premier satellite artificiel au monde à avoir été mis en orbite, en octobre 1957 par l’URSS, il rappelle une prouesse scientifique et un revers historique pour le rival américain.
Ce matin, à Moscou, Josep Borrell le chef de la diplomatie européenne, a déclaré que le vaccin russe Spoutnik V était « une bonne nouvelle pour l’humanité », tandis que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné vouloir coopérer dans ce domaine avec ses rivaux occidentaux.
Si les deux diplomates ont donc évoqué l’espoir de travailler ensemble pour le vaccin russe anti-Covid, Josep Borrell a également affirmé que les relations avec la Russie étaient au « plus bas » du fait de l’emprisonnement et de l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, détracteur numéro un du Kremlin. L’opposant russe est jugé à partir de ce vendredi dans une affaire de diffamation, quelques jours après avoir écopé d’une peine de près de trois ans de détention, dénoncée en Occident. Dans cette affaire, Moscou qualifie les critiques occidentales d’ »ingérence« .
« En équilibre sur une crête »
Le Premier ministre a appelé hier les Français à « la plus grande prudence » à la veille des vacances d’hiver pour la zone A. « L’heure n’est pas au relâchement de nos efforts », a prévenu Jean Castex. « Nous devons éviter tout relâchement. Comme vous l’avez fait à l’occasion des fêtes de fin d’année, je vous invite à la plus grande prudence durant ces congés, pour celles et ceux d’entre vous qui pouvez en prendre », a-t-il affirmé.
Réactions d’auditeurs :
« Je suis scandalisée que l’on laisse partir les gens en vacances. On parle de variants beaucoup plus contagieux, qu’est-ce qu’on cherche ??? Et pas un opposant politique n’aborde ce problème, ce n’est pas politiquement correct d’obliger les gens à passer ses vacances chez soi ??? C’est honteux ! On est déjà des millions à ne pas pouvoir travailler, vivre normalement, à faire des efforts, et ça va servir à rien !? »
« Les vacances arrivent et comme vous le disiez au journal ce matin : « mer ou montagne pour les vacances ? », ce qui évoquent des déplacements…
Pourquoi ne pas éviter (interdire) ces déplacements touristiques afin d’éviter la propagation du virus dans les zones peu touchées ? Plutôt que de laisser faire, et tester tous nos enfants à la rentrée ? »
Malgré l’arrivée de variants sur notre territoire, pas de reconfinement dans l’Hexagone, mais un reconfinement généralisé pendant au moins trois semaines à Mayotte, île « durement frappée par le variant sud-africain », a expliqué Jean Castex. Il a rappelé que les déplacements Outre-mer sont interdits sauf « motif impérieux”.
Globalement la situation génère différents types de messages :
« Ras le bol de sacrifier la jeunesse, les entreprises, l’économie mais surtout mes libertés !!! Tout cela pour préserver la santé des plus âgés une génération dorée qui a connu les 30 glorieuses, bénéficie d’une retraite et qui devrait être la seule à subir des restrictions adaptées et intelligentes des créneaux réservés dans les magasins en journée par exemple, des déplacements limités à l’essentiel et bien sûr vaccin en priorité, pour permettre au reste de la population de vivre « normalement ». J’ai 50 ans des parents de 70 et 78 ans que j’aime beaucoup mais qui comprennent mon point de vue et j’ai surtout des enfants de 17 et 23 ans qui ont besoin de vivre normalement plus que jamais. »
« Je trouve insupportable de pénaliser toute la population pour préserver la santé d’une frange de celle-ci, la plus âgée qui a eu une vie sans guerre ni crise majeure, bénéficie d’une retraire dorée… c’est à eux de faire un effort de s’adapter et de restreindre leur activité le temps que le vaccin arrive sans contraindre le reste de la population les productifs et les jeunes ! Pourquoi ne pas aménager des horaires dans les magasins pour eux en journée quand les autres sont à l’école ou au travail ? »
« J’ai moi-même beaucoup évolué quant à l’attitude envers nos ainés. Je trouve finalement très infantilisant de décider pour eux du risque qu’ils ne devraient pas prendre. Prolonger la vie, certes, mais quelle qualité de vie ? Il convient de se rappeler combien les limites du système de santé sont à l’origine des contraintes qu’on nous impose… aujourd’hui, je laisse mes parents décider en leur âme et conscience. »
« Pourquoi ne pas aménager des plages horaires de sortie pour les retraités et pour les actifs ? La Grèce le fait et cela marche bien. »
Pour Karine Lacombe, infectiologue et épidémiologiste : « Plus on met des mesures, plus on va aller vers quelque chose qui ressemble au confinement mais qui n’en porte pas le nom ».
Invitée ce matin du Grand entretien sur France Inter, au micro de Nicolas Demorand, la cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris a estimé que: “Ne pas reconfiner est un pari qui a été fait, nous sommes au bord du précipice » et pour le moment « en équilibre sur une crête”.
