A travers leurs 145 000 messages envoyés entre le 1er janvier 2022 et le 22 décembre 2022 – soit une moyenne de 550 messages chaque jour – les auditeurs ont partagé, avec les antennes de Radio France, leurs points de vue sur le traitement éditorial des évènements de l’année. Dans l’actualité internationale, leurs commentaires se sont essentiellement portés sur la guerre en Ukraine, la situation en Afghanistan un an après la victoire des Talibans, l’attaque au couteau de Salman Rushdie, la disparition de la reine Elizabeth II et le mouvement de contestation en Iran.
Côté sport, les tribulations australiennes de Novak Djokovic et le Mondial de football au Qatar ont généré de très nombreux messages.
En France, l’année 2022 est marquée par la réélection d’Emmanuel Macron fragilisé par la perte de sa majorité absolue au Parlement, la percée historique du RN, des canicules et des incendies, des tensions sur l’énergie et le pouvoir d’achat, sur fond de crise sanitaire présente malgré tout.
Après un rappel factuel des principaux faits de l’actualité retenus par les auditeurs, nous vous proposons de découvrir une synthèse de leurs messages, leur regard sur le traitement journalistique des évènements nationaux et internationaux, leur sensibilité affirmée à l’égard des questions environnementales, leurs remarques sur la langue française et leurs coups de cœur 2022.
Le service de la médiation de Radio France vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice de Radio France
LE TRAITEMENT ÉDITORIAL DES ÉVÉNEMENTS 2022 COMMENTÉ PAR LES AUDITEURS
« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » | Lire les messages |
Les tribulations australiennes de Novak Djokovic | Lire les messages |
Le scandale Orpea | Lire les messages |
L’omniprésence d’Éric Zemmour dans les journaux d’information | Lire les messages |
Ukraine : bravo pour la couverture éditoriale | Lire les messages |
Ukraine : la situation vue par les auditeurs | Lire les messages |
Yvan Colonna | Lire les messages |
Covid : la fin du port du masque | Lire les messages |
La campagne électorale : les règles du temps de parole critiquées | Lire les messages |
La campagne électorale : l’environnement | Lire les messages |
La suppression de la redevance audiovisuelle ? | Lire les messages |
Des bulletins météo décalés | Lire les messages |
Cohérence publicitaire et ligne éditoriale | Lire les messages |
Afghanistan : un an après la victoire des Talibans | Lire les messages |
Salman Rushdie | Lire les messages |
La formation scientifique des journalistes | Lire les messages |
Funérailles d’Élizabeth II : lassitude des auditeurs | Lire les messages |
La situation en Iran : « Port inapproprié de vêtements » ? | Lire les messages |
Deux prix Nobel français | Lire les messages |
Grève et pénurie de carburant | Lire les messages |
L’activisme écologique | Lire les messages |
Les coupures d’électricité | Lire les messages |
La Coupe du monde de football au Qatar | Lire les messages |
Coupe du monde au Qatar : bravo à toutes les équipes ! | Lire les messages |
DE JANVIER À DÉCEMBRE, RAPPEL DES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS RETENUS PAR LES AUDITEURS
Covid : le passe vaccinal passe mal
En janvier, confronté au variant ultra-contagieux Omicron, l’exécutif transforme le passe sanitaire en passe vaccinal malgré une mobilisation parfois très vive de ses opposants. Ils sont plus de 100 000 à manifester le 8 janvier après qu’Emmanuel Macron a déclaré avoir « très envie d’emmerder » les non vaccinés.
Soignants et enseignants crient aussi dans la rue et par des grèves leur manque de moyens. Mi-mars, le gouvernement lève l’essentiel des restrictions.
Orpea et le scandale des Ehpad
Accusé de graves manquements dans la prise en charge des résidents de ses maisons de retraite médicalisées et d’infractions financières suite au livre-enquête de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », le groupe d’Ehpad privés Orpea tente d’allumer un contre-feu le 31 janvier en limogeant son directeur général.
La justice ouvre en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, suite à un signalement du gouvernement. Les familles déposent une cinquantaine de plaintes.
