Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels du du 5 février au 12 février 2021.

  1. Coronavirus : sérum synonyme de vaccin ?
  2. Coronavirus : vaccin
  3. Coronavirus : vivre avec le virus
  4. Coronavirus : remarques diverses
  5. Barbara Pompili, invitée du Grand Entretien sur France Inter
  6. Débat de l’actu : le gaspillage alimentaire
  7. Débat de l’actu : « Avoir 20 ans en 21 »
  8. Barack Obama dans Boomerang
  9. Barack Obama en version originale
  10. Didier Lemaire, professeur à Trappes
  11. La navigatrice Clarisse Crémer dans le Téléphone Sonne
  12. Coup de cœur des auditeurs : Danièle Sallenave dans l’Heure Bleue
  13. La langue française

Dans la Lettre#6

Au menu de l’édito : la confusion entre vaccin et sérum, l’interview de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, « Avoir 20 ans en 21 » le dispositif exceptionnel des antennes de Radio France pour soutenir et donner la parole à la jeunesse au cœur de la crise du Covid-19, l’entretien exclusif de Barack Obama, un professeur menacé à Trappes, le témoignage de la navigatrice Clarisse Crémer et le coup de cœur des auditeurs pour l’académicienne Danièle Sallenave.  
Chaque jour vous êtes très nombreux à nous écrire. Vous pouvez retrouver une sélection quotidienne des courriers sur le site de la médiatrice.

Une confusion répétée ? 

Depuis plusieurs semaines déjà, des auditeurs font régulièrement cette remarque : « sérum » n’est pas synonyme de « vaccin ». Or régulièrement, sur toutes les antennes, l’un est pris comme l’alter ego médical de l’autre. Cette confusion ne cesse de générer des messages de la part d’auditeurs chercheurs, médecins, pharmaciens, soignants : 

« Je voudrais signaler la différence entre un sérum et un vaccin, l’un n’étant pas le synonyme de l’autre. Le vaccin introduit dans un organisme tout ou partie d’un virus ou d’une bactérie inactive afin d’entraîner le développement dans l’organisme d’anticorps ciblés contre cette bactérie ou ce virus, et ce lors d’une prochaine éventuelle contamination. Le sérum apporte à l’organisme des anticorps tout prêts qui vont répondre immédiatement à une attaque bactérienne ou virale déjà existante de cet organisme. » 

« Je constate que la journaliste utilise fréquemment, et ce matin encore, le terme « sérum » pour dénommer le vaccin contre le coronavirus. Un vaccin n’est pas un sérum. Ce n’est pas un point de détail, l’utilisation de termes exacts est indispensable, afin d’assoir la crédibilité de l’information délivrée, particulièrement en ces temps de controverses parfois mal intentionnées. »   

« Je suis professeur de maladies infectieuses au CHU de Liège. Je suis convaincu que la précision des explications données au public est fondamentale pour obtenir une large adhésion autour des vaccins. Je sursaute donc à chaque fois quand j’entends plusieurs de vos journalistes considérer que « sérum » est un synonyme adéquat quand ils parlent de vaccins. Le « sérum » de Pfizer, de Moderna, etc. Un sérum est un terme médical désignant la fraction du sang enrichie en anticorps. On traite en effet des patients atteints de Covid par des sérums prélevés chez des convalescents de la maladie. On espère ainsi que ces préparations enrichies en anticorps neutralisants pourront sauver des vies. Un vaccin est conceptuellement proche de cela mais n’est pas cela. » 

L’emploi du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » est-il fautif ?  

Scientifiquement il ne s’agit évidemment pas de la même chose, cependant une relative souplesse lexicale est autorisée, y compris par le milieu médical qui tolère l’usage du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » par les journalistes afin que ceux-ci puissent éviter la répétition du mot vaccin dans leurs papiers. Néanmoins, alertées, les rédactions indiquent qu’elles accorderont une vigilance particulière à cette remarque des auditeurs. 

Une ministre et « le grand n’importe quoi » 

L’interview de Barbara Pompili, cette semaine au micro de Nicolas Demorand et Léa Salamé dans la matinale de France Inter, a suscité beaucoup de courriels de la part des auditeurs, très critiques sur les propos de la ministre de la Transition écologique. 

