1. La cause environnementale
2. La sobriété énergétique

3. La publicité pour un téléphone pliable
4. Guerre en Ukraine, le podcast
5. Salman Rushdie
6. Afghanistan : un an après la victoire des talibans

7. La suppression de la redevance audiovisuelle
8. « Kohlantess » à Fresnes
9. Le béluga dans la Seine

10. Les programmes d’été
11. Le départ de Jane Villenet de Fip
12. La langue française

Ondes estivales
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Cette lettre vous propose la synthèse des 18 000 messages reçus au service de la médiation entre le 1 juillet 2022 et le 31 août 2022. Quelles sont les remarques sur le traitement éditorial de l’actualité ? Quels programmes ont été plébiscités ?   
Décryptage des tendances majeures des courriels envoyés par les auditeurs de Radio France, très engagés dans l’écoute de leurs stations et prompts à réagir afin de livrer leur point de vue sur le travail des antennes.  

Au menu de cet édito : la cause environnementale, la publicité pour un téléphone mobile pliable, la suppression de la redevance, la guerre en Ukraine – avec la réponse de Franck Mathevon, directeur de l’information internationale de Radio France,  l’Afghanistan, un an après la prise de Kaboul par les talibans – avec la réponse de la journaliste Caroline Gillet, les émissions estivales et l’absence de certains programmes dans la grille de rentrée de France Inter – avec les réponses d’Adèle Van Reeth, directrice de la chaîne. 

Dans le reste de la Lettre, vos messages sur le traitement éditorial de Salman Rushdie, “Kohlantess” à la prison de Fresnes, le béluga dans la Seine, les remarques sur la langue française, le départ de Jane Villenet de FIP et la présentation des grilles de rentrée de chacune des chaînes de Radio France. 

La cause environnementale 

Incontestablement le courrier consacré à la crise climatique domine largement l’ensemble des milliers de messages reçus. Canicules à rallonge, incendies ravageurs et, dans des régions jusque-là épargnées, sécheresse record… Météo France a dressé mardi dernier le bilan d’un été inédit mais qui pourrait vite devenir la norme d’un avenir marqué par le changement climatique et son cortège de feux, orages meurtriers et autres sécheresses. Conséquence : la question climatique s’est invitée dans le débat politique, l’exécutif appelant notamment à la « sobriété » – ce qui a fait réagir les auditeurs, à lire dans la Lettre. 

« L’été que nous venons de passer est un puissant rappel à l’ordre », a constaté lundi la Première ministre Elisabeth Borne et, ce même jour, Radio France organisait sa conférence de presse de rentrée. L’occasion pour Sibyle Veil, présidente du groupe, de décréter un véritable « Tournant » environnemental pour la Maison de la Radio et de la Musique. Face à la crise climatique, « c’est au service public de montrer la voie » estime Sibyle Veil qui précise dans son édito : « Nous prenons aujourd’hui une position engageante et pionnière dans les grands médias français et sans doute européens. Les efforts pour atteindre nos objectifs sont importants et nous sommes déterminés à les mettre en œuvre. ».  

Cette ambition trouve sa traduction immédiate dans la ligne éditoriale de différentes antennes puisqu’en cette rentrée le traitement de la crise climatique devient un « axe éditorial majeur ».  

Cette décision rejoint une préoccupation profondément ancrée chez nos auditeurs depuis des années et un reproche constant : la piètre place de l’environnement sur les antennes – malgré des rendez-vous existants. D’ailleurs, il y a peu, lors de la campagne présidentielle, ils estimaient que la thématique avait été totalement marginalisée. Tout au long de l’été, les courriels sur le traitement éditorial des incendies, la crise climatique ont été nombreux, des courriels parfois cinglants considérant que les rédactions n’en font pas suffisamment sur le sujet : 

« Aux heures de grande écoute, vous déroulez à Radio France depuis des années et maintenant avec une fréquence plus élevée compte-tenu de l’accélération du dérèglement climatique, la diffusion d’émissions et de reportages sur les CONSEQUENCES du réchauffement climatique.  
Mais rien, ou presque rien, sur les CAUSES du réchauffement climatique. Vous savez bien sûr que les causes sont les activités humaines. A ne pas dire l’inaction générale et des gouvernements en particulier, vous contribuez à l’éco-anxiété générale, au déni et à l’inaction. Vous vous rendez complice de cette situation et de la poursuite du dérèglement climatique.  
Collaborateurs de grands médias d’information, pendant combien de temps allez-vous pouvoir vous lever chaque matin et décrire les catastrophes qui vont s’intensifier et s’accélérer ??? Allez-vous enfin dire les choses ?  
Non, plutôt parler aujourd’hui des prochaines missions sur la Lune et de Thomas Pesquet… Mais les citoyens ne voient plus d’intérêt à ces missions… »  