Ces dernières 24 heures, 23 448 nouveaux cas de coronavirus ont été détectés en France mais « la dynamique actuelle de l’épidémie en France est assez différente de ce qu’il se passe ailleurs » selon l’infectiologue qui souligne que nous ne faisons pas face à « une flambée des cas comme en Angleterre« . Pour expliquer cette différence, Karine Lacombe souligne que « des mesures de restrictions » ont été prises en France plus tôt qu’ailleurs. En Angleterre, les bars et restaurants sont ainsi restés ouverts plus longtemps. Selon Karine Lacombe, même si la fermeture des lieux comme les bars et des restaurants « a été très décriée » et « est extrêmement difficile à supporter pour tout le monde » il s’agit d’« une mesure qui marche et qui impacte la dynamique de l’épidémie. »
Karine Lacombe souligne également l’impact positif du couvre-feu à 20 heures et « très certainement » de celui à 18 heures. Elle alerte cependant sur le niveau « très haut » du plateau épidémique. « On est en ce moment au même niveau du nombre de patients hospitalisés qu’en mars-avril » où un confinement a été décidé.
« Si on veut vraiment casser la courbe épidémique parce que le plateau à un moment donné va être vraiment trop haut » poursuit Karine Lacombe « il va falloir un confinement ou en tout cas des mesures de coercition plus importantes que l’on a déjà, c’est inévitable. »
La cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris est une invitée qui, depuis le printemps 2020, suscite toujours le même type de messages :
« Dans un souci de transparence, votre invitée pourrait-elle préciser ses conflits d’intérêts éventuels ? »
« Il faudrait, lors de la présentation de vos invités médecin, parler de leurs conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques. Les médecins touchant des revenus de la part de laboratoire ne peuvent pas être totalement objectif sur leurs choix et discours proposés. »
La science au défi de l’épidémie
Variants, mutations du virus, vaccins à ARN messager, tous ces sujets étaient au menu des Matins de France Culture hier avec, au micro de Guillaume Erner, Etienne Simon-Lorière responsable de l’unité de génomique évolutive à l’Institut Pasteur et Steve Pascolo chercheur à l’hôpital universitaire de Zurich, co-fondateur du laboratoire CureVac, spécialiste de l’ARN messager. Des interviews réellement très appréciées par les auditeurs :
« Merci pour cette émission éclairante sur un thème omniprésent comme le vaccin mais où il est bien difficile de faire le tri des informations. »
« Je vous ai écouté hier sur France Culture. C’était non seulement très intéressant mais vous apportez un vent d’optimisme dans ce chaos des infos. Merci pour cela. »
« Ce jeudi 4 février, comme chaque jour ou presque, nous écoutons votre émission. Toujours avec une attention soutenue. Parfois agacés par le traitement de certains sujets, mais le plus souvent, satisfaits voire reconnaissants. C’est le cas ce matin, à propos de la mutation du virus de la Covid 19. Un très grand merci donc pour votre échange tellement limpide et enrichissant avec le chercheur suisse Mr Pascolo. Bravo à vous et votre équipe. »
« Bis repetita félicitations pour cette mise au point sur les vaccins. Une émission à inoculer à grande échelle. Et même si tout le monde ne suit pas, inoculez un bon traitement et il en restera quelque chose. »
L’horizon des navigateurs du Vendée Globe
Loin, très loin de l’univers saturé du Covid, l’océan à perte de vue pour les navigateurs du Vendée Globe. Certains sont pressés d’arriver, comme Jérémie Beyou. Hier à 17h00 GMT, le marin était encore à 533 milles nautiques (987 km) de l’arrivée et il commence à trouver le temps long : « Heureusement que c’est bientôt la fin, je ne ferais pas des semaines comme ça. On a des conditions super instables, ce n’est pas très pratique pour avancer vite et pour se reposer. On tient le coup et on garde le moral car on sait qu’on avance vers l’arrivée. C’est ça qui prédomine dans l’état d’esprit », a confié jeudi le skipper de Morlaix sur le site de la course.
D’après les calculs des organisateurs, son heure d’arrivée estimée est pour l’instant fixée à demain matin entre 9h00 et 12h00, ce qui lui permettrait de prendre la 13e place derrière Clarisse Crémer, arrivée 12e mercredi et première femme du classement.
Arrivée mercredi après-midi aux Sables-d’Olonne elle devient la nouvelle détentrice du record féminin du tour du monde en solitaire en monocoque, bouclant son tour du monde en « 87j 2h 24min 25s » de navigation et battant de plus de sept jours le record précédent de le britannique Ellen McArthur.
« J’ai à cœur de rappeler que c’est un sport mixte, a déclaré hier sur Franceinfo la skipper de Banque Populaire. C’est ce qui fait la richesse de la course au large, qu’il n’y ait pas de classement féminin à proprement parler. Hommes, femmes, tous confondus, chacun se bat avec ses armes. Et pour moi c’est très important”
Un premier Vendée Globe que Clarisse Crémer a trouvé « vraiment merveilleux. C’est une drôle de vie, la vie de marin, c’est un privilège de dingue d’être dans ces contrées lointaines, toute seule. » « J’ai appris énormément de choses, et j’ai l’impression que plus je fais de bateau, plus j’ai envie d’être en bateau”, a-t-elle confié au micro de Franceinfo.