Le gouvernement examinait ce mercredi en conseil des ministres le projet de loi « Climat et résilience », que l’exécutif présente comme une preuve de son engagement en faveur de l’écologie à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle mais que ses détracteurs jugent, au mieux, trop timide. Le texte met en œuvre une partie des 149 propositions, certaines amendées, issues de neuf mois de travaux des 150 membres tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat, avec l’objectif affiché de faire baisser de 40% d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. 

Parmi les mesures de ce texte appelé à être débattu en mars à l’Assemblée nationale figurent la fin de la location de logements mal isolés, surnommés « passoires thermiques », à l’horizon 2028, la régulation de la publicité pour les énergies fossiles ou encore la fin des lignes aériennes « s’il existe une alternative en train en moins de 2h30 », là où les membres de la convention proposaient quatre heures. 

Invitée du Grand entretien sur France Inter, mercredi matin, Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, a défendu l’ambition d’une loi qui “va faire entrer l’écologie et donc le bon sens dans la vie quotidienne des Français ». 

« On va arrêter le grand n’importe quoi », a estimé la ministre. « Le grand n’importe quoi c’est quoi ? C’est qu’on continue aujourd’hui à construire des centres commerciaux au milieu d’un champ, qu’on bétonne les campagnes et qu’on bétonne les espaces naturels. Le grand n’importe quoi, c’est qu’aujourd’hui c’est encore rentable de louer des passoires thermiques qui font du mal à la santé des gens qui y habitent, à l’environnement, et à leur portefeuille. Le grand n’importe quoi, c’est qu’on peut encore imaginer prendre un avion pour aller dans une réunion quand on est à Paris, pour aller à Bordeaux », a-t-elle détaillé. 

« À terme, il n’y aura plus de pub pour tous les produits polluants, donc les voitures polluantes n’y échapperont pas », a assuré Barbara Pompili (…) “Moi, ce que je veux, c’est que cette loi soit une loi d’espoir, une loi où on aide tout le monde à être des acteurs concrets de l’écologie dans leur vie quotidienne. Et c’est ça qui est intéressant. » 

Les auditeurs de France Inter, extrêmement sensibles aux questions environnementales, ont abondamment écrit à la suite de l’intervention de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Ces auditeurs, très investis dans la transition écologique, multipliant les gestes favorisant une conduite éco-responsable se disent régulièrement voire quotidiennement soumis aux contraintes, que cette démarche entraîne, du fait d’incohérences propres au système, incohérences que la ministre n’a jamais mentionnées au cours de son interview. Ses omissions répétées sur des sujets majeurs ont fortement déplu à des auditeurs :

« « On va, on va, on va » c’est le résumé de son discours. Cette ministre n’avait manifestement rien à dire. Rien sur les problèmes majeurs, comme la circulation des tankers sur toutes les mers du monde, et les transports aériens, problèmes polluants débridés générés par la sacro-sainte économie mondiale, avec une pollution cent mille fois supérieure à celle des automobiles, rien, pas un mot sur le repoussement d’interdiction du glyphosate dans toutes les cultures ?? Débat inexistant sur les inconvénients engendrés par l’installation d’éoliennes, et aussi rien sur le passage des véhicules carbones aux véhicules électriques, ces derniers qui eux, posent des problèmes d’autonomie et de ravitaillement en électricité. » 

« En écoutant notre ministre, j’ai le sentiment qu’il y a beaucoup de “green washing” (NDLR Green washing: méthode de communication ou de marketing visant à se donner une image de responsabilité écologique vertueuse). Par exemple :   
– Compenser l’impact carbone en plantant des arbres. Cela devient un argument marketing pour inciter à consommer davantage. En réalité, il s’agit de géants industriels qui plantent des forêts de conifères qui perturbent souvent les écosystèmes, la diversité végétale et les espèces endémiques. »  