« Pourriez-vous sur Franceinfo à compter de la rentrée, faire systématiquement chaque jour un sujet sur le changement climatique ? Il est indispensable que chaque habitant de ce pays et les francophones qui écoutent la radio soient conscients de la gravité du sujet du changement climatique… Merci ! Les thèmes ne manquent pas : – La sécheresse et les inondations qui s’ensuivent… – La sobriété et ou décroissance ! – L’eau et sa préservation – Merci et cordialement » 

Jean-Philippe Baille, directeur de Franceinfo, évoquera toutes ces questions en répondant aux auditeurs dès demain à 13h20 dans le premier rendez-vous médiatrice de la saison. 

Au-delà de la dimension environnementale insufflée dans le contenu des antennes, un manifeste, à lire ici, développe les dix points de cet engagement. Citons le premier : « En tant que média, nous nous tenons résolument du côté de la science, en sortant du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. Elle est un fait scientifique établi, pas une opinion parmi d’autres ».  

Le manifeste évoque également le lancement d’un vaste plan de formation “ à destination de toutes les équipes éditoriales sur les questions climatiques et scientifiques« , la  » baisse de 40% » du bilan carbone du groupe “ d’ici 2030”  ainsi que l’accélération de la  » transition vers une publicité plus responsable en visant l’exclusion progressive des produits et services les plus polluants« , point particulièrement sensible pour les auditeurs qui nous écrivent. Cet été la publicité pour un téléphone mobile pliable a d’ailleurs massivement cristallisé leur courroux :  

« Fidèle auditeur de France Inter depuis des décennies, je suis de plus en plus outré, le mot est faible, par les annonces publicitaires qui passent sur France Inter, ce matin au 7/9, après l’intervention d’un chef de service en psychiatrie sur l’éco-anxiété et ses conséquences, France Inter nous assène une publicité sur le nouveau smartphone Samsung ! Le comble, méga entreprise utilisatrice de toutes les ressources naturelles destructrices de l’environnement au niveau mondial ! Qu’est-ce qui se passe à Radio France pour que le groupe continue ce genre d’aberration, (après Audi, Mercedes, les SUV etc…) et j’en passe. Comment et qui fait ces choix qui pour moi sont en contradiction avec la ligne éditoriale de la chaîne, je ne vous cache pas que la suppression de la redevance m’inquiète car cela ne va-t-il pas ouvrir la porte à de plus en plus de publicité pour compenser cette perte de revenu. » 

La suppression de la redevance 

La suppression de la redevance évoquée dans le message ci-dessus génère de l’inquiétude, de la colère et de la solidarité chez nos auditeurs comme en atteste le volumineux courrier reçu :  

« À la suite du mail de la trésorerie des impôts qui m’indique que la redevance va m’être remboursée, j’aimerais la reverser à France Inter dans la mesure où j’estime que vous contribuez vivement à ouvrir mon esprit ! » 

« Comment sera financé Radio France après la suppression de la contribution à l’audiovisuel public ? Contrairement à ce qu’on nous répète trop souvent, les Français ne souhaitent pas forcément la diminution de leurs impôts. L’usage de celui-ci était clair. Je pense qu’il faudrait expliquer davantage à quoi servent les impôts. Pour la qualité du service public. » 

La guerre en Ukraine 

Le 7 mars dernier, douze jours après le déclenchement de la guerre, la rédaction internationale de Radio France lançait un nouveau podcast sur l’Ukraine. Disponible sur l’appli Radio France, le podcast proposait le point sur la situation pour comprendre depuis le terrain la guerre en Ukraine, avec les journalistes et techniciens de Radio France sur place en Ukraine, à Moscou, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie ou encore en Moldavie. Au fil des semaines ce travail a été très apprécié par les auditeurs qui n’ont pas compris son arrêt cet été :  