Fin octobre, alors que son action est en chute libre, Orpea ouvre une procédure amiable de conciliation au tribunal de commerce afin de renégocier sa dette avec ses créanciers. En novembre, le groupe accepte de rembourser l’intégralité des 55,8 millions d’euros d’argent public qui lui sont réclamés au titre de ses mauvaises pratiques passées.
Les tribulations australiennes de Novak Djokovic
En janvier, après avoir été retenu à son arrivée à Melbourne, Novak Djokovic est expulsé et condamné à une interdiction de trois ans d’entrer sur le territoire australien, au terme d’une intense bataille juridique.
Le refus de se vacciner contre le Covid-19 a largement contrarié la saison 2022 du champion serbe de 35 ans : outre l’Open d’Australie en janvier, il a dû renoncer cet été à l’US Open, l’entrée aux Etats-Unis demeurant soumise à l’obligation vaccinale.
En novembre, le gouvernement australien décide d’accorder un visa au Serbe, victorieux à neuf reprises de l’Open d’Australie -un record- afin de lui permettre de participer à la compétition en janvier 2023.
La guerre en Ukraine
Le 24 février, Vladimir Poutine envahit l’Ukraine, imposant le retour de la guerre au cœur du continent européen. De Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adresse quotidiennement aux dirigeants mondiaux pour réclamer leur aide. La guerre jette sur les routes de l’exil des milliers d’Ukrainiens, cet afflux de réfugiés est le plus important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que les pays de l’OTAN soutiennent l’Ukraine, le président russe, très isolé diplomatiquement, fait planer la menace de l’arme nucléaire. Ce conflit, aux effets géopolitiques majeurs, plonge le monde dans un marasme inédit depuis la fin de Guerre froide : crise économique mondiale, pénurie énergétique, difficultés d’approvisionnement alimentaire. Des sanctions économiques sont infligées à la Russie. Pendant que les Occidentaux fournissent des armes à l’Ukraine, sur le terrain les témoignages accusant l’armée russe de meurtres de civils, de viols et actes de torture se multiplient.
En septembre, Vladimir Poutine lance la mobilisation de 300 000 réservistes et annonce l’annexion de quatre régions ukrainiennes (celles de Donetsk, de Lougansk, de Zaporijjia et de Kherson) en partie contrôlées par l’armée russe, après avoir mené des « référendums » locaux dénoncés comme fictifs par Kiev et les Occidentaux.
En novembre, l’Ukraine reprend Kherson, la capitale de la région éponyme, un revers majeur pour Moscou subi après une contre-offensive de plusieurs semaines et d’actions de partisans ukrainiens derrière les lignes ennemies.
Au début de l’hiver, la Russie bombarde massivement les infrastructures électriques ukrainiennes, privant des milliers d’habitants de courant, ou les empêchant de s’approvisionner en eau. Les autorités ukrainiennes disent redouter dans les premiers mois de 2023 l’éventualité d’une offensive russe sur Kiev qui serait déclenchée à partir du territoire bélarusse.
Yvan Colonna mortellement agressé en prison
Le 2 mars, une violente agression par un détenu fondamentaliste musulman à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) plonge dans le coma le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, 61 ans, condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Yvan Colonna réclamait en vain son transfèrement sur l’île.
Le 15 mars, alors que la Corse est secouée par des manifestations, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit être prêt « à aller jusqu’à l’autonomie » mais demande en préalable au dialogue un retour au calme. Le 16, le FLNC (Front de libération nationale de la Corse) menace de reprendre la lutte. Le 21 mars, Yvan Colonna décède. Sa famille engage une action contre l’Etat tandis qu’un rapport d’enquête pointe des dysfonctionnements au sein de la prison.
Le 9 décembre, à la suite d’un vaste coup filet dans les milieux nationalistes, le militant Charles Pieri est mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et écroué.
Avant la présidentielle : flop et trouble politique
La victoire de Christiane Taubira à une très contestée « primaire populaire de la gauche » non reconnue par Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Anne Hidalgo (PS), fait flop en mars quand elle annonce ne pas avoir recueilli les 500 parrainages nécessaires pour se présenter.