« Le grand n’importe quoi, c’est continuer à implanter des parcs éoliens industriels dans les campagnes : défrichement destructeur de la biodiversité, artificialisation des sols concernés, mise en danger de la santé des humains et des animaux riverains, atteinte grave aux paysages et au patrimoine, coût exorbitant à la charge des contribuables, enrichissement de sociétés privées, risques d’instabilité de la production électrique pour une électricité aléatoire nécessitant des moyens pilotables complémentaires. La production électrique en France est une des moins carbonées d’Europe. L’énergie éolienne ne va pas enrayer les émissions de gaz à effet de serre. Vous vous trompez de combat. Venez vivre à côté d’une éolienne de 240 mètres de haut. Arrêtez de sacrifier les ruraux. »  

Journée spéciale : « Avoir 20 ans en 21 » 

Hier, toutes les antennes de Radio France se sont mobilisées pour soutenir et donner la parole à la jeunesse au cœur de la crise. Précarité, isolement, recherche difficile d’un stage, d’une alternance ou d’un premier emploi, absence de socialisation, quête d’émancipation et d’autonomie freinée par une pandémie qui dure : rarement la jeunesse n’aura été aussi contrariée dans ses aspirations. Cette journée spéciale avec des émissions dédiées, des invités, des reportages sur la vie quotidienne et les espoirs de tous ces jeunes, à retrouver ici a vraiment été appréciée par les auditeurs, si l’on en juge tous les témoignages de jeunes ou de parents reçus à cette occasion : 

« Merci aux étudiants qui m’émeuvent par leur solidarité et par leur grande maturité. J’ai 52 ans et je suis scandalisée par la stigmatisation et le confinement injustifié dont ils sont victimes. Je ne comprends toujours pas pourquoi les lycéens et les collégiens peuvent suivre quasi normalement leurs cours et aller à la cantine alors qu’on interdit aux étudiants l’accès au Resto U, aux salles de cours et aux Amphis. »  

« Je suis la mère d’une jeune fille de 21 ans. Malgré sa joie de vivre, elle a complètement lâché prise scolairement. Après un bac pro commerce, elle a fait deux ans de BTS professions immobilières… Et on ne l’a pas autorisée à passer son BTS en présentiel avec le Covid. Elle n’a donc aucun diplôme et reste à la maison seule. Que faire ? Je me sens bien désemparée par la situation. » 

« Un grand merci pour l’émission sur le sujet de ce matin : avoir 20 ans aujourd’hui. Mère de 4 enfants 28, 24, 21, et 18 ans nous vivons une période pour laquelle personne n’a été préparé. Alors que nos enfants prenaient leur envol les voilà de retour à la maison après avoir goûté à leur indépendance géographique et financière. Perte de travail, perte d’indépendance, séparés de leurs amis et de ces ambiances précieuses, privés de relations amoureuses… En tant que parent nous devons réfléchir et apprendre de nouveaux rapports. Pas toujours facile. » 

Beaucoup de courriels reçus donc à l’occasion de cette journée spéciale mais, dans une autre partie des messages, un reproche : l’emploi de l’expression « génération sacrifiée », jugée disproportionnée pour de nombreux auditeurs : 

« Sans vouloir jouer les vieux ronchons (74 ans) je voudrais rappeler à tous ces jeunes que leurs anciens dans les années 54 à 62 avaient 20 ans en Algérie avec un fusil et la mort comme perspective. Gamin à l’époque je me souviens de l’angoisse de ces mères qui redoutaient l’arrivée du Maire et des gendarmes avec une lettre annonçant la disparition d’un fils. (…) Je pense donc que les « petits » désagréments liés aux contraintes sanitaires sont loin d’être du niveau de ce qu’ont subi ces anciens. Beaucoup sont encore là et je pense qu’ils ne parlent pas mais n’en pensent pas moins. » 