« J’ai suivi quotidiennement ce podcast depuis ses débuts ; me tenant ainsi informé de la guerre. D’une diffusion quotidienne nous sommes passés à une rencontre hebdo et puis…plus rien ! Silence radio !!! 
Pourquoi ? Alors que les Ukrainiens ont besoin de notre soutien, nous on part à la plage ! Merci de tenir informés vos auditeurs. » 

Franck Mathevon, directeur de l’information internationale – Radio France, vous répond : 
« La guerre en Ukraine est restée une priorité cet été pour nos antennes et la Rédaction internationale. Nous avons conservé en permanence une à deux équipes sur le terrain pour couvrir le conflit. Notre correspondant à Moscou Sylvain Tronchet, outre son travail en Russie, a pu se rendre fin août du côté russe du front. Nous couvrons également toutes les conséquences de la guerre, économiques ou diplomatiques, avec nos spécialistes à Paris et nos correspondants dans le monde entier. « Guerre en Ukraine, le podcast » n’a pu être poursuivi pour des raisons indépendantes de notre volonté. Le dernier épisode remonte au 12 juillet. Nos effectifs sont limités en juillet-août et à cela se sont ajoutées des absences imprévues liées notamment à des soucis de santé. C’est la vie d’une rédaction, d’une entreprise. Pour la couverture du conflit en Ukraine, nous avons donc privilégié les antennes avec l’objectif de relancer en septembre ce podcast porté par toutes les chaînes de Radio France. Les auditeurs fidèles de « Guerre en Ukraine » retrouveront bientôt ce rendez-vous, légèrement renouvelé. Et beaucoup d’autres, espérons-le, le découvriront. » 

Afghanistan, un an après 

Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s’emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d’une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l’Otan après 20 ans d’intervention militaire dans le pays. 
Le lundi 15 août 2022 a été décrété jour férié par les talibans pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire. 

Pour rendre compte du quotidien de deux jeunes afghanes, la journaliste Caroline Gillet a proposé la série « Inside Kaboul ». En s’enregistrant, Marwa et Raha partagent le récit de leur vie depuis l’Afghanistan, une véritable « correspondance de guerre », unanimement saluée par les auditeurs :  

« Magnifique travail ! Un immense merci à Caroline Gillet. Une mention spéciale à la bande-son et le choix des illustrations sonores. De la grande radio ! » 

Caroline Gillet a tenu à répondre aux auditeurs :  
« Je transmets les messages à l’équipe de fabrication du podcast (à la réalisation : Anna Buy, au montage : Cyrielle Thelot et Daphné Leblond) ainsi qu’à Marwa et Raha. Merci pour votre écoute et ce retour. On est très émus avec l’équipe de voir quels liens peuvent se tisser entre ces deux jeunes femmes et les auditeurs, à des milliers de kilomètres. » 

Les programmes de l’été  

Comme chaque été sur les antennes de Radio France, l’offre est foisonnante. Des centaines d’émissions sont proposées et, certaines suscitent des mails vibrants d’auditeurs. Afin de partager leur enthousiasme nous vous indiquons ici le titre de chaque programme plébiscité. Lire les très beaux messages de nos auditeurs est un plaisir dont on ne se lasse pas. Nous ne pouvons évidemment tous vous les donner à lire et devons faire une sélection mais sachez qu’un certain nombre a été publié sur le site de la médiatrice tout au long de l’été et que tous les mails, qu’ils soient élogieux ou critiques, sont de toute façon adressés aux directions concernées. 

Sur France Culture « Les grandes traversées » et « Mécaniques des épidémies » ont fidélisé un large public : 

« L’été est bel et bien fini avec la fin de votre délicieux podcast « Proust cousu main ». L’idée était belle, mais sa réalisation est de la haute couture ! Vous avez réussi le subtil dosage des intervenants, les retours au texte, les digressions, les émotions. Après cette écoute on mesure encore mieux la puissance de l’œuvre de Proust et donc son génie. Quelle belle réussite ! « La Grande Traversée » merci ! » 

« Je tiens à vous féliciter pour la qualité de cette émission « Mécaniques des épidémies » que je savoure à chaque épisode. Renaud Piarroux est très pédagogue, il sait parler en se mettant au niveau des auditeurs et ses démonstrations sont très claires. Grâce à ces émissions nous portons un regard plus aiguisé sur la gestion et l’origine des pandémies comme le COVID 19. Un grand merci ! » 