Le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour trouble le jeu politique et est condamné pour provocation à la haine pour des propos sur les mineurs migrants isolés.
A 38 jours seulement du premier tour, Emmanuel Macron se porte candidat à sa réélection. Il part largement favori alors que l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes mobilise son agenda. Jamais une crise internationale n’a été aussi présente dans une campagne présidentielle sous la Ve République.
Emmanuel Macron réélu, percée historique du RN
Le 10 avril, Emmanuel Macron (27,8%) et Marine Le Pen (23,1%) arrivent en tête au premier tour de la présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon est en 3e place (21,9% des voix), devant Eric Zemmour (7%), Valérie Pécresse (LR, 4,7%), Yannick Jadot (4,6%), Fabien Roussel (PCF, 2,2%), Anne Hidalgo (1,75%).
Le 24, M. Macron est réélu avec 58,5% des voix face à Mme Le Pen (41,6%), une nette victoire tempérée par le score inédit de l’extrême droite et une abstention record (28%) depuis la présidentielle de 1969.
Législatives : exit la majorité absolue
Le 12 juin, le 1er tour des législatives est marqué par une abstention record (52,4%) et une double percée de la gauche et du RN.
Les macronistes ne conservent que 250 sièges (dont 172 du groupe Renaissance, ex-LREM) sur 577 à l’issue du second tour le 19 juin, à 39 voix de la majorité absolue.
Le reste de l’hémicycle se répartit principalement entre la Nupes (151 sièges, dont 75 LFI, 31 PS, 23 EELV, 22 PCF), le RN (89) et un LR (62) très mal en point, dont Eric Ciotti prendra la présidence en décembre.
Avec un groupe de députés dix fois plus nombreux qu’en 2017, le RN, dont Jordan Bardella prendra la tête en novembre, devient le premier parti d’opposition.
Le 25, Elisabeth Borne est confirmée à son poste de Première ministre. Pour la première fois de l’Histoire, une femme, Yaël Braun-Pivet, est élue présidente de l’Assemblée nationale.
Mme Borne use à répétition du « 49-3 » et déjoue les motions de censure pour faire voter les budgets 2023 de l’Etat et de la Sécurité sociale, puis entame les très impopulaires réformes des retraites et de l’assurance-chômage dans un climat social marqué à l’automne par des grèves d’enseignants, de soignants, des transports et pour les salaires.
Canicule, incendies, orages : l’été aux tristes records
La France connaît en 2022 trois vagues de chaleur et un nombre record de 33 jours de canicule. La première est « exceptionnelle et précoce », avec 40°C dès le 16 juin dans l’Hérault et 43°C le 18 à Arcachon (Gironde).
Chaleur et sécheresse persistantes provoquent d’énormes incendies, notamment en Gironde où la quasi-totalité des campings du Pilat brûlent en une semaine tandis que plusieurs milliers de personnes sont évacuées et des milliers d’hectares de végétation ravagés.
Le 18 août, des orages soudains font cinq morts et d’énormes dégâts en Corse. Le mois d’octobre est le plus chaud jamais enregistré.
Salman Rushdie attaqué au couteau
Le 12 août, lors d’une conférence à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’Etat de New York, l’auteur mondialement célèbre des « Versets sataniques » est très grièvement blessé lors d’une attaque au couteau perpétrée par un jeune homme qui se jette sur lui alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole.
L’écrivain britannique né en Inde et âgé de 75 ans est immédiatement hospitalisé, opéré et soigné aux Etats-Unis, mais perd la vue d’un œil et l’usage d’une main. Le principal suspect, Hadi Matar, Américain d’origine libanaise de 24 ans, est arrêté immédiatement après les faits et plaide non coupable lors des auditions préliminaires à son procès en août devant un tribunal de Mayville, dans le nord-ouest de l’Etat de New York.
L’attaque choque en Occident mais est saluée par des extrémistes de pays musulmans comme l’Iran ou le Pakistan. L’écrivain, naturalisé américain et qui vit à New York depuis 20 ans, est poursuivi depuis 1989 par une fatwa du Guide suprême iranien le condamnant à mort.