« Sans doute avez-vous raison d’aborder le thème du malaise de ces jeunes qui ont 20 ans aujourd’hui et passent cette étape de leur vie entre confinement, couvre-feu, perte d’emploi et visio-cours… Mais on peut aussi les aider à relativiser leur situation : mon père a eu 20 ans en 1940. A cette époque, c’était les allemands, le STO et le marché noir qui était le pain quotidien de ces jeunes nés … en 1920.  
Quant à ceux nés pendant la guerre et qui avaient donc 20 ans au tournant des années 60, ils ont connu le service militaire de deux ans, la guerre d’Algérie loin de la famille, assisté à des tortures et sont revenus cassés à jamais.  
Les élèves de Terminale devant passer le bac en 68 se demandaient si l’examen aurait lieu, s’il fallait redoubler la Terminale, si l’armée n’irait pas débarquer à Paris quand le Général est parti voir Massu en Allemagne… 
Il y a eu ensuite le chômage, le terrorisme aveugle (attentat au RER St Michel,…)  
Les jeunes d’aujourd’hui ont quand même des magasins approvisionnés, de l’Internet pour rester en contact, suivre des cours, écouter de la musique… Je pourrais ajouter d’autres exemples. En fait, chaque génération a rencontré des soucis. Il ne sert à rien de faire dans la lamentation (…). Essayez de proposer des axes de réflexion qui les aident à relativiser et prendre du recul. Un mauvais moment à passer, c’est sûr ! Une génération gâchée, non ! » 

Des « axes de réflexion », des situations concrètes de détresse, mais également des actions positives et solidaires, ont été déclinés hier sur toutes les antennes de Radio France.

Des initiatives pour mieux traverser la crise au quotidien ont été valorisées, et la journée a été l’occasion de lancer une série de nouveaux rendez-vous et d’initiatives qui ont vocation à s’inscrire dans la durée grâce notamment aux 44 radios du réseau France Bleu et Solidarité jeune. Un nouveau rendez-vous quotidien s’installe ainsi sur France Inter au début de l’émission Carnets de campagne. Une carte interactive, recensant ces initiatives de solidarité à destination des jeunes un peu partout en France pendant cette période, est mise en ligne depuis hier sur les sites de France Inter et France Bleu.  

Par ailleurs, France Culture consacre chaque semaine dans Les Matins, un reportage aux jeunes qui s’impliquent dans le monde associatif, avec notamment des exemples internationaux. 

Cette génération fait en effet preuve de créativité et de courage, en mettant en place des initiatives de solidarité. Elle reste également le témoin de son époque, souhaitant améliorer la société qui l’entoure, en agissant pour des causes dont la mobilisation ne saurait attendre la fin de la crise, comme le soulignait d’ailleurs très justement Barack Obama, lundi, dans son entretien avec Augustin Trapenard sur France Inter: « La bonne nouvelle, c’est la génération de mes enfants : ils semblent croire instinctivement en une meilleure histoire, un meilleur récit, et ce sont typiquement les personnes âgées, et j’entre lentement dans cette phase de ma vie, qui sont en retard et n’ont pas encore compris. » 

Un ancien président en majesté 

A l’occasion de la sortie du premier tome de ses mémoires en novembre 2020 « Une terre promise » aux éditions Fayard, l’ancien président américain, prix Nobel de la paix, Barack Obama a évoqué son parcours, le pouvoir des mots, son expérience à la Maison Blanche et sa vision du monde de demain. Il était invité de l’émission « Boomerang » pour la seule interview donnée à une radio en France. 

Depuis longtemps déjà, Barack Obama ne cesse d’interroger le pouvoir des mots. Le 10 janvier 2017, dans son dernier discours, en tant que président des Etats-Unis, il constatait: « Nous sommes prêts à croire n’importe quelle information qu’elle soit vraie ou fausse, pourvu qu’elle conforte nos opinions au lieu de baser nos opinions sur des faits. » 

La suite de l’Histoire américaine lui a tragiquement donné raison. Interrogé sur les mots et leurs limites par Augustin Trapenard, le 44ème président des Etats-Unis a estimé que :
« Les mots peuvent être utiles pour essayer de toucher le cœur des gens, pour qu’ils se voient et éprouvent de l’empathie. Un des défis que je décris dans le livre et qui, je pense, a en partie abouti au 6 janvier, c’est que le pouvoir des mots a été compromis par les changements du paysage médiatique. Lorsque Roosevelt donnait ses « Causeries au coin du feu »tout le monde écoutait la même émission de radio. Dans les années 60 et même dans les années 70, quand j’étais jeune, il y avait trois stations de télé. Elles respectaient toutes certaines règles sur ce qui était vrai, ce qui était faux », rappelle Barack Obama.  