Sur France Inter « Very Good Bowie Trip », « Sous le soleil de Platon », « Un été comme jamais », « Napoléon, l’homme qui ne meurt jamais », « Le fantôme de Philippe Pétain », « La rafle du Vel d’Hiv, une affaire d’Etat », « L’été avec Jankélévitch », « Haute fidélité » ont été réellement très appréciés par les auditeurs : 

« Very Good Bowie Trip », émission jubilatoire, documentée érudite mais accessible, aucun temps mort, on se laisse guider. Michka Assayas, tu es un passeur mon Frère. Respect » 

« Merci pour votre merveilleuse émission « Sous le soleil de Platon », dont je savoure chaque épisode (en différé) en faisant ma marche quotidienne au soleil couchant, de l’autre côté de l’Atlantique. La formule d’introduction et de conclusion est délicieuse ! Les entrevues sont originales et intelligentes. Belle découverte pour moi que d’entendre David Djaïz sur vos ondes. L’entretien avec Caroline Goldman m’a fait rêver d’une rencontre avec un autre psy de l’enfance et de l’adolescence, Dr Philippe Jeammet, dont le dernier livre sur « les émotions qui rendent fous » me semble trouver écho du côté de chez Spinoza. J’aimerais bien l’entendre… peut-être lors d’une prochaine saison puisque je comprends que la présente tire malheureusement déjà à sa fin. Merci à Charles Pépin pour ses textes aiguisés ainsi que pour son animation vive et réjouissante. Félicitations à toute l’équipe ! » 

« J’ai passé 80 ans et n’ai jamais encore envoyé message à aucune de nos radios que je fréquente pourtant assidûment. Ceci pour donner du poids à ces remerciements que j’adresse en cette dernière émission « L’été comme jamais » à Eva Roque et son équipe pour ce travail, oui ce fut un été comme jamais ! Eva, bravo pour votre finesse, votre délicatesse et vos idées toujours riches et fouillées. Votre don pour l’accueil aussi. Vous avez fait du bon travail et je me suis régalée de cette dernière émission à son ouverture et jusqu’au choix du dernier titre lui aussi plein d’espérance, ce jardin d’hiver Bravo, je vous souhaite belle réussite avec votre voix chantante sur nos antennes. » 

« Pourriez-vous transmettre à M. Philippe Collin mes félicitations pour l’ensemble de ses séries historiques « Le fantôme de Philippe Pétain », « Napoléon, l’homme qui ne meurt jamais » ? Elles sont remarquables par leur qualité, leur contenu et leur présentation. C’est la première fois depuis bien longtemps que je m’assois sans bouger pour écouter une émission de radio, comme dans mon enfance des années 50 où la famille se regroupait autour du poste de TSF. C’est personnellement, le plus beau compliment que je puisse lui faire. J’ajouterais qu’ancien professeur d’histoire, je suis admiratif de la mise en perspective des personnages historiques qu’il traite. » 

« Je viens d’écouter en intégralité l’émission de Stéphanie Duncan sur « La rafle du Vel d’Hiv, une affaire d’Etat ». Je veux lui témoigner ma gratitude pour avoir proposé ce remarquable documentaire avec des témoignages bouleversants.  
Je connaissais un peu les faits, mais entendre ces témoignages simples, sans emphase ni propos victimaires, est pour moi comme une grande leçon d’histoire.  
Je suis bouleversée par ce récit.  Merci Stéphanie Duncan.
 » 

« Merci pour « Un été avec Jankélévitch » et Cynthia Fleury, un moment quotidien (ou en rattrapage podcast) qui fait beaucoup de bien ! Bravo pour avoir rendu accessible la philosophie et la pensée de Jankélévitch, avoir montré son actualité et son caractère universel, qui permet de visiter des notions, des idées très diverses, avec un ton très agréable et accessible, qui élève. Merci ! » 

« Génial ! Votre émission « Haute fidélité » est épatante ! Quel rythme, quel dynamisme, énergie, folie et votre voix est idéale pour l’émission et d’ailleurs à chaque fois que je vous entends sur Inter ! Je ne sais pas comment l’expliquer… J’écoute, le son monte et je me mets à danser, c’est une ambiance…l’après-midi, à l’heure du goûter, c’est trop bon ! Vos choix musicaux, comme cela s’enchaîne… Bravo ! Merci Emilie Blon-Metzinguer pour cette idée géniale estivale ! Et alors aujourd’hui, cette découverte Mac Miller ! ! ! ! ! Merci Aline Afanoukoé et toute votre équipe. J’aime bien quand vous faites vos commentaires en vous adressant à la technique. En 3 mots : Joie, authenticité et spontanéité ! » 