L’Iran a officiellement démenti tout rôle dans l’attaque, un porte-parole du pouvoir à Téhéran assurant que « seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d’être blâmés et même condamnés ».
Afghanistan, un an après
Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s’emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d’une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l’Otan après 20 ans d’intervention militaire dans le pays.
Le lundi 15 août 2022 est décrété jour férié par les talibans pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Mort de la reine d’Angleterre
Elizabeth II s’est éteinte le 8 septembre à l’âge de 96 ans dans son château écossais de Balmoral après 70 ans de règne. Un chapitre de l’Histoire mondiale se referme avec cette souveraine à la popularité planétaire et au règne incomparable. Icône familière, la monarque a traversé les époques avec un constant sens du devoir, sans jamais partager publiquement une opinion, mais remplissant ses fonctions de cheffe d’Etat avec sérieux, bienveillance, et un humour pince-sans-rire « so british ». Planifiée depuis au moins 20 ans, ses funérailles ont été chargées d’une immense émotion populaire, soigneusement mise en scène, avec toute la pompe des traditions séculaires de la monarchie britannique.
Manifestations en Iran
Mahsa Amini, une jeune femme Kurde iranienne, en visite à Téhéran avec sa famille, décède le 16 septembre l’hôpital, trois jours après son arrestation pour « port inapproprié de vêtements » selon les autorités iraniennes. Factuellement, il est reproché à Mahsa Amini est d’avoir laissé apparaître quelques mèches de cheveux.
Sa mort déclenche des manifestations à travers tout l’Iran. Cette vague de contestation, portée par des jeunes femmes qui brûlent leur voile en public, est sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979.
Au fil des jours, ce mouvement pour la liberté des femmes se transforme progressivement en protestation contre le régime islamique. De la rue aux écoles en passant par les universités, la colère ne faiblit pas malgré la répression.
L’ONG Human Rights Activists News Agency, basée aux Etats-Unis fait quant à elle état de 488 morts – dont 68 mineurs – parmi les manifestants depuis le début du mouvement. Elle a également recensé 62 morts parmi les forces de sécurité et au total 18.259 arrestations. Les estimations de l’Onu s’établissent à plus de 300 morts tandis que les autorités iraniennes évoquent un bilan de 200 morts – en incluant les décès dans les rangs des forces de sécurité – depuis le début des manifestations, dont les autorités de Téhéran estiment qu’elles sont fomentées par les puissances étrangères.
Energie : grèves et appel à la « sobriété »
Le gouvernement présente en octobre un plan de « sobriété » énergétique invitant à moins chauffer, moins éclairer, ou favoriser le télétravail pour éviter les coupures de courant durant l’hiver. Il lance un processus de renationalisation d’EDF afin de relancer un vaste programme nucléaire.
Une grève de plus de 35 jours pour les salaires dans les raffineries et dépôts de carburants, entamée le 27 septembre à l’appel de la CGT, provoque des pénuries dans les stations-service et s’étend aux centrales nucléaires. Les salariés de TotalEnergies pointent les énormes bénéfices engrangés par l’entreprise et obtiennent des hausses de salaire.
Outre une ristourne gouvernementale instaurée pour limiter la flambée des prix du carburant à la pompe, des mesures d’aide au pouvoir d’achat sont décidées comme un « chèque énergie », la revalorisation des retraites de base ou la suppression controversée de la redevance télé. La gauche défend en vain une taxe sur les « superprofits ».
Deux Nobel français
Le 5 octobre, Alain Aspect, reçoit le prix Nobel de Physique avec un Américain et un Autrichien pour leurs travaux en physique quantique. Le lendemain, le Nobel de littérature couronne Annie Ernaux, 82 ans, et le « courage » de son œuvre autobiographique, faisant de cette écrivaine féministe d’origine populaire la première Française à décrocher le prix.
Coupe du monde de football au Qatar
L’organisation du Mondial-2022 au Qatar s’est accompagnée de polémiques sur les droits humains, d’interrogations sur les restrictions imposées aux supporteurs, mais le tournoi s’est déroulé sans incident d’organisation majeur.