« Aujourd’hui, vous avez un millier de plateformes », poursuit l’ancien président. « Vous avez tout l’internet et il n’y a plus de règles convenues sur ce qui est vrai et ce qui est faux. C’est ce que j’ai appelé une crise épistémologique, une vraie foire d’empoigne », regrette-t-il, « Et donc vous avez pu voir un président, Donald Trump, qui n’a pas été inquiété pour avoir menti tout le temps ! Et c’est, je pense le plus grand danger actuel pour la démocratie. »  

« Quant à la façon dont nous allons y remédier ? », s’interroge Barack Obama. « Nous ne pourrons pas revenir à une époque où il n’y avait que quelques arbitres de la vérité, à moins de recourir à un modèle de gouvernement à la chinoise, ce qui serait très dangereux, le remède serait pire que le mal, mais je pense que nous devons trouver des moyens de tenir les entreprises de réseaux sociaux responsables, de la manière dont nous faisons la différence entre réalité et fiction, entre ce qui relève d’une opinion et ce qui est manifestement vrai. Je peux discuter avec n’importe qui dans une démocratie de la manière dont nous devrions aborder le changement climatique, mais je ne peux discuter avec quelqu’un qui dit que le changement climatique est un canular inventé par des écologistes radicaux, car nous perdons alors toute capacité de trouver un terrain d’entente. »  

Dans cet entretien Barack Obama fait également un plaidoyer en faveur de personnalités politiques plus proches des citoyens : « Nous avons tendance à mettre nos dirigeants sur un piédestal, à créer une distance et ce que je veux faire c’est suggérer que dans une démocratie nous devons réduire cette distance » assure Barack Obama. Il poursuit : « Notre salut ne vient pas d’un seul grand dirigeant qui est extraordinaire et qu’il faut suivre aveuglément. Mais plutôt d’une citoyenneté bien informée à laquelle nous participons tous. »  

Réactions des auditeurs : 

« Ce matin, j’ai été époustouflée par la manière dont vous avez mené l’interview de Barak Obama. Vos questions étaient pertinentes et toujours à propos. Un mot : bravo ! » 

« Je pourrais vous écrire après chaque émission pour vous remercier, car chacun de vos rendez-vous est un pur bonheur d’humanité, d’intelligence. Mais alors ce matin ce fut un sommet. Merci infiniment pour cet entretien avec le prodigieux Barack Obama. Cet entretien va illuminer ma journée (et peut-être même ma semaine !!). Merci. » 

« Merci pour ce beau moment d’intelligence, de tolérance et d’humanité qu’a été cette interview de Barack Obama. Merci pour ces minutes de calme et de réflexion dans ce monde qui va à toute allure sans permettre ni le recul ni la pause pour que le mot soit ciselé au plus près afin de pouvoir traduire la pensée la plus juste. Merci enfin à Barack Obama d’être ce qu’il est, un homme qui parle aujourd’hui aux autres hommes avec sincérité et modestie. Une fidèle auditrice de 83 ans. » 

Un professeur menacé 

Ces derniers jours, un enseignant de philosophie, Didier Lemaire, a indiqué dans plusieurs médias qu’il faisait l’objet de menaces après la publication d’une lettre ouverte dans l’Obs, peu après l’assassinat de Samuel Paty. Dans sa lettre du 1er novembre 2020, intitulée « Lettre ouverte d’un prof de Trappes : Comment pallier l’absence de stratégie de l’État pour vaincre l’islamisme ? », Didier Lemaire écrit notamment : « Professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans, j’ai été témoin de la progression d’une emprise communautaire toujours plus forte sur les consciences et sur les corps”. 