Toujours sur France Inter, la dernière émission « Ça se passe en France » a été unanimement salué : 

« Monsieur Askolovitch,  Je viens d’écouter votre émission avec votre maman. C’est la première fois que je décide d’écrire à un journaliste.  Je dois avouer que c’est la plus belle émission qu’il m’a été donné d’écouter à ce jour. (J’ai 58 ans et j’écoute très fréquemment et depuis mon adolescence, la radio).  J’ai été touché par la simplicité et l’honnêteté du propos et tout simplement par Votre Honnêteté. Cela devient si rare. Il faut désormais faire du spectaculaire. Vous avez été VRAIS et nous pouvions ressentir tout l’Amour réciproque qui existe entre vous. J’ai été ému par cette mise à nu avec un courage inouï que j’admire. Votre propos sur la transmission du traumatisme a eu un écho extraordinaire chez moi. Toute ma reconnaissance à votre maman et à vous même pour la délicatesse de votre témoignage.  
J’ai retenu quelque chose d’essentiel dans les propos de votre maman, c’est cette magnifique phrase : « L’important c’est que nous soyons vivants ». Si vous le permettez, je vais garder ces mots dans mon cœur et dans mon âme pour les mûrir et les nourrir. Le témoignage de votre maman sur la Shoah est d’une force inouïe par la justesse de ses mots, la pudeur de son propos. » 

Quant à l’émission « Rendez-vous place du marché » (France Inter) les auditeurs ont été nombreux à déplorer son absence de la grille : 

« Si j’avais une raison d’écouter France Inter cet été, c’était bien celle-ci : Déguster les périples d’Aurélie Sfez et d’Antoine Ly à travers la France, d’une ville à une campagne, d’un quartier à un village, de la montagne à la mer… Tant de gens rencontrés et interviewés au plus près de leur quotidien. Culture, économie, politique, j’ai appris tellement de choses sur les régions à travers le microcosme de leurs marchés, l’été 2021 et 2020. J’ai « rencontré » plein de personnes, sur ces « Places de marché », si peu interviewées habituellement mais qui avaient tant de choses à me dire. C’était vraiment réussi, fleuri, vivant, vrai, informatif et même odorant et gustatif. Quelle perte ! ….Où seront passés les techniciens de l’usine de la Hague, les employés municipaux, les vendeurs ambulants, les aides-soignantes, les anciennes réfugiées vietnamiennes en Auvergne… ? Non, vraiment, je crois que je vais pas mal m’ennuyer cet été sans les places du marché d’Aurélie Sfez et d’Antoine Ly » 

Une rentrée sans “Le temps d’un bivouac”

Des auditeurs regrettent d’ores et déjà l’absence du grand moment d’évasion et d’aventure « Le temps d’un bivouac » dans la grille de rentrée de France Inter. Ils ont été nombreux à nous l’écrire :  

« Quoi ?! On ne retrouve pas « Le temps d’un bivouac » à la rentrée ?!!! Rhooo… Comment je vais voyager et découvrir le monde naturel sans polluer moi ? C’est mon émission préférée, la meilleure soupape d’évasion poétique. Immense merci pour tous ces voyages auditifs précédents… j’attends que vous nous concoctiez de nouvelles aventures »  

« J’ai été très contrariée d’apprendre que l’émission « Le temps d’un bivouac » disparaitrait de la grille des programmes à la rentrée. En effet, j’aime beaucoup cette émission qui nous permet de faire connaissance avec des personnages incroyables ou des aventures insolites (par ex. une pilote de voltige paraplégique, la famille qui part en vélo en Afrique sur les traces du petit prince etc…) c’est aussi Daniel Fievet qui a interviewé Arnaud Fontanet, infectiologue de l’institut Pasteur dans son émission plus de 6 mois avant l’apparition de la pandémie COVID. Mr Fontanet y disait, à l’époque que ce qu’ils redoutaient le plus étaient une épidémie d’un agent pathogène qui se transmet avant l’apparition des signes cliniques. et c’est ce qui est arrivé … Enfin, cette émission nous permet de voyager sans bouger de notre canapé…sans émettre de gaz à effet de serre c’est quand même bien en ce moment, non ? Je ne comprends pas cette suppression ! » 