Les décès
Après une déclaration ambiguë d’un de leurs responsables, qui a évoqué « 400 à 500 » décès dans une émission de télévision britannique, les organisateurs ont été contraints de donner un chiffre de décès parmi les travailleurs migrants, un des points les plus sensibles. Entre 2014 et 2020, 414 personnes ont trouvé la mort dans des accidents liés au travail au Qatar, selon eux.
Le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), interrogé par l’AFP, estime qu’il n’y a « pas d’information crédible » à ce sujet. Pendant la compétition, un agent de sécurité a été victime d’une chute mortelle dans le stade Lusail et un Philippin a été tué dans un accident du travail dans le camp de base de l’Arabie saoudite. Trois journalistes qui couvraient le Mondial sont également décédés.
Les droits LGBT+
Dans un pays où les relations sexuelles hors mariage et l’homosexualité sont illégales et où la consommation d’alcool est strictement encadrée, les supporteurs s’inquiétaient de leur traitement. Un journaliste américain (qui devait être par la suite un des trois décédés durant le tournoi, sans que ce décès soit suspect selon son épouse) et des fans ont été empêchés de pénétrer dans les stades avec des vêtements aux couleurs de l’arc-en-ciel mais des responsables politiques européens l’ont fait.
Huit fédérations européennes ont en revanche renoncé à porter un brassard multicolore « One Love », certaines invoquant des menaces de sanctions sportives de la Fifa et s’offusquant d’une atteinte à leur liberté d’expression.
Les visiteurs
Le Qatar attendait un million de visiteurs sur les quatre semaines de la compétition, qui se termine dimanche. 765 859 personnes sont entrées dans l’émirat pendant les deux premières semaines et la qualification du Maroc et de l’Argentine en demi-finale et en finale, respectivement, a encore attiré des dizaines de milliers de personnes. D’abord restreintes aux seuls détenteurs de billets de match, les conditions d’entrée dans le pays ont été progressivement assouplies. Les chiffres définitifs n’ont pas été encore rendus publics.
Géopolitique
Le premier Mondial dans le monde arabe a marqué le rapprochement entre le Qatar et l’Arabie saoudite après leur brouille diplomatique entre 2017 et 2021, ainsi que le soutien de la région à la cause palestinienne, avec de nombreux drapeaux et bannières autour et dans les stades, jusque dans les mains des joueurs marocains. Des figures politiques européennes, dont le président français Emmanuel Macron, se sont rendues dans l’émirat, certains portant les couleurs de l’arc-en-ciel en soutien à la cause LGBT+. La révélation d’un scandale de corruption présumée au Parlement européen impliquant le Qatar a terni ce tableau. Un diplomate de la mission qatarie auprès de l’UE, qui « rejette fermement les allégations associant (son) gouvernement à des comportements répréhensibles » et dénonce des « préjugés » à l’encontre du pays, a indiqué dimanche 18 décembre que cette situation pourrait avoir un impact « négatif » sur les relations internationales et l’approvisionnement mondial en gaz naturel qatari.
Les Bleus : l’incroyable scénario de la finale
Retour des Bleus en France, le 19 décembre, avec un Kylian Mbappé héroïque, sans la couronne mondiale, abandonnée à l’Argentine du génial Messi, à l’issue d’une extraordinaire finale à Doha.
Cette finale de légende s’est jouée aux tirs au but (4-2) à l’issue d’un scénario de folie : un doublé de Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, un triplé historique de Mbappé, meilleur buteur de la compétition, des Bleus menés 2 à 0 à la mi-temps mais qui reviennent au score en moins de deux minutes (80e et 81e, 2-2), une prolongation avec deux nouveaux buts (3-3).
Passé tout proche de rejoindre Pelé, comme double champion du monde à moins de 24 ans, Mbappé doit se contenter de ses exploits individuels : un triplé historique dans une finale, le titre de meilleur buteur de ce Mondial (8 buts), la 6e place au classement des meilleurs buteurs de l’histoire des Coupes du monde, à égalité avec Pelé (12 buts).