Alors qu’il bénéficiait depuis plusieurs jours d’une protection des services de police des Yvelines, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé, hier, lui avoir proposé une protection rapprochée assurée par le SDLP, le Service chargé de la protection des dirigeants et des personnalités menacées. Didier Lemaire, qui a accepté cette proposition, a indiqué hier qu’il allait « quitter l’enseignement, mais pas forcément l’Education nationale”, tout dépend de la mission qui pourrait lui être confiée. 

Une enquête a été ouverte le mois dernier pour « menaces sur personne chargée de mission de service public » a indiqué à l’AFP le parquet de Versailles. 
Pour le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, les propos de l’enseignant « stigmatisent les 32 000 habitants de cette ville qui, pour la très grande majorité d’entre eux, sont attachés aux valeurs républicaines ». 
De son côté, le maire Génération.s de Trappes, Ali Rabeh, dénonce des « mensonges » et des « contre-vérités ». Il estime que Didier Lemaire « a librement parlé sans être inquiété par qui que ce soit. » (…). Ce professeur « n’a jamais fait l’objet d’une menace sérieuse », a indiqué le maire à l’AFP. 

Des auditeurs, des différentes antennes de Radio France, s’étonnent que le sujet n’ait pas été traité dans les journaux : 

« J’écoute habituellement vos programmes (Franceinfo, France Inter, France Culture) que j’apprécie généralement mais étant de Mantes-la-Jolie, je désapprouve votre manque d’information concernant les problèmes d’intégrisme religieux à Trappes. Un prof, Didier Lemaire (dont j’ai entendu plusieurs interviews et on ne peut pas dire qu’on puisse l’assimiler à un facho…) est menacé de mort pour avoir rendu hommage à Samuel Paty et sur les chaînes de Radio France c’est comme si le problème n’existait pas.  
Comment pouvez-vous ignorer totalement cette nouvelle ? Cette gangrène pourrit la vie à de nombreux banlieusards, y compris les musulmans. Je comprends bien que ces sujets donnent des points à Marine Le Pen mais ce n’est pas en faisant semblant que cela n’existe pas que cela s’améliorera. Ce n’est qu’en en parlant, et en dénonçant les élus et les autorités « complices », qu’on en sortira. » 

Qu’en est-il précisément ? 

Sur France Inter, Corinne Audouin, journaliste, chef adjointe du service police justice de la rédaction a traité le sujet dans le journal de 6h30 de Florence Paracuellos mardi matin. Le lendemain Claude Askolovitch l’a évoqué dans sa revue de presse.  

Sur l’antenne de France Culture, l’absence de cette information ne se justifie nullement par choix idéologique. La rédaction indique que le sujet sera probablement traité, dans le cadre d’un reportage global sur l’enseignement à Trappes, après les vacances scolaires. 

Franceinfo, côté site internet, a entrepris un travail de fact-checking (NDLR: vérification des faits) et a publié hier un article très factuel et synthétique sur cette actualité, à lire ici. Benoît Zagdoun, co-auteur de cette enquête, est venu en parler ce matin à 6h40 sur l’antenne. La chaîne d’info continue a également proposé aux auditeurs les derniers éléments de l’affaire dans un papier du journaliste Valentin Dunate diffusé ce matin. 

La 7e femme à boucler le Vendée Globe 

Clarisse Crémer, en bouclant le Vendée Globe la semaine passée, a battu le record détenu par une navigatrice sur cette course, après 87 jours en mer. Son parcours atypique la distingue parmi la jeune génération de skippers. Âgée de 31 ans, née à Paris et diplômée de l’école de commerce HEC, la navigatrice a découvert la course au large il y a cinq ans et s’est fait connaître dans le monde de la voile en 2017 en terminant 2e de la Mini Transat. Invitée du « Téléphone Sonne » lundi, les auditeurs ne tarissent pas d’éloges : 

« Un Téléphone sonne extraordinaire qu’on attendait depuis des mois et plus. Des invités de ce calibre on en redemande encore et encore. Bravo et merci Madame, on vous souhaite un brillant avenir mais c’est une évidence. »  

« Un petit message à Clarisse que j’ai suivie durant tout son périple pour lui dire que je suis une Mamie de la montagne et que je l’ai admirée de bout en bout. »  