Franceinfo pleinement mobilisée pour faire vivre cette incroyable édition 2020, nous reviendrons demain sur le traitement éditorial de cette course mythique avec Estelle Cognacq, directrice de la rédaction de Franceinfo et Catherine Pottier, spécialiste de la voile et présentatrice du 17/20 le week-end pour répondre aux questions des auditeurs, à 11h51 dans le rendez-vous de la médiatrice.
« J’ai séquestré Kim Kardashian »
Il fait partie des malfaiteurs qui ont défrayé la chronique mondiale en détroussant la star américaine Kim Kardashian à Paris en octobre 2016. Avant son procès, Yunice Abbas, 67 ans, raconte « sa vérité » de « truand à mi-temps » dans un livre paru mercredi, intitulé « J’ai séquestré Kim Kardashian ». Il évoque cette nuit du 3 octobre, au cours de laquelle une équipe de cinq hommes, âgés de 60 à 72 ans, pénètrent à 2h30 du matin dans l’appartement loué par la vedette de téléréalité dans le cœur de Paris.
Ils y dérobent pour 9 millions d’euros de bijoux, le plus important vol commis sur un particulier depuis vingt ans en France et dont une large part n’a toujours pas été retrouvée. Ils prennent la fuite en laissant derrière eux la star ligotée sur son lit.
Le témoignage du braqueur, ce matin dans le journal de 8h00 de France Inter, a soulevé des critiques de la part d’auditeurs :
« Je suis abasourdie. Comment une radio publique peut faire la promotion d’un tel acte et de tels personnages ? Peut-être car Kim Kardashian est la victime vous vous permettez de minimiser ce qui lui est arrivé ? Imaginez-vous un instant faire la promotion de ce livre mais concernant la séquestration de Mme ou M. X. C’est une vraie honte. Une chronique absolument abjecte. »
« Je ne comprends pas en quoi mettre en avant, interviewer et pour finir faire la publicité du livre (!) d’un braqueur relève de votre antenne ! C’est scandaleux ! »
Philippe Lefébure, directeur de la rédaction de France Inter a tenu à répondre à leurs messages : « Nous avons choisi, ce matin, de diffuser ce témoignage, parce qu’il est rare et parce qu’il apporte des réponses (une partie, en tout cas) à un fait divers qui a marqué les esprits et qui a choqué. Le braqueur interrogé est en pleine opération de promotion de son livre, et en pleine opération de charme avant son procès, nous n’en étions dupes, ni en l’interrogeant, ni en diffusant son témoignage.
L’usage du terme « papy braqueur », la référence à Audiard a pu donner l’impression que nous prenions ce sujet trop à la légère. Il n’en est rien : le braqueur attend son procès aux Assises, il est sous contrôle judiciaire, avec bracelet électronique, tout ceci est rappelé au début du sujet. On parle aussi, dans le lancement du reportage, de son « culot » à publier, ainsi, ses mémoires, avant son procès.
Bref, nous avons pris le recul nécessaire, et, à aucun moment, il n’a été question de promouvoir de tels agissements. Bien évidemment. »
Coup de cœur pour le « pansement Schubert »
Chaque dimanche à 14h sur France Inter, Zoé Varier, propose le portrait d’un invité, qu’il soit intellectuel, scientifique, écrivain, issu de la société civile ou anonyme, autour d’ »une journée particulière » qui a marqué sa vie.
Dimanche dernier, la violoncelliste Claire Oppert, art-thérapeute, a évoqué ce jour d’avril 2012, où pour la première fois elle a réalisé l’évidence du soulagement de la douleur grâce à la musique. La musicothérapeute prend soin des autres : « La musique s’adresse à ce qui reste : la fin de vie, c’est encore la vie”. Si la musique adoucit les mœurs, pour Claire Oppert, elle adoucit également la mort, apaise la douleur, transforme les malades et fait partie intégrante des protocoles de soin, à l’hôpital, en EHPAD ou dans une institution pour enfants autistes. Le portrait de cette violoncelliste thérapeute a bouleversé des auditeurs :
« Coup de foudre pour Claire Oppert, force douce et lumineuse au service des souffrants. Jolie voix, mots doux pour maux durs, je vous découvre et vous écoute avec un immense plaisir. Vous parlez délicieusement, avec la musique comme instrument de secours aux humains en souffrance. »
« Ça marche ! Je suis en larmes mais cela fait du bien. Au-delà du confinement et de la perspective de mort que l’on nous inflige chaque jour, il y a l’émotion, le lâcher prise, la musique prend le pouvoir. Merci Zoé Varier, je vous attends tous les dimanches ! »
« Ce serait bien d’avoir une Claire Oppert tous les jours sur France Inter »
« Merci Zoé d’inviter des personnes aussi merveilleuses »
« J’écoute beaucoup votre émission. Aujourd’hui c’était merveilleux. Une émotion profonde, retenue, la musique si belle. Bravo ! C’est cette radio qu’on aime… »
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France