Adèle Van Reeth, directrice de France Inter répond aux auditeurs :
« Je comprends votre interrogation et, tout comme vous, l’écoute du « Temps d’un bivouac » est un moment précieux que je retrouve avec plaisir. C’est pourquoi l’émission n’a pas disparu de la programmation : elle vous a accompagné l’été dernier et vous la retrouverez l’été prochain, toujours sur un rythme quotidien. Par ailleurs, je vous annonce avec beaucoup de plaisir que vous retrouverez bientôt Daniel Fievet en podcast avec une série inédite autour des naufragés qui s’annonce passionnante ! » 

“Une heure en série” absent de la grille de rentrée

Autre sujet d’interrogations en cette rentrée, la disparition de « Une heure en série », très commentée dans les courriels : 

« Sur les trois années de diffusion de l’émission « Une heure en série », je pense n’en avoir raté aucune. Toujours écoutée en podcast, cette émission donnait un panorama très éclectique des différentes séries et les avis des chroniqueuses et du chroniqueur étaient très intéressants. Grâce à eux, j’ai découvert des productions vers lesquelles je ne me serais jamais naturellement tourné et ils m’ont permis de voir de vraies pépites qui seraient probablement passées sous le radar. Bref, j’ai l’impression que ça fonctionnait bien et patatras, fin juin on apprend la disparition du programme. Ma question est simple : POURQUOI ? Merci pour votre retour à cette question qui relève autant de la surprise que de la déception.» 

Adèle Van Reeth tient à apporter les précisions suivantes :
« Comment, quand les séries tiennent une place si importante dans notre vie, ne pas comprendre et partager votre déception à l’annonce de l’arrêt de l’émission « Une heure en séries » ? Mais ne vous y trompez pas : c’est non pas pour tourner le dos aux séries, mais au contraire pour leur faire la place qu’elles méritent. Souvenez-vous, il y a encore quelques années, les séries étaient considérées comme un objet culturel un peu à part, souvent dévalorisé par rapport au cinéma, faisant les frais de leur popularité.  Nous n’en sommes heureusement plus là, les séries sont aujourd’hui considérées pour ce qu’elles sont : une source de créativité extrêmement précieuse pour saisir notre époque dans sa singularité. C’est pourquoi elles occupent une place très importante sur la chaîne, et nous avons multiplié les rendez-vous susceptibles de leur faire la place qu’elles méritent : « Un Monde nouveau » la chronique de Mathilde Serrell dans la matinale ; « Totemic » la nouvelle émission culturelle animée par Rebecca Manzoni ; « C’est encore nous » animée par Charline Vanhoenacker, « Côté Club » par Laurent Goumarre,  sont autant d’émissions quotidiennes où les séries ont toute leur place. Mais aussi « Blockbusters » de Frédérick Sigrist que vous avez pu entendre tous les jours cet été. Et qui sait, un jour, elles auront peut-être leur place dans « Le Masque et la Plume » ? 
Enfin, le talent de Xavier Leherpeur n’étant plus à prouver, vous pourrez le retrouver le temps d’une chronique 100% séries le samedi matin à 6h23. 
Afin d’être une alliée dans la création et la diffusion des séries contemporaines, France Inter reste évidemment partenaire du festival Sériesmania, et est partenaire en cette rentrée de The House of Dragons, le prequel de Game of Thrones (NDLR: préquel: « production qui exploite le succès d’une œuvre par l’invention d’un épisode antérieur dans la chronologie de l’histoire » source : France Terme, Ministère de la Culture). Merci pour votre écoute et votre fidélité. »   

Adèle van Reeth sera l’invitée du premier rendez-vous de la médiatrice sur France Inter le 30 septembre dans « Le 13/14 ». Sur France Culture, Sandrine Treiner, directrice de l’antenne, répondra jeudi prochain aux questions des auditeurs dans « Bienvenue au Club » et on amorce ce rendez-vous dès demain à 13h20 sur Franceinfo avec Jean-Philippe Baille, le patron de la chaîne. Des messages des auditeurs sont également publiés chaque jour sur le site de la médiatrice, ils commentent le traitement de l’actualité et les programmes et sont à retrouver ici. N’hésitez pas à nous écrire ! 

Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France

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