« Un vrai plaisir de suivre Clarisse et ses vidéos. Elle a tout pour elle : la féminité, l’enthousiasme, l’intelligence au sens large. J’ai 65 ans et j’en suis tombée « amoureuse ». Bravo au marin Clarisse pour tout ce qu’elle représente. »  

« Toute mon admiration pour cette sympathique jeune femme, qui, en deux ans, a maîtrisé un 60 pieds IMOCA ! On l’a vu raconter ses déboires pour réparer un de ses focs. Mais comment monte-t-on au mât, seule, et en pleine mer ? » 

« Mars, la nouvelle Odyssée » 

Après l’océan, l’espace avec une semaine chargée en actualité spatiale, et tout particulièrement martienne.  

Mercredi, la sonde chinoise “Tianwen-1” est entrée sur l’orbite de la planète après avoir été lancée de Chine en juillet dernier, dans le cadre de l’ambitieux programme spatial de Pékin.  « Tianwen-1 » signifie « Questions au ciel-1 » en hommage à un poème de la Chine ancienne qui traite d’astronomie. 

La veille, mardi, la sonde « Hope » des Emirats arabes unis est également entrée avec succès dans l’orbite de Mars, marquant ainsi une entrée fracassante dans l’histoire pour cette première mission interplanétaire du monde arabe.  

En milieu de semaine, Franceinfo a relaté tous ces évènements et, à l’occasion de l’arrivée du robot Persévérance sur Mars, jeudi prochain, la chaîne d’info continue s’associe à la Cité de l’espace de Toulouse et lance le podcast « Mars, la nouvelle odyssée ». Une série de 7 épisodes pour comprendre et analyser les objectifs et les recherches du robot mais aussi pour s’interroger sur cette lointaine voisine : que sait-on réellement de Mars ? Est-elle habitable ? Pourra-t-on y voyager un jour ?… Un contenu explicatif à retrouver dès maintenant en podcast avant la journée spéciale organisée sur la chaine d’info en continue jeudi prochain. L’antenne se mobilise depuis la Cité de l’espace de Toulouse avec reportages, décryptages et éclairages autour d’astronautes, chercheurs et spécialistes de la planète rouge. Nous détaillerons ce dispositif exceptionnel demain dans le rendez-vous de la médiatrice à 11h51 avec Matthieu Mondoloni, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo et Olivier Emond chef du service Sciences, Santé, Environnement et Technologies. Nous évoquerons également la place de la science sur Franceinfo, et le travail des journalistes avec les chercheurs pour favoriser l’accès à la culture scientifique du grand public.  

“Parole en haut, Silence en bas” 

Coup de cœur des auditeurs cette semaine pour l’écrivaine et académicienne Danièle Sallenave dans l’Heure Bleue, lundi soir, sur France Inter. Dans son dernier tract Gallimard, « Parole en haut, Silence en bas”, l’universitaire interroge le monopole de la parole démocratique : “Comment redonner la parole à ceux qui ne l’ont jamais ? Comment ceux-ci tentent même de la reprendre, mais font face à des institutions qui les réduisent au silence ?” 

Au micro de Laure Adler, ses propos sur l’appropriation et la désappropriation du langage, sur l’instrumentalisation des mots, sur les limites de la liberté d’expression ont puissamment résonné : 

« Un grand merci à Madame Sallenave pour ses propos de ce soir. Je me sens tout à coup moins seul à penser la même chose jusqu’ici tout seul dans mon coin en me demandant si mon raisonnement était complètement imbécile. Quelle bouffée d’air vous nous donnez ! Merci, Laure Adler » 

« Merci de nous donner à entendre ce soir une voix moins convenue et consensuelle que celles qu’on nous sert à longueur de journée ici ou ailleurs. Ça s’appelle le pluralisme d’opinions. Continuez. »  

« Bravo Madame Sallenave ! Pour la clarté, la limpidité, et le courage dans l’engagement de vos idées et vos analyses. Une parole et un esprit rare et libre d’aujourd’hui. Bravo Madame l’Immortelle. » 

Emmanuelle Daviet 
Médiatrice des antennes de Radio France